Commentaire publié dans GHI - Mercredi 15.05.24
Depuis mon enfance, je fréquente des sites industriels en Allemagne. Avec mon père, ingénieur, je visitais des usines dans les années 60, et ce monde me fascinait. Et surtout, en juillet 1972, j’ai eu l’occasion de voir naître à la chaîne les Coccinelles, lors d’une journée inoubliable consacrée à la visite des usines VW, à Wolfsburg, Basse-Saxe. L’été dernier encore (2023), en famille, nous visitions l’époustouflant Musée de la Mine et du Charbon, à Bochum (Rhénanie du Nord – Westphalie), où enseigne ma fille cadette.
L’industrie allemande m’a toujours émerveillé. Et l’industrie suisse, certes incomparable en puissance de production, mais encore bien présente il y a une quarantaine d’années. Ateliers Mécaniques de Sécheron, Charmilles, métallurgie dans le Triangle d’or : où sont-ils passés, ces fleurons ?
La génération des golden boys, ces ultra-libéraux financiers depuis trente ans, ont cassé les reins de l’industrie suisse. A faire prévaloir le rendement de l’action sur la force de travail, on a laissé délocaliser certains de nos trésors. La responsabilité de ces boursicoteurs en col blanc est écrasante. La Suisse se doit de recréer une puissance industrielle inventive, dynamique. Elle doit soutenir le travail et répartir les bénéfices, avec justice, entre ceux qui fournissent l’effort physiquement le plus pénible. Non, je ne suis pas un homme de gauche, mais j’ai lu Marx, auteur allemand, esprit rhénan. Lisez-le, vous aussi !
Pascal Décaillet