Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 7

  • Macron-Marine : le choc dont la France a besoin

     
    Sur le vif - Vendredi 18.03.22 - 12.25
     
     
    Un second tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen (parmi d'autres, une hypothèse envisageable) verrait sans doute, au final, la réélection du sortant.
     
    Mais cet antagonisme-là serait salutaire pour le débat français. Car les vraies questions, celles qui touchent la fonction présidentielle (Défense, Affaires étrangères, cohésion nationale), sont à poser dans un choc dialectique entre ces deux-là.
     
    Marine Le Pen est une marathonienne. Elle a laissé partir les lièvres, cet automne, elle sillonne la France depuis des années. Elle a tiré les leçons de son catastrophique débat de 2017. Elle a le soutien des classes populaires, ce que n’ont ni Zemmour, ni la gauche, à l’exception du communiste Roussel.
     
    Elle n’a pas l’intelligence de Zemmour, ni sa culture historique. Mais elle est dotée d’un instinct politique puissant. Elle travaille sur le long terme. Elle tisse sa toile, patiemment. Elle est parfaitement à l’aise au milieu des ouvriers. Elle a le contact avec les gens. Elle ne regarde pas par terre en marchant.
     
    Emmanuel Macron, Marine Le Pen, ne sont pas candidats à Matignon. Mais à l’Elysee. Depuis plus de mille ans, existe en France cette précise distinction entre le Roi (celui qui règne) et le Connétable (celui qui gouverne). Ne confondons pas les rôles.
     
    L’Elysee, c’est La Défense (diablement d’actualité), et ce sont les Affaires étrangères. Philippe le Bel, Louis XI s’occupaient très exactement de cela. Charles de Gaulle, François Mitterrand, aussi.
     
    Un second tour Macron - Le Pen permettrait de clarifier, mieux qu’il y a cinq ans, de façon plus précise et mieux équilibrée, le débat fondamental dont la France a besoin. Entre souverainisme et obédience à une « Europe » de plus en plus dominée par l’Allemagne. Entre indépendance et suivisme atlantiste. Entre non-alignement et statut de dominion américain. Entre régulation draconienne des flux migratoires et ouverture béate des frontières.
     
    Ce débat-là, la France en a besoin. Macron en sortira sans doute vainqueur. Mais il aura face à lui, cette fois, si c’est elle au second tour, une adversaire autrement préparée, entourée, étoffée, armée, soutenue par les classes populaires, qu’il y a cinq ans. En clair, le résultat sera plus serré. Et la grande force d’opposition nationale aura, pour d’autres rendez-vous, fortifié ses positions.
     
    Ainsi avance une opposition : avec méthode et patience. Un homme, traversant un quart de siècle de combat minoritaire, l’avait compris mieux que tous, entre 1958 et 1981. Il était opiniâtre, infiniment patient. Du temps qui passe, il avait fait son allié. Il s’appelait François Mitterrand.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Le pays endormi

     

    Commentaire publié dans GHI - 16.03.22

     

    En France, l’Union sacrée. Sous prétexte de guerre en Ukraine, un tapis rouge déroulé sous les pieds d’Emmanuel Macron, Père de la Patrie, monarque protecteur. On a vu ça avec la réélection, sans véritable combat idéologique, de François Mitterrand, en mai 1988. C’est le scénario qui prévaut pour la présidentielle 2022, sous réserve d’événements majeurs pouvant encore survenir d’ici aux dimanches 10 et 24 avril.

    Ce scénario est funeste pour la France. Privés de droits démocratiques tels que nous les connaissons en Suisse (initiative, référendum), livrés toute l’année à la verticalité du pouvoir parisien, les Français n’ont qu’un seul grand moment de débat national : la présidentielle, tous les cinq ans. Ce débat, dès l’automne dernier, avait bien commencé, avec des voix réellement alternatives à celle du Président sortant : à gauche, Jean-Luc Mélenchon ; dans la droite nationale et souverainiste, Marine Le Pen et Eric Zemmour.

    Et là, Ukraine oblige, on nous dit qu’il faudrait calmer le jeu ! Ce serait une catastrophe. Si les choses les plus dures ne se disent pas maintenant, elles ressortiront pendant la législature Macron 2. Dans les rues, des Gilets jaunes 2. Partout dans le pays, la colère sociale. Et puis, sur l’appartenance de la France à l’Otan, sur sa place dans l’Union européenne, les trois candidats cités plus haut présentent des thèses radicalement opposées à l’aimable internationalisme de Macron. Les taire aujourd’hui, ou les atténuer, c’est l’assurance de voir le débat rugir demain. On n’endort pas le pays impunément avec le faux consensus de l’Union sacrée.

     

    Pascal Décaillet

  • Mancy : le Conseil d'Etat ne comprend donc rien ?

     
    Sur le vif - Jeudi 16.03.22 - 14.32h
     
     
    Suivi de Mancy : le Conseil d'Etat ne prend absolument pas la mesure politique de la situation. Il annonce à l'instant, en tête de ses décisions, un "groupe de suivi" émanant des Départements de Mme Emery-Torracinta et de M. ... Dal Busco (!) pour prendre en charge les questions liées aux déficiences "des locaux et de l'informatique"!
     
    Cette décision est totalement insuffisante. Tout comme les mesurettes qui l'accompagnent. Il faut d'urgence détacher l'OMP (Office médico-pédagogique) du DIP, et le sortir de la zone d'influence de l'actuelle conseillère d'Etat. C'était, aujourd'hui, la seule décision à prendre. La seule à annoncer.
     
    On ne résout pas une telle crise, à l'échelon politique, avec des demi-mesures, tout juste bonnes à temporiser.
     
     
    Pascal Décaillet