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  • Ecrire, c'est être seul

     
    Sur le vif - Samedi 24.02.24 - 17.25h
     
     
    Écrire, c'est être seul. On écrit pour soi, chacun en son nom individuel, non dans la lâcheté de textes ou manifestes "à plusieurs mains". Un homme, un texte. Une femme, un texte. Au bas du texte, une signature, avec un nom et un prénom. Les anonymes ne méritent ni égard, ni attention.
     
    Écrire, c'est être seul. Je ne parle pas ici de l'écriture littéraire, mais, beaucoup plus prosaïquement, de nos petits billets à tous, ici ou ailleurs, dans l'espace public.
     
    Être seul. Prendre position. En amont, maîtriser à fond un sujet, s'y être frotté quelques années, ou décennies. A tel moment, choisi par soi et nul autre, en fonction d'une actualité ou non, décider de le traiter. Lui donner un angle précis, si possible nouveau, tout au moins personnel, inédit. Et puis, chacun selon son artisanat, en découdre avec les mots.
     
    Je vomis les collectifs, et au fond tout groupe qui prétendrait parler d'une même voix. Je ne suis d'aucune chapelle, pas même de celle des anti-chapelles.
    Être seul, c'est être juste. Non au sens moral, quelle horreur, mais "juste", au sens de la précision géométrique. Chacun de nous est seul. Celui qui prend la plume l'assume, c'est tout. Sa solitude, il la situe dans l'espace. Écrire, c'est tenir le sextant.
     
    Varier les sujets. Se laisser surprendre soi-même par l'infinie richesse du monde, celle des mots, celles des langues, celle des musiques, celle des perspectives.
     
    Conjurer sa solitude foncière par cet étrange dialogue avec le réel. Un jour, parler politique. Le lendemain, poésie, musicologie, chacun selon son goût, les ouvertures de son âme.
     
    Je ne parle pas de l'écriture littéraire, je tiens absolument à n'en pas parler. Non, je parle de nos petits mots à tous, tiens pas exemple sur ce réseau social que j'apprécie, n'ayant choisi d'y prendre que le meilleur. Mais le meilleur est là, à notre portée, j'y découvre des talents, des humours, des tendresses, des passions révélées. Pas sûr que la bonne vieille presse officielle, avec ses rédactions, ses syndicats, ses séances, soit à ce point de nature, aujourd'hui, à me séduire, me surprendre.
     
    Alors ici, au milieu de vous, je me sens bien. Seul, parmi d'autres solitudes. En juxtaposition, parfois féconde. Mais en groupe, où régnerait la consigne d'une parole officielle, avec des chefs, des sous-chefs, des régents du convenable, jamais.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Ma droite à moi

     
    Sur le vif - Vendredi 23.02.24 - 17.02h
     
     
    Je suis un homme de droite, c'est certain, et je l'affiche depuis un demi-siècle. Mais ma droite à moi n'est pas la droite libérale. Et j'enrage à l'idée que les libéraux dans le pire sens, celui des ultras et des golden boys des trente dernières années, aient pu prétendre, et souvent hélas réussir, à capter pour eux la totalité de l'image de la droite dans les esprits. Piratage éhonté, qu'il convient de dénoncer avec la dernière énergie. Il existe, au moins depuis la Révolution, une autre droite que celle des flux financiers.
     
    Ma droite à moi est à la fois nationale et profondément sociale.
     
    Elle est nationale, parce que je tiens, depuis toujours, la nation, au sens où l'entend la Révolution française et nullement dans un sens antérieur, comme l'échelon ultime d'une communauté humaine politiquement organisée. Il y eut les temps féodaux, nous sommes depuis quelque 235 ans dans le temps national. Il y aura un jour un autre temps, mais il est loin d'être advenu. Lisez Fichte, les Reden an die Deutsche Nation, 1807, prononcés dans Berlin occupé par les troupes napoléoniennes, lisez-les en allemand.
     
    Ma droite est nationale, et elle est patriote. J'aime mon pays, donc j'aime la Suisse. Et je trouve parfaitement normal qu'un Français aime la France, un Italien l'Italie, un Allemand l'Allemagne, etc. Je n'accorde aucune espèce de crédit aux prétentions supranationales de mammouths administratifs. En clair, l'Union européenne ne tient pas lieu, à mes yeux, d'espace politique. Elle n'a ni l'adhésion des peuples, ni celle des cœurs, ni le feu des âmes. Elle n'a ni politique étrangère, ni Défense communes. Je milite pour que mon pays n'adhère pas à ce conglomérat, et qu'il demeure intransigeant dans toute négociation.
     
    Mais ma droite est aussi profondément sociale. Je veux l'Etat, non celui des technocrates, mais celui qui sert d'outil à un grand dessein républicain. Je veux un Etat solide, surtout pas tentaculaire, au service du peuple, surtout pas pour l'asservir. Un Etat qui s'occupe des assurances sociales, de la cohésion nationale, de la solidarité à l'interne, du respect des plus faibles, de l'accès de tous aux soins, de la dignité des retraites, de l'école, son fleuron.
     
    Moi, Pascal Décaillet, citoyen suisse, je suis farouchement national et patriote. Et je suis pour la cohésion et la solidarité sociales. Je suis pour ces deux choses-là en même temps, l'une ne va pas sans l'autre, elles sont membres d'un même corps.
     
    Alors voilà, j'affiche la couleur, je n'ai jamais rien fait d'autre de ma vie. Ca vous plaît ou non. Mais moi, je suis ainsi.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Confiance en l'école

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 21.02.24

     

    Jeudi 15 février, Anne Hiltpold, ministre genevoise de l’Instruction publique, présentait sa feuille de route pour l’avenir de l’école, à Genève, d’ici 2028. En clair, son calendrier de législature. Horaire continu au primaire, meilleure orientation au Cycle, lisibilité dans les filières du secondaire supérieur, début de l’apprentissage plus tôt dans la vie, et pourquoi pas à 15 ans, comme à l’époque, aussitôt après le C.O. Enfin, apaisement du climat scolaire, retour à l’autorité des profs.

     

    Chacun peut contester l’une ou plusieurs de ces mesures. Mais il y a là un programme, une vision, une volonté d’action clairement annoncée. Le reflet, aussi, de la personnalité très pragmatique de la magistrate. Pas de grands mots, pas de mantras, style « inclusif », non des mesures scolaires et sociales pour notre époque, avec l’évolution des modes de vie. Qui, dans la vie active, aujourd’hui, rentre encore chez soi pour manger à midi ? Assurément, une minorité.

     

    Je l’ai dit, je le répète, cette magistrate discrète et rigoureuse, avec un sens pratique très développé, peu encline aux querelles byzantines, doit être soutenue. Non en acceptant toutes ses mesures, tout cela se discute en démocratie. Mais soutenue, sur l’essentiel. Elle doit sentir, sur les questions scolaires, que la population est avec elle. Cela porte un très beau nom : cela s’appelle la confiance.

     

    Pascal Décaillet