Sur le vif - Jeudi 19.11.20 - 09.40h
Le wagon de Rethondes. C'est bien l'image qui saute à l'esprit quand on considère le ralliement de dernière minute de la droite gouvernementale, notamment le PLR, à un déficit de 350 millions supplémentaires, par rapport à celui prévu en septembre, pour le budget 2021 du Canton de Genève. 850 millions, au lieu de 500.
Pour ce PLR, qui dès la fin de l'été avait été celui de toutes les postures d'opposition, condamnant à juste titre le 353 postes supplémentaires, y compris dans ce DIP qui regorge de placards d'état-major, ce retournement de situation porte un nom : cela s'appelle une capitulation. En rase campagne. Toute autre qualification, atténuante par rapport à celle que je donne ici, relèverait de la sous-estimation, de l'euphémisme, donc de la faiblesse dans le champ de la critique politique.
Creuser le déficit, donc aussi la dette, léguer à nos enfants un fardeau supplémentaire, c'est la politique de gauche. Pas celle du PLR ! Pas celle de la droite, en général ! La trahison des clercs, sur ce budget 2021, n'est donc rien d'autre que l'acceptation bravache de l'idéologie de gauche comme désormais dominante au Conseil d'Etat, ainsi qu'au Grand Conseil.
Qu'ont-ils fait, de toute urgence, les "partis gouvernementaux" ? Ils ont tenté, désespérément, de sauver les meubles. A deux reprises, le Conseil d'Etat, inconsidérément, a mis le feu à son propre Canton, fermant les commerces, obligeant des dizaines de milliers d'employés à recourir au chômage technique, mettant sur la paille entreprises et entrepreneurs. Tout cela, sous le diktat d'une bureaucratie sanitaire cantonale dont l'Histoire aura à dégager la prise exorbitante de pouvoir, les abus, la petite dictature des petits chefs.
Alors, ce Rethondes de novembre 2020, c'est quoi ? C'est justifier le pire ! Justifier la main de l'Etat, à nouveau puisant dans la caisse, aggravant l'endettement, pour éponger les propres erreurs de nos dirigeants. Ce Rethondes, c'est la complicité béate des "partis gouvernementaux" pour une immense opération de blanchiment du recours au déficit, et à la dette. Ce Rethondes, c'est une trahison.
C'est ainsi qu'il faut dire les choses, et pas autrement. En parlant le langage des gens, le langage du peuple, et pas le sabir juridique ou financier dont se parent les capitulards, pour mieux camoufler la nature scélérate de leur acte.
C'est ainsi, en tout cas, que moi je parle. Je ne m'exprime pas pour plaire. Mais pour dire les choses, telles qu'elles sont, une fois dissipé le rideau de fumée de la propagande du pouvoir.
Pascal Décaillet