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  • Missiles du Bien, missiles du Mal

     

    Sur le vif - Mardi 20.08.19 - 17.02h

     

    Lorsque la Corée du Nord balance un missile, tout le monde s'étrangle. Lorsque les États-Unis, depuis l'île de Saint-Nicolas, au large de la Californie, tirent le premier missile de portée intermédiaire depuis la Guerre froide, nul de nos beaux esprits ne s'en émeut.

    Lorsque l'Iran fait avancer sa recherche sur le nucléaire, c'est le tollé. Et personne pour rappeler que, jusqu'à nouvel ordre, la seule puissance ayant largué deux bombes atomiques sur des civils s'appelle les États-Unis d'Amérique. C'était en août 1945.

    Alors, quoi ? Alors, la dimension multilatérale, entre les nations, n'existe tout simplement pas. Elle n'est qu'un paravent, une fiction. Un cache-sexe, créé (avec l'ONU) juste après 1945 pour donner l'illusion d'une contrepoids à l'impérialisme américain.

    Encore y a-t-il eu, jusqu'à la chute du Mur (1989), l'antidote du bloc de l'Est. Mais depuis trente ans, il n'y a plus rien. Rien d'autre que la domination américaine, avec ses arsenaux stratégiques, sur la planète. Rien d'autre que l'obédience, sous prétexte de "conventions multilatérales", de l'écrasante majorité des observateurs politiques.

    Les mêmes, si prompts à condamner la Corée du Nord, vouer l'Iran à tous les diables. Et, en même temps, exonérer les États-Unis, sous prétexte que représentant "l'ordre libéral" et la "démocratie", ils seraient par avance lavés de toute faute dans l'ordre du surarmement et de la volonté de toute puissance, sur la Terre.

    Deux poids, deux mesures. Et un hallucinant alignement des prétendus experts sur le pouvoir. Ce même pouvoir qui les publie, les nourrit, les stipendie.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • L'Oural, M. Macron !

     

    Sur le vif - Mardi 20.08.19 - 10.09h

     

    Comment Macron peut-il sérieusement, sans le moins du monde être contrarié par quiconque, déclarer que l'Europe s'étend jusqu'à Vladivostok ?

    C'est la Russie, oui l'immense Russie, qui s'étend jusqu'à la mer du Japon. Mais toute personne, ayant étudié un minimum d'Histoire (énorme point faible de l'actuel locataire de l'Elysée) et de géographie, sait que la Russie se compose d'une partie européenne, jusqu'à l'Oural, puis d'une partie asiatique, jusqu'à Vladivostok.

    L'intention du discours est pourtant à saluer. Macron reconnaît l'importance capitale de la relation franco-russe, et lui rend hommage. Ça nous change un peu des génuflexions atlantistes et du culte cosmopolite du Veau d'or.

    Mais diable ! Ses lacunes historiques (l'ayant conduit à proférer une énormité sur la colonisation) étant ce qu'elles sont, on pourrait tout au moins souhaiter qu'un conseiller avisé - loin de tout esprit courtisan - lui corrige un peu ses discours.

    Quant à l'étendue de l'Europe historique, pourquoi ne pas reprendre le mot simple et juste de Charles de Gaulle : "De l'Atlantique à l'Oural" ?

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Macron-Poutine : l'Histoire au rendez-vous

     

    Sur le vif - Lundi 19.08.19 - 14.12h

     

    Au moment où Macron reçoit Poutine, il est temps de rappeler la profondeur historique, la qualité et la nécessité des relations entre la France et la Russie. Au fil des siècles, malgré quelques exceptions (on pense évidemment à la Campagne de 1812), c'est l'alliance et l'amitié, les efforts de compréhension mutuelle entre ces deux grandes nations, qui prédominent.

    Un homme, plus que tout autre, l'a compris : Charles de Gaulle, chef du Gouvernement provisoire de la République française, lorsqu'il rend visite à Staline en décembre 1944. Il faut lire ce qu'il en dit, et tous les livres qui furent consacrés à cette rencontre : il est parfaitement égal à de Gaulle que Staline soit communiste ; ça n'est nullement l'option idéologique qui l'intéresse, mais la dimension nationale des rapports de forces. A cinq mois de l'issue de la guerre, c'est le Tsar, l'homme fort, celui qui s'apprête à lancer l'offensive finale sur Berlin, que le Connétable vient humer, flairer. Il dira plus tard (à Jacky Kennedy !) que le Géorgien est l'homme d'Etat qui l'a le plus impressionné.

    Aujourd'hui comme hier, la France et la Russie ont beaucoup à se dire, et tant à échanger. Ces deux peuples, au fond, s'admirent et se respectent. Emmanuel Macron, dont la perception diachronique des événements n'est pas exactement le point fort, a-t-il ces choses-là en tête ? Saura-t-il dialoguer avec le Maître de Moscou avec la largeur de vue, la dimension historique, le réalisme et le cynisme nécessaires ? Comprend-il qu'une alliance durable avec la Russie comporte infiniment plus d'avantages, dans les équilibres du continent, que la prétendue communauté d'intérêts de "l'Occident", cache-sexe de la soumission à l'impérialisme américain et à une vision ultra-libérale n'ayant rien à voir avec les valeurs ancestrales de l'Europe, où le rôle de l'Etat, facteur de civilisation, est premier. Cela remonte à Rome !

    Tels sont les vrais enjeux de la rencontre du Fort de Brégançon. Tel est l'horizon d'attente où il est convient de les placer. La qualité des relations entre la France et la Russie est à entrevoir dans l'immense galerie de l'Histoire. Puisse-t-on nous épargner les peccadilles, les épiphénomènes et le grenier aux accessoires.

     

    Pascal Décaillet