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  • Parfum d'échec

     

    Sur le vif - Vendredi 10.11.17 - 10.30h

     

    Et maintenant, 30 licenciements chez Givaudan. Émigration vers Zurich, ou la Chine. Le secteur secondaire genevois s'évapore.

     

    Pendant ce temps, au plus haut niveau politique chargé de s'occuper d'économie, on sautille comme des cabris en répétant le mot magique : "innovation".

     

    Certains de ces beaux parleurs n'ont jamais rempli une fiche de salaire de leur vie.

     

    Des mots. Du vent. Pour faire des voix.

     

    Un parfum d'échec.

     

    Pascal Décaillet

     

  • De la noblesse, et puis du style

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    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 08.11.17

     

    J’ai passé mes premières années dans le quartier de Sécheron, il y avait ces usines, qui me fascinaient, elles représentaient pour moi l’avenir, la croissance, et pourquoi pas un emploi futur, que j’imaginais, allez savoir pourquoi, dans l’industrie. Le seul mot « Sécheron », dans ma tête, a toujours été magique, même si le site de production a émigré à Meyrin, la multinationale ABB a englobé tout cela, il demeure un parfum de noblesse, celui de ces années où l’industrie genevoise avait encore des fleurons. De la noblesse, et puis du style.

     

    Aujourd’hui, ce qui se passe sur le site genevois d’ABB Sécheron est une catastrophe. Une centaine d’emplois supprimés, ainsi que 43 postes temporaires, pour cause de délocalisation dans la ville polonaise de Lodsz. D’aucuns se contenteront de hausser les épaules, ils nous diront que c’est la vie, que la bonne vieille industrie de naguère n’a plus sa place à Genève, qu’il faut se reconvertir dans les cleantechs.

     

    Je veux bien. Mais alors, pourquoi la fabrication des mêmes pièces aurait-elle davantage sa place au fin fond de la Pologne ? Parce que la vie y est moins chère ? Les salaires, moins élevés ? Une chose est sûre : le Conseil d’Etat, avec ses deux ministres responsables du dossier, MM Maudet et Poggia, doit entreprendre toutes choses pour trouver une solution. Si la politique économique et sociale d’un canton doit servir à quelque chose, c’est bien sur ce genre d’exemples qu’on en jugera. Les salariés d’ABB méritent au plus haut point qu’on les soutienne. Et l’industrie, y compris lourde, a encore sa place à Genève.

     

    Pascal Décaillet

     

  • France-Iran : l'espoir d'une ouverture

     

    Sur le vif - Mercredi 08.11.17 - 14.20h

     

    Le possible rapprochement, évoqué par le Monde, entre la France et l'Iran, après quatre décennies de froid, est une excellente perspective. Emmanuel Macron pourrait être le premier Président français, depuis 1976, à se rendre à Téhéran. 1976 : c'était encore l'époque du Shah, trois ans avant la Révolution.

     

    Réjouissante perspective, d'abord pour la diplomatie française. Depuis l'arrivée aux affaires du nouveau Président, au mois de mai, on peine à dégager des lignes directrices claires en matière de politique internationale, à part un alignement bien obédient sur Mme Merkel.

     

    Dans sa politique au Proche et au Moyen-Orient, la France doit avoir ses options propres, celles d'une longue tradition de dialogue avec le monde arabe ou (en l'occurrence) persan, qui ne doit strictement rendre aucun compte aux États-Unis d'Amérique. Ni à une "communauté internationale" noyautée par Washington.

     

    Perspective intéressante, aussi, pour l'échiquier politique du Proche et du Moyen-Orient. La vieille puissance perse, depuis des siècles, des millénaires, a, tout naturellement, un rôle de premier plan à y jouer. Cela, au-delà du régime qui règne en Iran : les régimes passent, la permanence des intérêts nationaux demeure.

     

    On nous permettra de trouver plus naturelles les tentatives d'arbitrage de Téhéran, dans cette région du monde, que les catastrophiques ingérences armées de Washington, tiens par exemple celle du printemps 2003 contre l'Irak.

     

    On nous permettra, aussi, d'attendre de la France, liée par son Histoire à un monde auquel les États-Unis n'entendent pas grand chose, d'entretenir, avec l'Orient compliqué, des relations choisies par elle-même. Et non dictées par Washington.

     

    La France que nous aimons est celle d'une diplomatie souveraine et non-alignée, nourrie de contacts et de réseaux culturels, renseignée sur l'Histoire et sur les forces en présence. Surtout, défendant le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Cela tient en un discours, inoubliable : celui prononcé à Brazzaville, le 30 janvier 1944, en pleine guerre, par un homme seul, sans terre et sans appui : il s'appelait Charles de Gaulle.

     

    Pascal Décaillet