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Sur le vif - Jeudi 19.11.20 - 14.43hLes fonctionnaires cantonaux ne doivent pas être éligibles au Grand Conseil.Les fonctionnaires municipaux ne doivent pas être éligibles au délibératif de leur Commune.Les fonctionnaires fédéraux ne doivent pas être éligibles aux Chambres fédérales.Chacune de ces trois catégories doit pouvoir être éligible, sans problème, aux deux autres échelons.C'est quand même pas compliqué à mettre sur pied, ce que je propose là !Citoyennes, citoyens, réveillons-nous ! Les patrons, c'est nous. Pas les profs de droit.La politique a besoin de bon sens et de simplicité. Pas de pisseurs de thèses en circuit fermé. Dissimulant leur carte du PS sous leurs leçons de morale.Pascal DécailletLien permanent Catégories : Sur le vif
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Guy-Olivier Segond, le souffle de l'Etat
Commentaire publié dans GHI - Mercredi 18.11.20
De ma vie, je n’oublierai jamais l’homme, de treize ans mon aîné, dont j’avais fait la connaissance lors du repas d’Escalade d’une célèbre Confrérie genevoise, avec bris de la Marmite, événement considérable où le Journal de Genève avait jugé bon d’envoyer le jeune étudiant et pigiste de 18 ans que j’étais. C’était à l’automne 1976, la rugueuse tradition des grognards baignait l’assemblée d’Histoire et de gloires perdues, il y régnait un parfum de Consulat et d’Empire, la marmite était immense, je crois bien l’avoir cassée, sabre au clair, comme cadet, avec un Monsieur qui me semblait surgir des temps antiques.
Mais surtout, le hasard des affectations avait placé le pigiste jouvenceau, ne connaissant de la vie que vers allemands et hexamètres grecs, face à un homme de 31 ans, mince, austère, lunettes sévères, regard prodigieusement rapide, esprit alerte, infatigable conteur. Il était conseiller juridique de Chavanne, s’était présenté à moi avec douceur, il s’appelait Guy-Olivier Segond. En deux ou trois heures, constamment interrompues par les salves et les discours de cantine, avec toasts à la Patrie, l’éminence juridique de l’homme qui régnait depuis quinze ans sur l’Ecole genevoise avait, dans un condensé explosif, fait mon éducation politique. Il parlait, je l’écoutais, il racontait, dégommait, dézinguait, pulvérisait les huiles de la République. Je l’avais trouvé fascinant, à la fois sec et drôle, hyper-cérébral, lapidaire dans ses formules. Il couvrait aussi l’événement, pour le Genevois. Mais qui est-donc cet homme étrange, m’étais-je demandé : journaliste ou politicien, chroniqueur ou acteur, Saint-Simon ou Louis le Quatorzième ?
Cette rencontre première avait donné le ton de toutes les autres. Des bijoux de soliloques, le Maître parle, le disciple aère tout au plus la conversation par des relances, toute la galerie y passe, chacun y prend pour son grade, le peloton d’exécution tourne à plein régime, il n’est pas fait usage du droit de grâce. Conversations de vieux grognards, « aux guêtres de coutil », souvenirs de batailles, pessimisme sur la nature humaine. Et pourtant, le même homme, pétri d’Histoire et de connaissance des religions, était très engagé dans l’Eglise protestante, vous racontait la Réforme, les guerres de Religion, les négociations, les grands Traités, l’humanisme, le calvinisme. Visionnaire en politique, il allait puiser dans les racines du passé la sève de ses rêves d’avenir.
Tenez, il était intarissable, par exemple, sur le Président américain Lyndon Baines Johnson, le méchant successeur du gentil Kennedy. Dans un trajet retour de Berne à Genève, après l’élection de Micheline Calmy-Rey (4 décembre 2002), il m’avait réhabilité de façon saisissante ce chef d’Etat boudé par l’opinion. Il m’avait raconté son rôle majeur dans les droits civiques.
Guy-Olivier Segond (1945-2020) était un homme rare. D’une altitude intellectuelle peu courante dans les strates de la politique. Un homme habité par l’Histoire et par l’Etat. L’une des trois grandes figures genevoises de l’après-guerre, à mes yeux, avec André Chavanne et Christian Grobet.
Pascal Décaillet
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Budget 2021 : le sens d'une trahison
Sur le vif - Jeudi 19.11.20 - 09.40hLe wagon de Rethondes. C'est bien l'image qui saute à l'esprit quand on considère le ralliement de dernière minute de la droite gouvernementale, notamment le PLR, à un déficit de 350 millions supplémentaires, par rapport à celui prévu en septembre, pour le budget 2021 du Canton de Genève. 850 millions, au lieu de 500.Pour ce PLR, qui dès la fin de l'été avait été celui de toutes les postures d'opposition, condamnant à juste titre le 353 postes supplémentaires, y compris dans ce DIP qui regorge de placards d'état-major, ce retournement de situation porte un nom : cela s'appelle une capitulation. En rase campagne. Toute autre qualification, atténuante par rapport à celle que je donne ici, relèverait de la sous-estimation, de l'euphémisme, donc de la faiblesse dans le champ de la critique politique.Creuser le déficit, donc aussi la dette, léguer à nos enfants un fardeau supplémentaire, c'est la politique de gauche. Pas celle du PLR ! Pas celle de la droite, en général ! La trahison des clercs, sur ce budget 2021, n'est donc rien d'autre que l'acceptation bravache de l'idéologie de gauche comme désormais dominante au Conseil d'Etat, ainsi qu'au Grand Conseil.Qu'ont-ils fait, de toute urgence, les "partis gouvernementaux" ? Ils ont tenté, désespérément, de sauver les meubles. A deux reprises, le Conseil d'Etat, inconsidérément, a mis le feu à son propre Canton, fermant les commerces, obligeant des dizaines de milliers d'employés à recourir au chômage technique, mettant sur la paille entreprises et entrepreneurs. Tout cela, sous le diktat d'une bureaucratie sanitaire cantonale dont l'Histoire aura à dégager la prise exorbitante de pouvoir, les abus, la petite dictature des petits chefs.Alors, ce Rethondes de novembre 2020, c'est quoi ? C'est justifier le pire ! Justifier la main de l'Etat, à nouveau puisant dans la caisse, aggravant l'endettement, pour éponger les propres erreurs de nos dirigeants. Ce Rethondes, c'est la complicité béate des "partis gouvernementaux" pour une immense opération de blanchiment du recours au déficit, et à la dette. Ce Rethondes, c'est une trahison.C'est ainsi qu'il faut dire les choses, et pas autrement. En parlant le langage des gens, le langage du peuple, et pas le sabir juridique ou financier dont se parent les capitulards, pour mieux camoufler la nature scélérate de leur acte.C'est ainsi, en tout cas, que moi je parle. Je ne m'exprime pas pour plaire. Mais pour dire les choses, telles qu'elles sont, une fois dissipé le rideau de fumée de la propagande du pouvoir.Pascal DécailletLien permanent Catégories : Sur le vif