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  • Le peuple, face aux guêtres !

     

    Sur le vif - Jeudi 14.02.19 - 09.53h

     

    Nous devons changer la Constitution, au niveau fédéral et dans chaque Canton, pour que les exécutifs n'aient plus ce scandaleux pouvoir d'invalidation d'une initiative. Ni les exécutifs, ni les législatifs !

     

    Si une initiative obtient les signatures, elle doit être soumise au suffrage des citoyennes et citoyens. Ces derniers sont bien assez mûrs pour la sanctionner, si elle s'avère ahurissante, en la refusant.

     

    On ne sanctionne pas une initiative en l'invalidant. On la sanctionne en la refusant.

     

    L'épisode d'hier, à Genève, avec cette scélérate invalidation de l'IN 171, sur la BCGE, est une étape de plus dans la colère montante des citoyens contre la confiscation de leurs droits populaires.

     

    À Genève, dès qu'une initiative ne plaît pas politiquement au Conseil d’État, il se couvre d'arguments juridiques totalement bidon pour l'invalider.

     

    Ainsi, cette IN 171. Plus j'y pense, plus je me dis que je la refuserais. Mais c'est à moi d'en décider ! À moi, et aux dizaines de milliers de citoyennes et citoyens qui forment le corps électoral genevois. Nous sommes bien assez grands, si l'initiative va trop loin, pour en juger collectivement, à l'issue d'un vaste débat populaire.

     

    Les gouvernements, les Parlements, ne doivent plus pouvoir invalider les initiatives. Il faut leur retirer ce pouvoir. Pour cela, il faut changer la Constitution, par voie... d'initiative !

     

    Ce chantier prendra des années, des décennies, plusieurs générations peut-être. Mais nous devons l'entamer dès maintenant. L'avenir n'est pas à la consanguinité de la démocratie représentative. Mais à la clarté, à la loyauté, à la transparence de la démocratie directe.

     

    Hier à Genève, la bonne vieille démocratie élective, qui traîne ses guêtres et ses privilèges depuis un peu plus de deux siècles, a cru marquer un point. En réalité, elle a scellé le début de sa perte.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Initiative BCGE : suprême arrogance du Conseil d'Etat !

     

    Sur le vif - Mercredi 13.02.19 - 15.17h

     

    Invalider des initiatives, pourtant dûment munies de toutes les signatures nécessaires : ce procédé détestable de l'exécutif face à l'exercice régulier des droits populaires, on le croyait réservé au parfum d'arrogance de la législature précédente.

     

    Eh bien non ! Le Conseil d'Etat, alléguant des motifs ahurissants, se permet de jeter aux orties l'initiative 171, lancée l'an dernier par Ensemble à Gauche, "La BCGE doit rembourser les 3,2 milliards prêtés par l'Etat".

     

    Je n'entends pas ici prendre position sur l'initiative. Mais ce texte a fait l'objet, dans les formes, d'une récolte de signatures. Il les a obtenues. Il doit être soumis au peuple. Cette forme de censure d'un pouvoir exécutif sur un texte qui lui déplaît, censure purement politique sous couvert du blabla juridique habituel, "contraire au droit", est totalement inacceptable.

     

    L'argument le plus hallucinant, je vous laisse juger : " L’initiative aurait eu pour conséquence l’inscription d’une dette de 3,2 milliards de francs au bilan de la BCGE, ce qui aurait pour conséquence d’entraîner un surendettement de la BCGE et différentes mesures à prendre par l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) afin de l’assainir. Or, l’électeur ou l’électrice ne peut se rendre compte de la portée de l’initiative au moment d’exprimer son vote, alors même que l’acceptation de cette dernière aboutirait à un résultat totalement opposé au but exprimé ".

     

    "L'électeur ne peut se rendre compte" ! Comme si les choses, dans la campagne de votation, ne pouvaient pas lui être expliquées ! Comme si cet argument du Conseil d'Etat, pertinent en soi, ne pouvait pas être porté, dans un débat à la loyale, à la connaissance du corps électoral. Comme si les citoyennes et citoyens de ce canton étaient des enfants. Immatures. Inaptes à saisir les enjeux de la politique. Suprême arrogance, qui plaide une fois encore contre les corps intermédiaires. Et pour la prise en charge, de plus en plus, de la politique par l'ensemble des citoyens.

     

    Je n'aurais sans doute pas voté ce texte d'Ensemble à Gauche. Mais je ne supporte pas qu'on empêche le peuple de se prononcer.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • La citoyenneté, ça commence à l'école !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 13.02.19

     

    Dans notre démocratie suisse, le personnage principal, ça n’est ni le Président de la Confédération, ni celui de l’Assemblée fédérale, ni celui du Conseil d’Etat, ou du Grand Conseil, de votre canton. Non, le personnage no 1, c’est le citoyen, ou la citoyenne. Chacun d’entre nous, non en tant qu’individu, mais comme partie prenante, quatre fois par an, à la grande liturgie profane du suffrage universel. Chaque citoyenne, chaque citoyen constitue, lorsqu’il participe à un processus de vote, une part certes infime, mais indivisible, inaliénable, du pouvoir suprême de décision sur le destin suisse. C’est cette part sacrée que des millions de Français, relayés par le mouvement des gilets jaunes, veulent obtenir, pour se prononcer désormais, comme en Suisse, directement sur les thèmes de la politique. Et non se contenter, tous les cinq ans, de choisir des « représentants », qui feraient la politique à leur place. Parce que cette part réclamée est sacrée, Macron la leur refuse, ou rechigne en tentant de gagner du temps : l’ordre du sacré, dans son esprit, est réservé au monarque.

     

    En Suisse, nous devenons citoyens à l’âge de 18 ans, celui du droit de vote. Mais pour être immédiatement opérationnel, à ce moment de la vie, dans le champ politique, il est absolument nécessaire d’y avoir été, avec patience et pendant de longues années, formé par le système scolaire. Formé à la citoyenneté, et non formaté pour se fondre dans un parti ou un autre ! Formé aux actes citoyens, à la mécanique de décision dans notre pays. Informé, dès l’école primaire, de façon aiguisée, appétissante, plaisante, pourquoi pas ludique, sur notre système. Initié, surtout, à l’Histoire politique. Celle de l’Europe, celle du monde, celle de la Suisse, celle du canton. Initié, par des profs d’Histoire qui aient la niaque ! On n’a pas le droit, sur des sujets aussi capitaux, de se montrer ennuyeux, grisâtre, poussiéreux : le prof d’Histoire doit être le hussard noir de la République, celui qui éveille, excite, secoue le sens, affûte la curiosité, dégage des lignes de crête, éclaircit les horizons.

     

    Quant à l’éducation citoyenne, elle peut afficher mille visages. Débats, jeux de rôles, visionnements d’émissions TV, écoutes de moments de radio, initiation à l’usage des sites internet, et même à une utilisation citoyenne des réseaux sociaux. Il est urgent, en Suisse, que près d’un siècle d’archives SSR (radio dès les années vingt, TV dès les années cinquante) soient totalement et gratuitement mises en ligne. Et que les écoles puissent les utiliser, les mettre en contexte, en perspective. On ne laisse pas dormir un tel trésor ! Avant tout, il faut que l’Ecole de la République se pénètre bien de sa mission de mise en appétit citoyen. Elle n’est pas là pour regarder passer les trains, ni pour se réfugier dans une tour d’ivoire. Elle est une part très importante de la vie citoyenne, tout court. La formation, à Genève, est maintenant obligatoire jusqu’à 18 ans. Eh bien formons des citoyens, c’est essentiel !

     

    Pascal Décaillet