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  • Rémy brisé ! Rémy martyrisé ! Mais Rémy libéré !

     

    Sur le vif - Mercredi 08.05.13 - 17.36h

     

    A quoi ça rime, cet acharnement du Conseil d’Etat contre le Maire de la deuxième ville de Suisse ? A quoi ça rime, ces airs de grands inquisiteurs, pénétrés de leur importance, ces froncements de préfets des études, cette « procédure disciplinaire ». Contre qui ? Un fonctionnaire ? Un exécutant ? Non, contre un élu du peuple, le premier magistrat exécutif de la Ville de Genève, parfaitement légitime à ce poste où l’a porté le jeu de nos institutions.

     

    Ça rime à quoi, si ce n’est, au cœur de ce printemps pré-électoral, tenter d’affaiblir un adversaire qui commence à leur faire peur. Parce que Rémy Pagani est populaire. Il parle le langage des gens, on le comprend, il est sensible à leurs préoccupations. Populiste ? Populaire !

     

    Et puis, il y a ce mot, « révocation », on se croirait en 1685, le vocable serait censé donner la chair de poule, Tu parles ! On parie qu’il en crève d’envie, le Maire victime ? Rémy ! Rémy outragé ! Rémy brisé ! Rémy martyrisé ! Mais Rémy libéré ! Pour faire campagne.

     

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Le coup de "l'attaque contre les institutions"

     

    Sur le vif - Dimanche 05.05.13 - 16.41h

     

    Ahurissant, l'argument qui veut que l'élection du Conseil fédéral par le peuple soit une "attaque contre les institutions".


    Quelle attaque, contre quelles institutions ?


    Les institutions ne sont pas éternelles, elles évoluent avec l'Histoire.


    Si, le 9 juin prochain, le peuple et les cantons, souverainement, devaient décider de modifier le mode d'élection du Conseil fédéral, eh bien nous aurions une autre institution électorale, parfaitement légitime.


    Ce que d'aucuns, en cette espèce comme en d'autres, appellent "attaque contre les institutions" n'est rien d'autre que la conservation de ce qu'ils souhaitent, le maintien du statu quo.


    Ils en ont parfaitement le droit. Comme d'autres ont le celui de tenter le changement. Mais de grâce, nos institutions nous appartiennent à tous. Aucun camp politique, aucune faction n'en a le monopole. Surtout, elles sont éminemment évolutives (cf proportionnelle en 1919, entre tant d'exemples), le tout en parfaite démocratie, double majorité (très difficile !) pour toute modification.


    Donc, aucune raison de s'énerver. Si nous en restons au statu quo pour le mode d'élection du Conseil fédéral, nous aurons des institutions, et je serai le premier à accepter le verdict du souverain. Si, au contraire, nous votons le changement, nous aurons, en toute tranquillité et en toute souveraineté, choisi de les modifier. Rien de grave à cela. Aucun trouble "institutionnel". Juste la mise en œuvre des mécanismes de notre démocratie directe, que tant de nos chers voisins, à juste titre, nous envient.

     

    Donc, Mesdames et Messieurs les partisans du statu quo, veuillez trouver, pour les cinq semaines de campagne qui nous restent, autre chose que cette "attaque contre les institutions".

     

    Je reviendrai, dans les jours qui viennent, avec plusieurs autres exemples, sur l'incongruité de cet argument, utilisé aujourd'hui à toutes les sauces, dès que surgissent, dans notre démocratie, un parti, un mouvement, un courant d'idées visant à déranger la tranquillité du pouvoir en place.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Journal des Bains: un numéro exceptionnel

     

    Sur le vif - Samedi 04.05.13 - 17.59h

     

    Je viens près de passer deux heures de bonheur. Le tout dernier numéro du Journal des Bains, publié par les usagers des Bains des Pâquis, est une réussite absolue. Une floraison de textes sur le thème de la liberté, ou des libertés. Une page 3 étourdissante, de Philippe Constantin, intitulée "Elefteria i Thanatos" (la liberté ou la mort, en grec moderne). Une double page d'Armand Brulhart, l'un de nos plus grands érudits en matière d'urbanisme, sur "la rade en liberté". Un essai de Chirstophe Gallaz sur la réverbération littéraire. Un magnifique texte, signé Serge Arnauld, sur la jouissance intérieure du reflet. Et plein d'autres. Véritablement écrits. Tissés. Ce numéro unique, polyphonie, nous chante l'écriture elle-même, sa grâce, sa magie qui nous rafraîchit, parfois nous inonde, nous emporte. Vers quels rivages ?

     

    32 pages d'une belle densité, unité de thème, et autour, toute la mathématique solaire des variations. Comme dans une fugue de Bach. A lire, aux Bains ou dans son lit, sur son balcon ou à l'ombre d'un platane. Rien ne vaut le supplément, lorsqu'il ne supplée rien et vit sa vie tout seul. Rien ne vaut le journal unique, que rien ne précède ni ne suit. Comme la rareté d'une saison, celle qui n'existerait que pour la chaleur et la transparence d'elle-même. Quelque part au bord de l'eau. 

     

    Pascal Décaillet