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  • Impôt sur les véhicules : dégueulasse, tout simplement !

     
    Sur le vif - Dimanche 17.11.24 - 16.17h
     
     
    Il y a des jours, dans la vie, où il faut lever la Matze, comme on dit en Valais. Des jours de colère noire. Il faut que ça sorte.
     
    Des dizaines de milliers de Genevois reçoivent ces jours leur facture pour les plaques de leur véhicule. L'impôt auto, pour 2025. Les augmentations sont proprement hallucinantes. Des centaines, voire des milliers, de francs en plus. Juste pour avoir le droit de détenir la plaque de votre véhicule, dans l'année 2025 ! En plus, il y a les assurances, RC, Casco, c'est autre chose.
     
    Comment des augmentations aussi démesurées sont-elles possibles ? Comment le politique, au sens large, a-t-il pu laisser faire cela ? L'administration n'est pas en cause : elle applique les ordres du politique. Alors, le politique, quoi ?
     
    La préoccupation numéro 1 des Suisses, et tout particulièrement des Genevois, est le pouvoir d'achat. Primes maladie, loyers, impôts, inflation. Et voilà qu'à quelques semaines de Noël, le Canton suisse à la plus forte pression fiscale déboule, par poste, avec ce cadeau empoisonné absolument dégueulasse (et je pèse mes mots, par politesse) pour les ménages !
     
    Qui va devoir casquer ? Qui va souffrir financièrement ? Les nantis ? Bien sûr que non, ils ont les moyens de payer, même si ça ne leur fait pas plaisir ! Mais non, les dindons de la farce, ce sont une nouvelle fois les classes moyennes inférieures et les classes précaires. Pour certains d'entre eux, ça va être terriblement douloureux !
     
    Et puis, n'imaginons surtout pas que tous les automobilistes genevois sont des nababs. Quantité de gens soignent leur vieux véhicule, l'entretiennent, passent régulièrement les visites, font les tests anti-pollution, parce qu'ils n'ont tout simplement pas les moyens de s'offrir un nouveau véhicule, même d'occasion ! Beaucoup d'entre eux comptent les sous à la fin du mois. Et ne pourront tout simplement pas payer ces nouvelles taxes !
     
    Alors, quoi ? Rappels. Poursuites. Emmerder les gens, les humilier financièrement, alors qu'il font tout juste, ont travaillé toute leur vie, respectent strictement les règles de la circulation, et les normes d'entretien de leur véhicule ? Nous sommes face à une véritable saloperie.
     
    Tous les Genevois ne sont pas des bobos, habitant et travaillant au centre-ville, tapotant sur leur plaquette dans les transports publics, savourant tisanes et infusions dans des bistrots branchés, avec cocktail de fenouil et menu végane, en regardant passer les trams à travers la vitre du tea-room. Tout en lisant le dernier article à la mode sur la "transition énergétique".
     
    J'ai dit "dégueulasse". J'ai dit "saloperie". J'ai dit "lever la Matze". Ce sont mes mots . C'est ma colère. Et sans doute, aussi un peu, la vôtre.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Métallurgie : agissez ou partez, M. Parmelin !

     
    Sur le vif - Vendredi 15.11.24 - 18.15h
     
     
    Et maintenant, Swiss Steel ! L'autre fleuron de l'acier suisse, à Lucerne, vient d'annoncer 800 suppressions d'emplois. Après Vétropack, à Saint-Prex. Et surtout, après les aciéries de Gerlafingen (SO).
     
    La sidérurgie et la métallurgie suisses se meurent, le ministre de l’Économie regarde passer les trains, assis sur un banc ! Normal : bien qu'appartenant à l'UDC, il est en fait un libéral, partisan acharné du libre-échange, un non-interventionniste. Il considère que l'Etat n'a pas à entrer en scène lorsque les choses sont au plus mal. C'est une catastrophe. Cette passivité politique est une honte.
     
    Depuis des années, dans mes commentaires, chroniques ou éditos, je réclame la relance volontariste d'une politique industrielle en Suisse. Pas "l'innovation", ce mantra des snobinards lausannois qui passent leur temps à chanter les louanges des "start-ups" accrochées à l'EPFL. Non, une POLITIQUE INDUSTRIELLE ! Une volonté d'Etat, ambitieuse, dynamique, prospective, pour garder dans notre pays ces secteurs stratégiques, pour notre souveraineté, que sont la métallurgie et la sidérurgie.
     
    Regardez le débat de GAC que j'ai organisé cette semaine, sur ce thème. A dessein, j'ai invité deux hommes de droite, pour souligner la fracture interne au sein de cette grande famille politique. Le partisan de M. Parmelin, c'était le libéral Vincent Subilia. L'adversaire, c'était le Président de l'UDC genevoise, le paysan protectionniste Lionel Dugerdil ! La voilà, la vraie ligne de séparation des droites suisses. Au sein du PLR, entre libéraux et radicaux. Au sein de l'UDC, entre blochériens et agrariens.
     
    L'affaire Swiss Steel, qui tombe comme ça, un vendredi soir, c'est la goutte d'eau de trop. Le vase déborde ! Le politique, en Suisse, doit se réveiller, autour de notre souveraineté industrielle. Et le ministre fédéral de l’Économie, si vraiment l'industrie l'intéresse si peu, doit céder la place à une personnalité plus dynamique, plus inventive. Une personne qui veuille, tout simplement, croire en la politique. C'est le moins qu'on puisse attendre d'un Conseiller fédéral.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Darius et ses généraux

     
    Sur le vif - Jeudi 14.11.24 - 18.19h
     
     
    Vous êtes un général en retraite ? Si vous voulez vous signaler, nul besoin de former quarteron, ni d'aller ourdir un putsch à Alger ! Il vous suffit d'aller chez Darius, qui vous bombardera expert. La gloire vous attend.
     
    Voilà des années que, sur une chaîne privée française où règnent la convention, la glorification du macronisme, l'obédience à l'Oncle Sam, le respect des huiles en place, défilent les généraux. L'esprit alerte, les vertus lustrées comme des guêtres sous le soleil d'Austerlitz, la compétence universelle : ils sont ceux qui savent. Ils sont les Généraux du Savoir.
     
    Ont-ils brillé, naguère, sur quelque terrain ? Percé les Ardennes ? Franchi la Meuse ? Repris Douaumont ? Ramassé le drapeau, gisant sur le Pont d'Arcole ? Taillé en pièces les Espagnols, à Rocroi ?
     
    Sur l'Ukraine, ils savent tout. Des Encyclopédies ! En quelques années, ils ont tout prévu, tout annoncé, tout et son contraire. Ils nous ont promis la prodigieuse efficacité d'une "contre-attaque ukrainienne", on imaginait déjà Manstein au printemps 43, après Stalingrad. On a été un peu déçus. Ils nous ont promis l'effondrement de l'armée russe, pour cause de moral en chute libre. Ce ne fut pas exactement cela. Ils nous ont promis le succès imparable des aides massives, à coups de dizaines de milliards de dollars, de l'Oncle Joe. On attend, encore et toujours.
     
    Tous les soirs, donc, Darius tient salon avec ses généraux. Au rapport, Messieurs, pour une nouvelle soirée traversée d'extase par vos éclairs de lucidité !
     
    A la Cour du Roi de Perse, le Grand Darius, fourmillaient aussi devins, mages et conseillers. On sourcillait. On fomentait. On ratiocinait. C'était l'Orient, celui de tous les rêves, l'Orient compliqué, l'or, la myrrhe, l'encens, la clef des songes.
     
    Merci, Darius. Tant d'étoiles, dans la nuit, celles qui fusent, celles des galons, celles qui filent. Des Étoiles Mystérieuses. Avec leurs armadas de Philippulus. Les Prophètes en toges, accrochés au plus haut mât du navire.
     
     
    Pascal Décaillet