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  • Budget : le gout amer de l'illisible

     

    Sur le vif - Jeudi 21.03.13 - 13.12h

     

    Je n'aime pas, et n'ai jamais aimé, l'illisible en politique. Il me plaît que les fronts soient clairs, qu'on se batte à la loyale sur des positions engageant une certaine conception de la société, on gagne, on perd, c'est la vie, c'est le lot d'une existence de combattant.



    Dans l'affaire du budget, la proposition de coupe linéaire de 2% avait l'immense mérite de la clarté. La gauche la combat, criant au démantèlement, on peut en effet en discuter; la droite la soutient, esquissant une nouvelle alliance, intéressante, au moins sur les questions financières, pour commencer à sortir Genève de la spirale de l'endettement.


    A partir du moment où il y a eu cette histoire de suspension du bouclier fiscal, plus personne, dans la population, n'a compris. Au nom d'une tactique, géniale pour les uns, suicidaire pour d'autres, on s'est engouffré dans l'indéchiffrable des pires moments parlementaires de la Quatrième République. La spéculation, au sens étymologique du jeu de miroirs, des députés les uns face aux autres, a totalement détourné l'enjeu central (tout de même capital, l'avenir de notre santé financière) au profit du jeu politicard, dans le pire sens du terme.



    Résultat: l'illisible. Je retiens tout de même, au milieu de ce premier jour de printemps, la vaillance d'une nouveau triptyque dans la vie politique genevoise; le courage de ceux des députés PLR qui osent s'affranchir de la tutelle des conseillers d'Etat radicaux, notamment M. Longchamp qui ne sort pas grandi de cette affaire, ni d'ailleurs de la législature; le jeu périlleux du MCG, tellement jouisseur de faire et défaire les majorités qu'il en oublie, sur ce coup, la cohérence même de l'action politique.



    Au fond, les socialistes et les Verts se sont battus loyalement, au nom d'une conception des finances publiques qui n'est vraiment pas la mienne, mais que je respecte. Le PDC s'est acoquiné avec eux, vous savez ce que j'en pense. Le PLR vit la sulpicienne extase de l'écartèlement putatif. Le MCG se montre trop joueur parlementaire pour un parti se réclamant de la colère tellurique de la rue. L'UDC a été correcte et fidèle à ses engagements.



    Au final, un goût amer. Le politique n'en sort pas grandi.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Valais : seule la tradition est révolutionnaire

     

    Sur le vif - Dimanche 17.03.13 - 16.04h

     

    Ce dimanche 17 mars restera inscrit dans l’Histoire du Valais moderne, celui qui est né des décombres du Sonderbund, nous laissant un paysage profondément marqué par la rivalité entre radicaux et conservateurs, les vainqueurs dans le canton n’étant justement pas les vainqueurs fédéraux de 1847, ce qui aura provoqué, entre le Valais et la Suisse, une longue et rugueuse inversion de forces, non sans charme, passionnante pour tous les amoureux de politique.

     

    Mais aujourd’hui, tout cela vole en éclats. Une pensée d’abord pour la grande famille libérale-radicale, qui quitte le gouvernement après trois quarts de siècle de présence continue, et, je tiens à le dire, d’une très grande qualité. Depuis 1937, des magistrats comme MM Gard, Arthur Bender, Comby, Sierro et Roch ont admirablement accompli leur tâche, dans un contexte cantonal minoritaire, hommage à eux. De même, dans toutes les communes, tous les districts, les couleurs de ce grand parti ont flotté et flotteront encore : elles font partie du paysage politique valaisan. Un hommage, encore, à Christian Varone et Léonard Bender : ils se sont battus loyalement, ils ont fait ce qu’ils ont pu.

     

    Mais en face, il y avait la tornade. Les chiffres sont têtus : le triomphe d’Oskar Freysinger est si impressionnant qu’on se demande bien qui, quelles que fussent les questions internes de casting au sein du PLR, aurait pu renverser la vapeur. Il nous faudra du temps, des analyses, beaucoup d’encre et de salive pour comprendre l’ampleur de cette avance. Mais une chose est sûre : si le parti qu’on appelle aujourd’hui (depuis 1971, au niveau fédéral) PDC n’avait pas, en Valais, depuis au moins trente ans, renoncé à quelque chose de puissant dans la fibre affective, le rapport au pays, le lien confédéral, l’UDC n’aurait pas progressé ainsi. Le place que ce parti occupe aujourd’hui, c’est celle des noirs, et de ce magnifique mot qui fut celui de nos grands-parents : les conservateurs. Alors, la nature ayant horreur du vide...

     

    Allez, le Valais continue. Il y aura toujours un Edelweiss et un Echo d’Orny, toujours les Dranses et le Trient de la bataille. Toujours la fierté des couleurs. Quant aux radicaux (qu’on me permette de les appeler encore ainsi), ils n’ont jamais été aussi grands, dans l’Histoire de ce canton, depuis 165 ans, que dans l’opposition. Assurément, nous les reverrons. Et Bernard Coudray, à Chamoson, pourra sortir son canon. Longue vie à ce canton magnifique et passionné, où la politique palpite et donne soif. Très soif, oui.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Guy Mettan et les Marais du passé

     

    Sur le vif - Samedi 16.03.13 - 18.43h

     

    La majorité dont rêve Guy Mettan (18.34h, RSR) pour avoir un budget (PLR + PDC + Verts) n'est pas celle de l'avenir, mais celle du passé ! Tout ce Marais de début de législature, qui a rendu bien illisible la politique genevoise. La majorité qui fait peur à Guy Mettan, parce qu'elle pulvérise ce pivot du centre, c'est bel et bien l'axe PLR-UDC-MCG. Puissent ces trois partis tenir jusqu'au bout, malgré les tentatives de pressions et d'achats que ne manqueront pas d'opérer, sur chaque député individuellement, ce Conseil d'Etat aux abois, l'un des moins convaincants depuis la guerre.

     

    Pascal Décaillet