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  • Rentes AVS : même pas l'aumône !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 21.10.20

     

    Dix francs par mois d’augmentation de la rente minimum AVS en 2021, vingt francs pour la rente maximum. Cette nouvelle, tombée mercredi 14 octobre, alors que tous les regards, toutes les attentions sont fixés sur l’obsession sanitaire, est l’un des pires scandales, en Suisse, de l’année 2020. Il ne faut pas venir nous parler de chiffres, ni de courbes, ni d’indexations. Il ne faut pas venir nous enfumer avec des histoires de diagrammes. Nous parlons d’hommes et de femmes. Nous parlons de nos pères et de nos mères. Nous parlons de nos frères ou sœurs aînés. Nous parlons de nos grands-parents. Nous parlons de citoyennes ou citoyens qui ont travaillé toute leur vie.

     

    Beaucoup d’entre eux ont eu des enfants, les ont élevés, leur ont tracé le chemin. Aujourd’hui, les forces en eux n’ont plus la vigueur d’antan. Mais ils sont toujours là, humains parmi les humains, naufragés de la mémoire, témoins de notre Histoire commune. 40 ans, 45 ans de vie professionnelle, donc de travail au service du pays, de sa prospérité. Et là, au milieu d’un renchérissement général de la vie, avec des primes maladie qui ne cessent de grimper, des classes moyennes étouffées par les taxes et les impôts, ces dix misérables francs ! Ça n’est même pas un pourboire ! Même pas l’aumône ! C’est au-delà du dégueulasse, et je pèse mes mots.

     

    Comment la Suisse en est-elle arrivée là ? Comment ce pays sublime, celui du respect et de la reconnaissance, celui de la main tendue à ce qui diffère, celui des grands principes de mutualité, de solidarité de 1848, celui de la grande aventure de l’AVS dans les années 1947/48, peut-il être devenu le pays de l’oubli des Anciens ? Il y a là quelque chose de terrible, comme si l’ingratitude était la fille perdue de l’amnésie : je ne te reconnais pas, frère humain, sœur humaine, parce que j’ai moi-même perdu toute mémoire, tout repère, tout ancrage dans la durée, dans la chaîne de l’Histoire. Je ne te reconnais pas, parce que je ne suis plus capable de me reconnaître moi-même, dans ma fonction d’humain, mes priorités de citoyen. Alors, je ne reconnais plus rien. Ma vie est un marécage, mon horizon est un brouillard.

     

    Être citoyenne, être citoyen, c’est vouloir des repères. Il faut aussi des lois écrites, c’est cela la civilisation. Se passionner pour la politique, c’est dessiner des priorités. On aurait pu imaginer que le sort des personnes âgées sans trop de ressources, ou celui de nos jeunes sans emploi, ou celui des 192 apprentis au chômage à Genève, ou celui des plus faibles, des plus fragiles, fussent placés au sommet de la hiérarchie de l’urgence. La décision des dix francs vient fouetter cet espoir comme bise d’hiver, glacée. Cette décision, nous ne pouvons pas l’accepter. Le régime des retraites en Suisse, révolutionnaire en 1948, plein de vigueur et de santé dans les années Tschudi, cet exceptionnel conseiller fédéral socialiste de Bâle, qui fit à lui seul trois réformes de l’AVS, est aujourd’hui à bout de souffle. A nous d’en inventer un autre. C’est une tâche prioritaire, au nom du pays.

     

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Allez, les gars, on se retrouve chez l'ennemi !

     
    Sur le vif - Dimanche 18.10.20 - 13.36h
     
    Les médias traditionnels ont totalement perdu le contact avec le public. Alors, ils passent leur rage sur les réseaux sociaux, ne cessant de les noircir, de les diaboliser.
     
    Et puis, en fin d'émission, après avoir passé une heure à bien essorer, bien éviscérer les réseaux sociaux, en compagnie de puissants intellos parisiens ou de "chercheurs en sciences sociales" de l'Université de Lausanne, dans les vingt dernières secondes avant de rendre l'antenne, alors que le tapis de fin se déroule déjà sous leurs voix, bref à 59'40", ils nous lancent triomphalement : "Merci de votre fidélité ! N'oubliez pas de nous rejoindre, dès maintenant, sur Facebook, Twitter et Instagram !"
     
     
    Pascal Décaillet

  • Le cirque blanc

     
    Sur le vif - Vendredi 16.10.20 - 20.30h
     
     
    Depuis le début de la crise, je respecte les mesures sanitaires. J'ignore si elles sont justifiées ou exagérées, je n'en sais rien. Je ne suis pas médecin. L'infectiologie ne m'intéresse pas.
     
    Je respecte les mesures, mais je me méfie de l'autorité sanitaire. Je n'aime pas ce pouvoir des blouses blanches, qui nous prend de haut, au prétexte de la "science" et de la connaissance. Je préfère encore la brutalité primaire d'un bon vieux sergent-major, aux joues rosacées, et aux haleines d'alcool. Au moins, cette brute épaisse ne se prend pas pour Dieu le Père.
     
    Rustique, le sergent-major se contente de la parcelle de pouvoir que les hasards byzantins de la hiérarchie lui ont confiés. Il est con, il le sait, il nous emmerde, et la vie continue.
     
    Mais les autorités sanitaires ! À commencer par ces ineffables "médecins cantonaux". Il faut voir comme ils nous parlent. De quel Everest ils s'adressent à nous. Je ne les aime pas, c'est sûr.
     
    Je porte le masque. Je fais tout comme il faut. Mais il y a quelque chose, dans ce cirque blanc, que je déteste.
     
     
    Pascal Décaillet