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  • Mais regardez donc la carte politique de l'Allemagne !

     
     
    Sur le vif - Lundi 10.06.24 - 10.35h
     
     
     
    Hallucinante de vérité, la carte politique de l'Allemagne, au lendemain des européennes ! Dans tout l'Ouest et le Sud, la CDU arrive en tête (CSU en Bavière). On pourrait dire, dans toute la Vieille Allemagne de Saint-Empire, romanisée, dans toute la Confédération germanique de Napoléon.
     
    Et puis... dans exactement toute l'ex-DDR, entendez la Prusse, la Saxe historique, la Thuringe, c'est l'AFD qui mène le bal ! Im-pres-sion-nant de précision ! C'est au millimètre, au scalpel !
     
    Depuis le chute du Mur, j'appelle mes contemporains à cesser de mépriser la DDR, qui fut quarante années d'Histoire allemande, entre 1949 et 1989. Depuis la chute du Mur, je condamne la brutalité, la vulgarité gloutonne, du phagocytage de la DDR par Kohl, dans un ordre atlantiste et capitaliste, à la botte de l'Oncle Sam.
     
    Depuis le "Wir schaffen das", de Mme Merkel, 2015, que j'ai vivement condamné, j'avertis : l'arrivée massive de migrants va précipiter l'ex-DDR dans les bras de l'AfD. Allez voir l'ex-DDR, j'y vais tous les étés, j'y retournerai dans quelques semaines : le niveau de vie n'est pas celui qu'on prête aux Allemands, quand on les voit débouler en Mercedes sur les autoroutes de l'Ouest ! Pourtant, le niveau culturel y demeure remarquable. Vieille tradition prussienne : austérité et connaissance. Héritée de Kant.
     
    L'Allemagne est au coeur du destin de l'Europe. Avec ou sans Bruxelles. Avec ou sans Union européenne. L'Allemagne, jusqu'ici discrète et silencieuse, est au coeur de l'avenir du dossier ukrainien. Je vous le dis : elle n'a pas définitivement choisi son camp.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • France : du bruit, du bruit, et encore du bruit !

     
    Sur le vif - Dimanche 09.06.24 - 23.58h
     
     
    C’est un spectacle terrible qu’ont donné ce soir les médias français. L’un des pires, depuis des décennies.
     
    Une secousse politique majeure, inédite, frappe le pays. Un ancien monde, dans les codes, s’effondre. La nécessité de revenir, en Europe, à des nations souveraines, s’affirme. Une régulation drastique des flux migratoires s’impose. Ceux qui soutiennent tout cela gagnent ce soir les élections.
     
    Face à ce séisme, que nous offrent les plateaux TV ? L’éternité, toujours recommencée, des querelles de chiffonniers. Les Copé, les Dati, et leurs copies datées.
     
    Une élection, parfaitement démocratique, vient de se dérouler. Il y a des vainqueurs, il y a des vaincus. Que fait le Président de la République ? Il surgit, comme un diable de sa boîte, et annonce qu’on recommence tout à zéro. Dans trois et quatre semaines, d’autres élections !
     
    Ce soir, les Français ont pourtant tranché. Ils ne remettent en cause ni le Président de la République, élu pour cinq ans, ni la députation. Ils envoient juste à Strasbourg des députés européens qui veulent une nouvelle donne dans la souveraineté des nations, la voix des peuples, le contrôle des flux migratoires.
     
    Ce soir, sur les plateaux, on n’a parlé ni de souveraineté nationale, ni de contrôles aux frontières, ni de l’Europe. On est allé chercher les vieux coqs d’antan, on les a laissés monter sur leurs vieux ergots, on a fait du bruit, du bruit, et encore du bruit.
     
    Je suis très fier d’être citoyen suisse. Et d’animer chaque soir, depuis tant d’années, des débats certes antagonistes, mais constructifs et respectueux, sur les mille et une nuances complexes de la politique suisse.
     
    Je suis très fier d’être un spécialiste, depuis quarante ans, de cette politique fédérale. Austère et aride, en apparence. En réalité fertile, inventive, polyglotte, polyphonique, source de vie et de réinvention.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Deux initiatives santé : commentaire Décaillet

     
     
    Sur le vif - Dimanche 09.09.24 - 15.32h
     
     
     
    Santé : l'initiative du PS était parfaitement claire, c'est une vertu cardinale quand on prétend proposer un texte au peuple et aux cantons. Mais elle allait trop loin, elle était floue sur le financement, elle n'était pas de nature à convaincre les cantons alémaniques, qui ont un tout autre rapport au rôle de l'Etat.
     
    Quant à celle du Centre, personne n'y a rien compris. Partant d'une louable intention (réduire les coûts de la santé), mais proposant un méli-mélo qui ressemblait plus à de la cuisine parlementaire complexe qu'à un objet clair et rassembleur, comme l'était, le 3 mars, la 13ème rente AVS.
     
    C'est cette complexité, cette absence de prise de congé du système actuel, qui a été sévèrement sanctionnée, aujourd'hui, par l'électorat. Regardez les chiffres : le rejet de l'initiative du Centre est impitoyable. Celui de l'initiative socialiste demeure très honorable. Il va sérieusement falloir que le Centre, s'il tient à lancer des initiatives, en adopte l'impératif de clarté, le solfège, la grammaire. On ne présente pas un texte au peuple et aux cantons comme à une Commission de la Santé du Conseil des Etats.
     
    Une chose est sûre : l'avenir appartient à la démocratie directe, sur nos grandes assurances sociales, qui fondent la cohésion du pays. Mais il faut des textes clairs. Immédiatement compréhensibles, comme l'était la 13ème rente AVS. Surtout, il faut des textes ayant le courage de la RUPTURE avec la mélasse prévalant depuis 30 ans. Car l'opacité marécageuse, toujours, favorise le possédant, le puissant. Au détriment du plus grand nombre.
     
     
    Pascal Décaillet