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  • L'autoroute de la honte

     

    Coup de Griffe - Lausanne Cités - 15.05.13

     

    Les deux premières fois que j’ai emprunté l’autoroute Genève-Lausanne, c’était en 1964, pour aller voir l’Expo avec mes parents. C’était tout simplement magique. La route du paradis. Peu de voitures. La clef d’un lieu de rêve, ces quais de Vidy et d’Ouchy avec une soucoupe volante, des poussins qui naissaient sous nos yeux, le dieu du Progrès qui nous souriait. Aucune Expo ultérieure n’aura égalé ce rêve lausannois des belles années. Où avait fait ses premières armes, d’ailleurs, un certain Jean-Pascal Delamuraz.

     

    Cinquante ans plus tard, cette autoroute, naguère fleuron, est devenue l’un des pires tronçons d’Europe. Elle est beaucoup trop étroite, ne s’est jamais adaptée à l’accroissement du trafic, a vécu de ses rentes, s’est reposée sur ses lauriers. En 1964, les grands, autour de moi, ironisaient sur ces pauvres Français, leurs chaussées éventrées d’avant-guerre, leurs dos d’âne. Vous les avez vues aujourd’hui, les autoroutes françaises ? Spacieuses, six voies, parfois huit, confortables, signalisation informatique adaptée aux événements. Et nous, Lausanne-Genève, vieillotte, désuète, coagulée aux heures de pointe, strangulée, inadaptée.

     

    Le tronçon Lausanne-Genève 2013 est une honte. Un monument d’impéritie de la part de nos autorités confondues. Après avoir été les premiers, nous voilà les derniers. Jusqu’à quand ?

     

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Gletsch - Les Saintes, à pied, contre le cancer

     

    Sur le vif - Mardi 14.05.13 - 14.13h

     

    Il s'appelle Serge Buchard, il est Valaisan et habite à Chemin-Dessus. Atteint d'un lymphome de stade 4, incurable, ayant déjà suivi plusieurs chimiothérapies, conscient de n'être qu'en rémission, Serge a décidé, pour donner du courage à tous ceux qui se battent contre le cancer, de rallier, à pied, Gletsch aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Plus de mille kilomètres ! Le cours du Rhône, d'un bout à l'autre.



    Ce formidable pèlerin, dont j'ai appris l'existence il y a quelques semaines par un papier de ma consœur Christine Savioz, dans le Nouvelliste, sera ce soir en direct sur le plateau de Genève à chaud. Il est, au sens propre, DE PASSAGE à Genève, ayant déjà accompli les premières centaines de kilomètres depuis le Glacier du Rhône.


    Pour toutes raisons, à la fois personnelles et publiques, je me réjouis infiniment de le recevoir. Il viendra en compagnie d'un autre pèlerin, infatigable, Jean-François Duchosal.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Quand le Temps désinforme

     

    Sur le vif - Lundi 13.05.13 - 08.54h

     

    "La votation qui pourrait déstabiliser les institutions politiques suisses": sur cinq colonnes, à la une du Temps de ce matin, un titre particulièrement scandaleux. On peut être pour ou contre l'élection du Conseil fédéral par le peuple, mais il ne saurait être question de "déstabilisation des institutions".

     

    Le 9 juin prochain, le peuple et les cantons se prononceront sur une initiative parfaitement recevable, dans le cadre exact de nos institutions. Ils diront, en toute tranquillité et en toute souveraineté, oui ou non. Si c'est non, nous garderons notre système actuel. Si c'est oui, nous en changerons. Il n'y a vraiment pas à s'énerver. Nous ne sommes ni en Brumaire, ni même à Alger, le 13 mai 1958 (il y a 55 ans, jour pour jour). Nous sommes chez nous, en Suisse, au coeur du fonctionnement totalement normal de notre démocratie.

     

    Dans les deux cas, celui du oui ou celui du non, les institutions suisses, dont ce magnifique droit d'initiative qui en est un fleuron envié à la ronde, auront fonctionné. Il faut vraiment arrêter de nous faire le coup de l'atteinte aux institutions. Ils confondent cela avec "atteinte au statu quo".

     

    Or, l'atteinte au statu quo ne remet pas en cause le système: au contraire, elle le vivifie de l'intérieur, par un jeu démocratique régénérant, prévu dans les règles, qui permet à une double majorité, peuple et cantons, de faire précisément évoluer ces institutions. Ces dernières sont un tissu vivant, et non une Arche sainte, un fondement théologique, donné une fois pour toutes. Depuis 1848, nos institutions n'ont cessé d'évoluer. Pensons, notamment, à l'instauration de la proportionnelle en 1919.

     

    L'argument de "l'atteinte aux institutions" est donc la rengaine, peu cultivée et peu habitée par notre Histoire, de ceux qui ne veulent surtout rien changer. Qu'ils combattent cette réforme est une chose, et sans doute d'ailleurs gagneront-ils le 9 juin. Mais qu'ils peignent le diable sur la muraille institutionnelle, et surtout qu'un quotidien dit de référence (révérence?) répète l'antienne sur cinq colonnes à la une, là il convenait de réagir.

     

    Pascal Décaillet