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Valais : seule la tradition est révolutionnaire

 

Sur le vif - Dimanche 17.03.13 - 16.04h

 

Ce dimanche 17 mars restera inscrit dans l’Histoire du Valais moderne, celui qui est né des décombres du Sonderbund, nous laissant un paysage profondément marqué par la rivalité entre radicaux et conservateurs, les vainqueurs dans le canton n’étant justement pas les vainqueurs fédéraux de 1847, ce qui aura provoqué, entre le Valais et la Suisse, une longue et rugueuse inversion de forces, non sans charme, passionnante pour tous les amoureux de politique.

 

Mais aujourd’hui, tout cela vole en éclats. Une pensée d’abord pour la grande famille libérale-radicale, qui quitte le gouvernement après trois quarts de siècle de présence continue, et, je tiens à le dire, d’une très grande qualité. Depuis 1937, des magistrats comme MM Gard, Arthur Bender, Comby, Sierro et Roch ont admirablement accompli leur tâche, dans un contexte cantonal minoritaire, hommage à eux. De même, dans toutes les communes, tous les districts, les couleurs de ce grand parti ont flotté et flotteront encore : elles font partie du paysage politique valaisan. Un hommage, encore, à Christian Varone et Léonard Bender : ils se sont battus loyalement, ils ont fait ce qu’ils ont pu.

 

Mais en face, il y avait la tornade. Les chiffres sont têtus : le triomphe d’Oskar Freysinger est si impressionnant qu’on se demande bien qui, quelles que fussent les questions internes de casting au sein du PLR, aurait pu renverser la vapeur. Il nous faudra du temps, des analyses, beaucoup d’encre et de salive pour comprendre l’ampleur de cette avance. Mais une chose est sûre : si le parti qu’on appelle aujourd’hui (depuis 1971, au niveau fédéral) PDC n’avait pas, en Valais, depuis au moins trente ans, renoncé à quelque chose de puissant dans la fibre affective, le rapport au pays, le lien confédéral, l’UDC n’aurait pas progressé ainsi. Le place que ce parti occupe aujourd’hui, c’est celle des noirs, et de ce magnifique mot qui fut celui de nos grands-parents : les conservateurs. Alors, la nature ayant horreur du vide...

 

Allez, le Valais continue. Il y aura toujours un Edelweiss et un Echo d’Orny, toujours les Dranses et le Trient de la bataille. Toujours la fierté des couleurs. Quant aux radicaux (qu’on me permette de les appeler encore ainsi), ils n’ont jamais été aussi grands, dans l’Histoire de ce canton, depuis 165 ans, que dans l’opposition. Assurément, nous les reverrons. Et Bernard Coudray, à Chamoson, pourra sortir son canon. Longue vie à ce canton magnifique et passionné, où la politique palpite et donne soif. Très soif, oui.

 

Pascal Décaillet

 

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