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  • Fier d'être Suisse !

     
    Sur le vif - Dimanche 03.03.24 - 14.42h
     
     
    Citoyen parmi des millions d'autres, je l'ai souhaitée si fort, cette treizième rente. Pendant des semaines, j'ai pris la plume pour la défendre, ici, sur mon blog, dans GHI, partout où s'offre à moi un espace de parole.
     
    Alors oui, ce dimanche 3 mars 2024, tant attendu, je suis heureux. Pour mon pays. Pour sa cohésion sociale, sans laquelle il ne serait rien. Je suis un national, et je suis un social. L'un ne va pas sans l'autre. A quoi bon la nation, si c'est pour s'ignorer à l'interne, se mépriser ?
     
    Je suis un homme de la droite non-libérale. Petit entrepreneur depuis 18 ans, exaspéré par les paperasses et l'arrogance de certains fonctionnaires, mais aimant passionnément son pays, son modèle politique depuis 1848, sa souveraineté, sa solidarité à l'interne. Alors oui, comment ne pas être, ce dimanche, un homme heureux : le peuple et les cantons ont donné un signal fort. Ils veulent la cohésion sociale. Ils aiment et respectent nos aînés, ceux qui ont tant donné à ce pays, en travaillant toute leur vie.
     
    Ce dimanche est celui de l'adieu au libéralisme. Peut-être pas celui de Tocqueville ou Benjamin Constant, mais celui, haïssable, des trente dernières années, depuis la chute du Mur. Ce tropisme paroxystique pour le profit individuel, cette négation du collectif, ce primat de la finance spéculative sur le vrai travail. Ce mépris des travailleurs. Ces délocalisations. Ce mondialisme maladif.
     
    Le signal de ce dimanche 3 mars 2024 dépasse de loin le seul horizon de l'AVS. Il s'inscrit dans une réhabilitation de l'Etat, du projet collectif, de la solidarité nationale. Et c'est un homme de droite qui signe ces lignes !
     
    Ce dimanche, je suis fier d'être citoyen suisse, né en Suisse, ayant passé sa vie en Suisse, servi près de 500 jours dans l'armée suisse, passionné d'Histoire suisse. Aimant ce pays, dans ses contradictions, sa complexité. Aimant les langues de ce pays. Galvanisé par cette grande aventure commune : construire ensemble, en se parlant, un destin national.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Allemagne-Crimée : l'essentiel n'est pas la fuite !

     
    Sur le vif - Dimanche 03.03.24 - 08.52h
     
     
    Le problème, ça n’est pas la fuite. C’est le projet allemand d’attaque sur la Crimée ! Tout le monde s’époumone sur la fuite, nul ne parle du fond.
     
    Dans des cercles d’officiers allemands, le scénario d’une intervention directe de la Bundeswehr contre la Russie plane donc dans les esprits. 83 ans après Barbarossa. Qu’ils aient été assez légers pour en discuter sur un site non-sécurisé est une autre affaire, certes croustillante pour les amateurs de romans d’espionnage, mais d’importance minime par rapport au fond.
     
    « C’est très grave », nous dit Scholz, en direct du Vatican, avec des accents de Jugement dernier. Il sortait de la Sixtine ? Il veut nous faire croire que le scénario, y compris à son corps défendant, n’est pas envisagé ? Que seul un cercle d’officiers comploteurs (on se croirait le 20 juillet 44) aurait échafaudé cette hypothèse ?
     
    Le pays-clef, pour les prochaines années, dans l’affaire ukrainienne, c’est l’Allemagne. Olaf Scholz prône une solution politique, ce qui doit être porté à son crédit et contraste avec le bellicisme matamore de Macron. Mais il y aura un après-Scholz. Un après-Biden. Un après-Poutine. Un jour, les Etats-Unis se focaliseront sur un autre théâtre d’opérations, côté Chine par exemple.
     
    Mais l’Allemagne sera toujours là, avec son Drang nach Osten. La Russie sera toujours là. Et, entre les deux, il y aura toujours l’Ukraine.
     
     
    Pascal Décaillet

  • L'esprit qui toujours dit non

     
    Sur le vif - Samedi 02.03.24 - 16.53h
     
     
    Je l'ai dit, je le répète : dans la question ukrainienne, le pays qui doit nous intéresser de très près, ces prochaines années, est l'Allemagne.
     
    Les Etats-Unis ont un plan d'expansion de l'Otan à l'Est depuis 1989. Mais il n'ont pas d'équation particulière avec l'Ukraine. Ils s'en occupent juste ces temps, parce que le théâtre d'opérations de leur expansion est l'Ukraine. C'est tout. Il pourrait être un jour l'Estonie, les Pays Baltes dans leur ensemble, la Finlande ou la Suède.
     
    L'Union européenne n'existe pas politiquement. Elle n'a ni diplomatie, ni Défense. Elle n'a que de belles paroles. Seules existent les nations.
     
    La France, malgré ses rodomontades bellicistes, n'a aucune espèce d'intérêt historique pour l'Ukraine. Un conflit entre Kiev et Moscou, avant 1989, eût passé pour une affaire intérieure à l'URSS, et n'aurait intéressé personne à l'Ouest. On se serait même réjoui de voir l'Empire se disloquer.
     
    Reste un pays d'Europe. Lequel ? Le plus puissant. Il s'appelle l'Allemagne. Première puissance économique d'Europe, quatrième du monde. Un pays qui monte en force, sur le continent, non seulement depuis 1989, mais, pour qui sait lire l'Histoire à long terme, depuis Frédéric II de Prusse (1740-1786). C'est lui, ce souverain d'exception, qui, un siècle après la ruine absolue de la Guerre de Trente Ans (1618-1648), a remis les Allemagnes dans la course, en Europe.
     
    Il faut bien comprendre une chose : le 8 mai 1945, malgré l'immensité des ruines, n'est au fond qu'une défaite d'étape dans la très longue renaissance des Allemagnes depuis la Guerre de Sept Ans (1756-1763), les victoires de Frédéric II, le début du charbon, via la Silésie conquise notamment.
     
    Défaite d'étape : regardez à quelle vitesse vertigineuse l'Allemagne s'est reconstruite, sur les cendres de 1945. Et pas seulement à l'Ouest.
     
    Hypothèse : un jour, les Etats-Unis cesseront de s'intéresser à l'Ukraine, parce que, dans leur mouvement sinusoïdal interventionnisme/isolationnisme, il seront entrés dans la seconde phase. Restera en Europe, avec une équation passionnée sur la question ukrainienne, économique, financière et agricole notamment, un géant d'Europe centrale nommé Allemagne.
     
    Ce jour-là, les vrais acteurs historiques seront sur scène. Pour tenir quels rôles ? Lequel sera Faust, et lequel Méphisto ?
     
    Et lequel, sommé de se présenter, lancera à l'autre cette réplique inoubliable : "Ich bin der Geist, der stets verneint".
     
    Je suis l'esprit qui toujours dit non.
     
     
    Pascal Décaillet