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  • Maudet.com

     

    Sur le vif - Mercredi 09.05.12 - 16.53h

     

    « Maudet.com » : c'est la Jeune Socialiste Olga Baranova qui avait eu un soir ce mot heureux, il veut tout dire. Maudet.com, donc, vient de présenter à la presse, aujourd'hui, un opuscule d'une cinquantaine de pages, gaulliennement intitulé « Une certaine idée de Genève », dans lequel il expose son programme de gouvernement.

     

    Il est vraiment fabuleux, ce Maudet.com ! La première fois que je l'ai vu, il m'avait littéralement soufflé. A peine vingt ans, il débarquait à Forum (RSR) pour un débat sur l'armée je crois, en public, devant une bonne centaine de personnes. Le seul, il est allé vers tous les spectateurs, pour leur serrer la main. C'est là que j'ai compris. Maudet. Maudet.com. Maudet, juge de lui-même. Maudet, miroir de Maudet. Super-Maudet. Maudet par ci, Maudet par là. Maudet, meilleur vendeur de Maudet. Commis-voyageur de lui-même. Génial.

     

    Aujourd'hui, Maudet.com vient de frapper à nouveau. Au moment où il termine sa présentation du texte à la presse, je reçois les PDF de l'Hebdo de demain. Avec une grande interview de qui ? Je vous le donne en mille : Maudet.com ! L'Hebdo a pu avoir le texte avant, c'est nickel, enfilé, ciselé, moutardé, ficelé. Prêt à mettre au four. Sacré Maudet.com !

     

    Bon, à part ça, elles sont plutôt très bonnes, ces cinquante pages. Si seulement chaque candidat, ancien, présent ou futur, au Conseil d'Etat, pouvait avoir la même capacité de se projeter, le même sens de la synthèse, la même clairvoyance. Quand on compare avec le flou marécageux d'une candidate libérale en 2009, qui semblait débarquer en politique comme on descendrait de Sirius, tout au plus soulignant qu'il fallait une « concertation avec les communes ». Je crois d'ailleurs, mais dois vérifier la chose, que cette candidate a été élue. C'est en tout cas le bruit qui court.

     

    Maudet.com, oui, a les idées claires. Oui, de la vision. Oui, de la réforme. Je ne vais pas vous résumer ici un document que Maudet.com vous permettra, de toute manière, d'avoir directement sous les yeux par toutes les toiles du monde. Je dirais juste un bon vieux programme de droite, avec du courage (42 heures de travail pour les fonctionnaires, pas de retraite à 63 ans), une belle traversée routière et ferroviaire du lac, un redécoupage des Départements. Bien. Pas révolutionnaire. Mais bien.

     

    On regrettera aussi des lacunes : par exemple, l'affaire des caisses de pension publiques n'est pas estimée à sa juste mesure. Sinon, de très belles lignes sur l'enseignement. Ah, si Maudet était élu (ce qui est loin, loin, loin d'être fait, le 17 juin), puisse-t-il reprendre le DIP ! Monsieur Borel, radical, véritable fondateur du Cycle d'Orientation, nous est déjà séparé d'un demi-siècle. Et quand il parle école, Maudet est très crédible. Parce qu'il parle de l'essentiel : la République.

     

    Un petit livre bien malin, aussi, où Maudet.com n'omet pas (par une référence de bas de page à un ouvrage) de caresser dans le sens du poil les fatigues patriciennes de certains libéraux. Ni, un peu plus loin, d'aller dans le sens des laïcistes les plus laïcards de son parti, une petite révérence à la Garde Noire n'étant jamais perdue. Œcuménique, Maudet.com ! Il ratisse large, n'oublie personne.

     

    Maudet.com sera-t-il élu ? Je n'en sais rien, pour le 17 juin en tout cas. Ce qui est sûr, c'est que Maudet.com en veut. Maudet .com vit. Maudet.com existe. Maudet.com défend et illustre Maudet. Sept candidats comme ça, et cette fois oui, je me décide à enfin la prendre, cette aspirine.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Les très riches extrapolations de M. Cramer

     

    Sur le vif - Vendredi 04.05.12 - 10.45h

     

    Méfions-nous de ceux qui n'ont à la bouche que le mot (au demeurant horrible) « stigmatisation ». Ces grandes âmes se révèlent souvent des intolérants et des insulteurs. Sous prétexte de protéger l'Autre, on se retrouve le premier à cracher son venin sur son voisin, parce qu'il pense mal, parce qu'il pense faux.

     

    Ainsi, Robert Cramer. Il ramène le discours du MCG à celui de la peste brune. Propos tenus dans le Dauphiné libéré, confirmés dans le Matin d'aujourd'hui. « Si vous enlevez le mot frontalier et que vous mettez le mot juif à la place, certains discours donnent l'impression de revenir dans les années 1930 ».

     

    Premier problème : ce glissement en effet infâme, justement, ne se produit pas. Alors, dans quel dessein l'extrapoler, le fantasmer ? Ensuite, M. Cramer, quand on évoque les années 30, il convient d'avoir un minimum de culture historique. Soulever les problèmes économiques liés, en 2012, à une fonction professionnelle (transfrontalière) est une chose. Dont on peut en effet discuter, et à coup sûr, aussi, combattre vivement les positions du MCG. Adhérer, dans les années 30, à une idéologie visant explicitement (cf Mein Kampf, rédigé dix ans auparavant) la destruction d'un peuple, relève tout simplement d'une autre galaxie mentale.

     

    Prétendre, comme vous le faites dans le Matin d'aujourd'hui, que la nomenclature rhétorique du MCG serait le point de départ, si on la laissait faire, à un discours antisémite type années trente, est au mieux une spéculation intellectuelle purement théorique. Au pire, une infamie, par rapport à 17% de l'électorat genevois, le même nombre à peu près que celui de votre parti.

     

    Vous avez gravement dérapé, M. Cramer. Sans doute allez-vous nier, atténuer, atermoyer. En prétendant défendre une catégorie de personnes (assurément respectables, je vous rejoins sur ce point, et n'aime pas non plus certaines outrances du MCG), vous en insultez gravement une autre : 17% de l'électoral genevois. Tout simplement inacceptable.

     

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Brutus, Cassius, les Esserts

     

    Sur le vif - Jeudi 03.05.12 - 14.38h

     

    Je salue l'accord entre l'Etat de Genève et la Ville de Veyrier concernant les Grands Esserts. Mais ne puis m'empêcher, vu les signataires, de penser à la convention passée, chez Plutarque, entre Brutus et Cassius, sur le cadavre de César. Amitiés au passage à Mark Muller, avec qui j'aurai toujours plaisir à prendre un rafraîchissement.

     

    Pascal Décaillet