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  • Franck Jotterand, enfin !

     

    Jeudi 14.03.13 - 12.24h

     

    Certaines arrivées de livres sont une promesse de bonheur. Ainsi, je reçois ce matin, des Edition de l'Hèbe (dont je ne suis, d'ordinaire, pas un fan), une Histoire de la mythique "Gazette littéraire", le supplément du samedi de la Gazette de Lausanne, à l'époque de l'exceptionnel journaliste culturel Franck Jotterand. Il faut voir ce que pour moi, adolescent, a représenté ce supplément, et bien au-delà encore de son équivalent du Journal de Genève. Fenêtres ouvertes. Irruptions de vie. Sentiment d'exister. Bonheur de découvrir.



    L'ouvrage, sur lequel je reviendrai sans faute d'ici quelques jours, signé Daniel Vuataz (que je me réjouis de recevoir dans une émission), porte sur les années 1949-1972, celles des fulgurances de Jotterand, juste celles que je n'ai pas connues, si ce n'est a posteriori, par la passion des archives.



    La Gazette de Lausanne (1798-1998), un journal hors de pair à tous égards. Politiquement, libéral bon teint. Littérairement, d'une ouverture incroyable. C'était le temps où les cahiers culturels du samedi aiguisaient, éveillaient, galvanisaient. Aujourd'hui, hélas, ils ont trop souvent tendance à nous assoupir.

     

    Pascal Décaillet



    *** "Toutes fenêtres ouvertes", Franck Jotterand et la Gazette littéraire. Deux décennies d'engagement culturel en Suisse romande (1949-1972). Par Daniel Vuataz. Éditions de l'Hèbe. Mars 2013.

     

     

  • Eric Leyvraz : une candidature solide et crédible

     

    Sur le vif - Mercredi 13.03.13 - 16.34h

     

    Il m’a toujours fait penser à un radical vaudois des années soixante, avec son calme, son nœud papillon, la pondération de son verbe, son goût de la tradition, sa connaissance du vin. Oui, Eric Leyvraz est un politicien atypique. Il a en lui ce zeste d’anachronisme qui finit par défier le temps et les modes. Le sens de la terre, hélas si rare. Il sait compter. Et, croyez-moi, il a des lettres. Cela commence à faire beaucoup. Par exemple, un candidat sérieux et crédible au Conseil d’Etat.

     

    Hier soir, sur le plateau de Genève à chaud, il a annoncé sa candidature. Tranquillement, en passant, sans en faire tout un drame, sans trompettes, ni sonneries aux morts. Cet homme d’expérience, ancien président du Grand Conseil, apprécié de tous, se met à disposition de la République pour une charge exécutive. Il le fait à l’âge où certains prennent leur retraite, l’âge exact où de Gaulle promettait, au printemps 1958, de ne pas « entamer une carrière de dictateur ».

     

    Bien sûr, comme il est UDC, presque personne n’en parle, de sa candidature. C’est qu’Eric Leyvraz, comme Céline Amaudruz, Yves Nidegger, Mauro Poggia, Eric Stauffer, fait partie de ce troisième tiers de la politique genevoise considéré comme pestiféré. Ce Tiers Etat, on le prend de haut, on le traite de populiste, on lui colle des étiquettes à n’en plus finir. Il faudrait surtout qu’il demeure où il est : hors du gouvernement.

     

    Avec Leyvraz, ils sont mal barrés, les colleurs d’étiquettes. Voilà bien un homme qui n’est ni sonore, ni rugissant, jamais excessif, toujours soupesé, comme il sied à un certain monde de la campagne. Voilà un UDC qui a les manières d’un gentleman farmer. A quoi s’ajoute une compétence que personne ne nie, notamment en matière financière : dans le combat pour un budget équilibré, il ira, lui, jusqu’au bout.

     

    Pour prendre la relève du pire gouvernement que Genève ait connu depuis la guerre, ou en tout cas le septième de cette relève, voilà bien, ma foi, un candidat d’une rare qualité. Et polyglotte, en plus, par exemple l’espagnol, bien utile dans la Genève internationale. Etant moi-même petit entrepreneur, je discute souvent avec lui de ce métier, la prise de risque permanente qu’il implique, mais l’immense avantage de savoir remplir une fiche de salaire, connaître les mécanismes de la TVA et des assurances sociales, et avant toute chose, tenir un budget. Eric Leyvraz : un homme qui sait compter. Et qui, surtout, ne s’en laisse pas conter.

     

    Alors voilà, puisque personne, pour l’heure, parmi mes confrères, ne juge apparemment utile de donner à cette candidature le volume qu’elle mérite, en bien moi si, je le fais. Bonne chance, Eric.

     

     

    Pascal Décaillet

     

  • La rupture

     

    Sur le  vif - Dimanche 10.03.13 - 10.43h

     

    Si le peuple genevois ne donne pas, par son vote cet automne, un véritable signe de rupture, comme vient de le faire le peuple valaisan, comme l'avait fait récemment le peuple tessinois, alors qu'il ne se plaigne pas, pendant cinq longues années, de demeurer, encore et toujours, sous la coupe des copains et des coquins, des amitiés transversales, de la République de la Barbichette, l'Entente soutenue sur les trams par le patronat, les copains de parti placés partout, dans les régies, dans les conseils d'administration, l'air de rien, parce que ça ne se voit pas trop, étant disséminé. L'invisible horizontalité du vrai pouvoir, à Genève.



    Le sortant François Longchamp, aux affaires depuis huit interminables années, devenant gouverneur pendant encore cinq ans, de 2013 à 2018, c'est cela, le type de renouveau que vous voulez ? La Région mise en place de force, par la seule volonté d'une clique transfrontalière, sans la moindre légitimité populaire ? Les attaques sur les stations service, près de la frontière ? La libre circulation appliquée comme un dogme, sans la moindre mesure d'accompagnement. La sous-enchère partout, sur le monde du travail. Les bilatétales, juste pour profiter à certains patrons, et mettre au chômage des gens d'ici. L'arrogance de ces gens-là, qui n'ont d'ambition que de se perpétuer eux-mêmes, comme le prouve le ticket PLR : ils osent se contenter de nous proposer les trois sortants, rien de plus ! Trois sortants du pire gouvernement depuis la guerre ! Vous vous voyez continuer cinq ans avec Mme Rochat ? Vous vous voyez continuer cinq ans avec Mme Künzler ?

     

    A quoi sert le suffrage universel, si ce n'est, précisément, renvoyer chez eux ceux dont l'autorité ministérielle n'a pas réussi à s'imposer sur l'administration, encore moins face au public ? A quoi servent les élections, si c'est pour reconduire docilement, parce que les partis le demandent, des sortants qui ont profondément démérité, n'ont pas servi la République à hauteur des espérances ? Nous, les citoyens, ne leur devons rien : eux, il y a quatre ans, nous ont abreuvés de promesses, qu'ils n'ont pas tenues.



    Le 6 octobre et le 10 novembre 2013, de gauche comme de droite, ou alors ni de gauche, ni droite, bref, comme vous voudrez en fonction de vos sensibilités, sanctionnez les sortants, laissez leur chance à d'autres. Politiquement, ne craignez pas la rupture.

     

     

    Pascal Décaillet