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  • Soubrettes des libéraux

     

    Sur le vif - Mardi 14.02.17 - 10.36h

     

    Dès l'annonce du vote sur RIE III, dimanche en début d'après-midi, j'ai posé, ici et ailleurs, la question du vrai vote UDC et PDC sur cette affaire. Un sondage Tamedia, sorti des urnes, publié par la TG, confirme que la question, pour le moins, se pose.

     

    RIE III n'était même pas une affaire PLR, c'était une affaire LIBÉRALE. Les tonalités d'arrogance de la campagne, c'est des LIBÉRAUX qu'elles sont venues. Libéraux genevois, vaudois, zurichois, bref ce savoureux mélange de superbe patricienne et de Bahnhofstrasse. A cela, s'est ajoutée l'aile libérale de l'UDC, assez lointaine de mes horizons personnels, et c'est exactement pour cela qu'hier, j'ai publié mon commentaire "Conservateur, social, républicain".

     

    Pour cela, aussi, que dès dimanche midi, j'ai posé la question du PDC. Rappelant la Doctrine sociale comme fondement de la philosophie politique de ce parti. Regrettant qu'à Genève, d'aucuns aient préféré jouer la soubrette des libéraux, plutôt que d'affirmer l'identité propre de la démocratie chrétienne : l'économie au service de l'humain, l'économie pour tous, l'économie de proximité.

     

    On a eu l'impression, hélas, que même dans ce parti, certains se comportaient dans la campagne comme les porte-parole des multinationales. Comme si ces dernières n'avaient pas les moyens de s'en offrir. Plus ils nous mettaient le pistolet sur la tempe, plus nous en étions excédés.

     

    Il va vraiment falloir, maintenant, nous parler autrement. J'y reviens demain dans mon commentaire de GHI, écrit hier. J'y rappelle que nous sommes des citoyens, pas des sujets.

     

    Le 12 février 2017, le peuple suisse n'a pas dit non au principe d'une harmonisation des taux d'imposition. Il a dit non à l'extrême arrogance d'une caste, qui a cru pouvoir convaincre avec des aboiements.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Conservateur, social, républicain

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    Sur le vif - Lundi 13.02.17 - 15.01h

     

    D'aucuns se prétendent conservateurs libéraux. J'en prends acte. Pour ma part, il y a oxymore, ou tout au moins paradoxe, entre ces deux mots.

     

    J'ai sans doute, dans mon rapport à la politique, des éléments qu'on peut qualifier de conservateurs. Je ne les nie pas. Mais je n'en ai assurément aucun qui puisse se rattacher au libéralisme économique. C'est un grand mouvement de pensée, que je respecte, mais que je combats. Ils sont pour le libre échange, moi pas. Pour la libre circulation, moi pas.

     

    Ils sont contre l'Etat, je suis pour, et même pour un Etat fort, ce qui ne signifie évidemment pas tentaculaire, encore moins pléthorique dans le nombre de ses fonctionnaires. En matière de défense nationale, de sécurité des personnes et des biens, d'éducation, de santé publique, de grandes assurances sociales, de soutien à l'agriculture et à l'industrie, je veux l'Etat. En matière d'énergie, aussi, de grandes infrastructures.

     

    Ils sont pour le dogme de libre concurrence. Je suis pour limiter cette dernière dans certains domaines, comme l'agriculture, afin de préserver nos producteurs locaux. C'est une forme de protectionnisme, j'en conviens, je l'assume. Je me bats depuis des décennies pour cela, j'ai traversé, fort seul, les années 1990 et 2000, en plaidant pour ces choses-là, alors que d'innombrables, autour, nous chantaient les miracles du capitalisme financier, mondialisé.

     

    Ils se disent conservateurs libéraux. On les trouve aux Etats-Unis, en France avec M. Fillon, dans une certaine partie de l'UDC. Pour ma part, je suis un conservateur social. Attaché à la valeur du travail, comme l'a toujours été mon père, qui aurait fêté aujourd'hui, 13 février, ses 97 ans. Attaché, aussi, à la cohésion du pays, à une juste répartition des richesses. A une attention aux plus démunis. Prenez les arguments des conservateurs catholiques, vaincus et minoritaires depuis novembre 1847, en Suisse, entre 1848 et 1891. Vous y trouverez, face au progrès industriel incarné par les radicaux, face à la montée en puissance des pouvoirs financiers dans notre pays, certaines inflexions qui pourraient, peut-être, se faire entendre dans mon discours.

     

    Prenez l'inoubliable Encyclique "Rerum Novarum", réponse à la condition ouvrière et aux méfait sociaux de la Révolution industrielle, oui prenez-le, ce texte lumineux de 1891, rédigé par Léon XIII, le Pape du Ralliement à la République, et vous accéderez à l'une ou l'autre source, non négligeable, des flux de philosophie politique qui me traversent. Il y est dit, constamment, que l'économie doit être au service de l'humain, de son épanouissement, et non l'humain au service de l'économie. Le travail doit nous libérer, pas nous asservir.

     

    Ils se disent conservateurs libéraux. Moi, je suis un conservateur social. Patriote. Et passionnément républicain.

     

    Pascal Décaillet

     

  • RIE III : le glas de l'arrogance

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    Sur le vif - Dimanche 12.02.17 - 14.41h

     

    RIE III, refusée au niveau national, refusée à Genève. Depuis des semaines, des mois, sur ce blog, nous dénoncions, dans la campagne, la politique du pistolet sur la tempe. Le chantage à l’absence de Plan B. Surtout, l’arrogance de certains élus, dans la droite d’idéologie libérale, qui ne cessent, depuis des décennies, du haut de leur complet-cravate, de nous enseigner l’économie, comme s’ils étaient les seuls à la comprendre. Comme si le petit peuple, celui qui se lève pour aller travailler, contribue de toute sa sueur à la vitalité des entreprises, n’était pas le mieux placé pour saisir ce qu’est le travail, le mérite, l’inventivité, ce que vaut l’argent, une fiche de salaire, une contribution sociale.

     

    Alors, ce petit peuple, sous prétexte que l’OCDE a édicté de nouvelles règles pour harmoniser les taux d’imposition, on lui a flanqué une arme chargée sur la partie temporale de la tête, on lui a hurlé pendant des mois qu’il devait à tout prix voter oui, que sinon ce serait la catastrophe. Ce petit peuple, on a passé des mois à lui faire la leçon. On lui a expliqué, doctement, les mécanismes de l’économie, comme s’il n’était pas capable, par son expérience professionnelle, y compris dans les fonctions les plus modestes, de les comprendre par lui-même. On lui a imposé une théologie de la vérité économique. Il fallait avaler le dogme, ou mourir. Le peuple a refusé le dogme, et il a parfaitement survécu.

     

    A Genève comme dans la métropole lémanique, comme à Zurich ou à Bâle, où ces enjeux de multinationales sont bien réels (ailleurs, ils sont perçus comme lointains), il va falloir maintenant réinventer le modèle économique, ce qui n’a guère été fait ces dernières décennies. Si les multinationales, à Genève, ont pris un tel poids, c’est peut-être qu’en haut lieu, on a investi de façon totalement exagérée dans cette forme de profit facile, mais dénué de toute garantie de longévité. Dénué de toute assurance d’emploi durable pour nos résidents.

     

    A cet égard, s’il n’était guère étonnant de voir les libéraux s’engouffrer dans ce modèle, donc dans la défense extatique de RIE III, il le fut bien davantage de voir la docilité du PDC à les suivre le doigt sur la couture du pantalon, et même celle d’une partie d’une droite que, pour notre part, nous voulions croire non libérale, protectionniste, attachée aux petites gens. Il y a eu là comme le mirage d’un ralliement généralisé dont il sera passionnant, rétrospectivement, de démêler l’histoire.

     

    Prenons Genève. La grande leçon de cet échec, c’est qu’il faut maintenant orienter les décennies qui nous attendent sur une absolue primauté à nos PME. Le temps des petits et moyens entrepreneurs a sonné. Le temps de les respecter. De les encourager. De leur donner la parole. De leur faciliter la tâche administrative. De valoriser ceux qui forment des apprentis. L’obsession de quelques leaders de droite libérale, avec hélas leurs affidés PDC et d’ailleurs, pour les multinationales, c’est terminé. En tout cas, qu’ils ne s’avisent plus de venir nous faire la leçon. Le peuple veut un autre modèle économique. Plus proche des gens. Plus diversifié. Moins arrogant. Moins tenu par les actionnaires et les milieux financiers. Inventer ce nouveau modèle, c’est le défi des années qui nous attendent. Avec ou sans les multinationales.

     

    Pascal Décaillet