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  • 9 février : la campagne éhontée du Conseil fédéral

     

    Sur le vif - Mercredi 29.01.14 - 10.02h

     

    Didier Burkhalter, le 1er janvier, profitant de ses vœux présidentiels pour faire campagne. Le même Burkhalter à Infrarouge, invité mis en vedette face à quelques aimables contradicteurs. Johann Schneider-Ammann voyant de la lumière à TTC, et s’y invitant tout naturellement. Idem, ce soir, Simonetta Sommaruga à Forum. Cela, rien que pour la Suisse romande. Et on continue de nous dire que Conseil fédéral ne fait pas campagne !

     

    Ce comportement est éhonté, et de nature à tromper la population. Non de faire campagne : le Conseil fédéral en a le droit. Mais de prétendre, comme l’a osé Didier Burkhalter au micro de Simon Matthey-Doret, à la RSR, qu’il ne faisait pas campagne. Cela, Monsieur le Président, c’était le mot de trop. Avoir le culot de prétendre que vous n’êtes là que pour « informer », alors qu’une délégation nourrie du Conseil fédéral, et stratégiquement organisée dans la répartition des rôles, est en guerre pour gagner le 9 février, c’est tromper la population.

     

    Et puis, quelle arrogance, ce mot « informer ». Comme si vous étiez dépositaire de la vérité incarnée, de la grammaire du juste et du convenable. Et les autres, vos adversaires, ne seraient, par leur diabolique nature, que dans la déformation. Vous n’êtes pas le professeur, les citoyens ne sont pas vos élèves. Vous êtes, dans cette campagne, une partie prenante, et je maintiens ici que c’est votre droit. Mais au moins, reconnaissez-le. Il n’y a nulle honte à combattre pour une cause. Il convient juste d’annoncer la couleur.

     

    Ce soir, 18h, nous aurons la seconde vague de « sondages » Gfs-SSR. Il convient de les prendre exactement comme la première : avec une parfaite indifférence. Ni panique, si les chiffres de son camp sont mauvais. Ni joie, s’ils sont bons. En démocratie, le seul sondage qui vaille est celui, grandeur réelle, du peuple souverain, un certain dimanche. C’est dans onze jours, Rendez-vous ce jour-là.

     

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Amour, nature, politique

     

    Sur le vif - Mardi 28.01.14 - 17.43h

     

    De grâce, qu'on cesse de nous parler "d'alliance contre nature", au Parlement fédéral, lorsque l'UDC et le PS mettent en minorité les PLR-PDC.

    Dans un Parlement, il s'agit d'obtenir des majorités numériques. Statuer sur leur pureté naturelle est bien aléatoire. Surtout en politique suisse, où n'existent pas vraiment des fronts préétablis au sein des partis gouvernementaux ou représentés au Parlement.

    Et d'autant plus quand on connaît, depuis le Sonderbund, l'Histoire du PDC et des radicaux. Mariage de raison, peut-être, sur des objets précis. Mais parler d'amours naturelles, cela présuppose que l'amour soit dans la nature. Et la nature, dans l'amour.

    Bref, parler "d'alliance contre nature", c'est le cri du perdant d'un moment. C'est cela, et rien que cela.

     

    Pascal Décaillet

  • Il fait si chaud sous les jupes du convenable

     

    Sur le vif - Mardi 28.01.14 - 09.47h

     

    « Inquiets, nos lecteurs ne suivent toutefois pas l’UDC » : ce titre à la grande opération de propagande qu’on camoufle derrière le mot « sondage », il est tellement « Tribune de Genève » que nous aurions pu parier depuis des semaines sur son libellé. Tellement prévisibles, les agneaux !

     

    Tout l’esprit, toute l’idéologie de ce journal sont là : combattre par tous les moyens le premier parti du pays et tout ce qui émane de lui, soutenir avec vassalité le PLR et le PDC, comme par hasard la majorité du pouvoir exécutif à Genève, ceux qui tiennent sans partage les organisations patronales, les cordons de la bourse, les annonces dans les journaux. Une fois de plus, se ranger derrière l’officialité au pouvoir, sous les jupes du convenable et du raisonnable, se boucher le nez dès que surgit un signal tellurique de changement, jailli du peuple.

     

    Oui, tout est dans ce titre. Tout un condensé de cette rhétorique des opposants, que nous démontons ici depuis des semaines : il y a lieu d’être inquiet, nous répètent-ils, les problèmes pointés sont les bons, mais surtout ne votons pas l’initiative. Je suis malade, j’ai sous la main le bon médicament, alors bien sûr je le balance à la poubelle. Logique, non ?

     

    S’ensuit une double page démonstrative, aussi propagandiste que les méthodes de la SSR lorsqu’elle publie les « sondages » de Claude Longchamp, lesquels se plantent régulièrement lors de ce genre d’initiative.

     

    Que voteront les Suisses le 9 février ? À la vérité, nous n’en savons strictement rien. C’est dans l’ultime ligne droite, donc juste maintenant, que tout se joue. Face aux divisions de Panzers du grand patronat, avec leurs millions engloutis dans la campagne, les pages complètes d’annonces dans les journaux, les services de propagande du Conseil fédéral dont l’administration a camouflé le vrai problème de la pression migratoire en Suisse, nos concitoyens sont des hommes et des femmes libres.

     

    Ils voteront ce qu’ils voudront. Telle est la puissance de notre système suisse, où l’intime conviction du citoyen, ou de la citoyenne, ne s’en laisse conter par personne. Telle est la beauté de notre démocratie : les propagandes font fureur, c’est le jeu, mais le souverain vote en conscience. Pour notre part, quelle que soit l’issue du verdict, nous l’accepterons. Dans tous les cas, le problème d’un excès des flux migratoires sur la Suisse demeurera : il faudra bien, un jour ou l’autre, lui trouver des solutions.

     

    En attendant, laissons dormir les sondages : ils sont à la démocratie ce que néant est à la vie : juste un désir de non-être et de dilution du réel, comme un cauchemar d’hiver. Il fait si chaud, à la rude saison, sous les jupes du convenable.

     

     

    Pascal Décaillet