Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Volkswagen, c'est nous !

     
     
    Sur le vif - Mercredi 30.10.24 - 16.52h
     
     
    Volkswagen : recul de 63,7% de son bénéfice net sur un an, état chiffré à la fin du troisième trimestre 2023. 63,7 % ! C'est le chiffre à retenir si on parle d'industrie sur le marché européen !
     
    Nul Européen n'a à se réjouir de ce chiffre. Ni les Allemands bien sûr, ni leurs concurrents sur le continent, ni notre petite Suisse, si dépendante, depuis toujours, de l'état de santé de l'économie allemande.
     
    VW, c'est l'Allemagne, bien sûr, depuis sa fondation dans les années trente (j'ai passé une journée, en juillet 1972, à visiter le site de production de Wolfsburg, qui nous sortait encore les mythiques Coccinelles). Mais VW, c'est le continent européen, UE ou non. Et VW, par répercussion, c'est nous. Nous tous, en Europe ! Face aux géants concurrentiels asiatiques.
     
    La vitalité de l'industrie allemande fait monter le PIB de toute l'Allemagne. Et la bonne santé de toute l'Allemagne rejaillit sur ses partenaires économiques et commerciaux. Au premier plan, la Suisse !
     
    Dans toute l'Europe, Y COMPRIS DANS NOTRE PETITE SUISSE, nous devons nous battre comme des fous pour garder chez nous les sites de production industrielle ! Nous devons tourner la page, noire et honteuse, des décennies de délocalisations, ces scandaleuses décisions pour arranger les actionnaires, au détriment des économies locales.
     
    Nous devons nous réinventer une passion industrielle. Ca passe, bien sûr, par de nouvelles offres. Mais, désolé, ça passe tout autant par le maintien féroce, vital, de la sidérurgie et de la métallurgie. C'est folie, je dis bien folie, de leur avoir tourné le dos, ces trente ou quarante dernières années.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Le curseur

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 30.10.24

     

    Depuis bientôt quinze ans, dans tous mes échanges avec un éminent élu du PLR, naguère libéral, aujourd’hui Conseiller national, nous évoquons « le curseur ». C’est ce petit élément, vous savez, dans les appareils de mesure, dont le déplacement, parfois lent, indique une progression inexorable.

     

    Dans les rapports entre le PLR et l’UDC, en Suisse, il faut considérer le curseur. Au premier chef, en matière d’immigration. Pendant de trop longues années, le PLR, sous influence libérale, a été la voix obédiente du patronat économique. S’il faut parler de « caniche », pour reprendre une triste expression lue récemment dans la presse, c’est bien dans cette inféodation d’un grand parti historique de notre Suisse aux forces de l’argent qu’il faut le faire.

     

    Eh bien, depuis l’Assemblée du PLR suisse, le samedi 19 octobre, à Tenero (TI), les choses ont officiellement changé, et c’est le fruit de la lente évolution du curseur. Au Tessin, le PLR a clairement affiché sa volonté de lutter contre l’immigration illégale, et contre les flux migratoires non-contrôlés. C’est un pas clair, historique.

     

    Ça n’est en aucun cas une soumission du PLR à l’UDC. C’est juste la prise en compte d’autres paramètres que la seule défense du patronat : par exemple, au hasard, les souffrances du peuple suisse face à submersion migratoire qui coupe à certains des nôtres, parmi les plus précaires, l’accès à l’emploi. Bravo au PLR ! Il se soucie à nouveau du peuple suisse !

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • La gauche, la droite : plus vivaces que jamais !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 30.10.24

     

    L’une des grandes illusions des trente dernières années a été la prétendue abolition de la fracture gauche-droite. On nous a présenté ces deux grandes familles, fondatrices du combat politique depuis la Révolution française, comme caduques, éculées, reliques d’un autre temps. C’est une erreur immense, une de plus de cette génération qui, née de la chute du Mur de Berlin, prétendait construire l’avenir sur un grand consensus planétaire, avec le seul marché comme moteur de rapprochement entre les peuples. Immense illusion, coupable, négatrice de l’Histoire. Ce genre de construction, purement intellectuelle, échafaudée par des individus ne s’étant jamais frottés à l’étude du trajet intrinsèque à chaque peuple (la France, l’Allemagne, la Russie), doit être condamnée avec la dernière énergie. En politique, il n’y pas de relativisme : il y a des gens qui voient juste, et des gens qui voient faux.

     

    Ils ont vu faux. La gauche, la droite, en Suisse, en France, en Allemagne, en Italie, ça existe encore, plus que jamais. Prenons la Suisse, le grand dossier de la santé : une fois élagués les projets beaucoup trop complexes du Parlement, rejetés à juste titre par le peuple, c’est la démocratie directe qui tranchera le Nœud Gordien. Elle le fera en se prononçant sur un grand projet simple, facile à comprendre, impliquant une vision de société. Ce sera pour dire OUI, ou NON, à une Caisse publique (cantonale ou fédérale), ou à une Caisse unique, même si nous avons déjà voté sur ces modèles. Ce sera un vote autour d’un projet de société, plutôt libéral (statu quo, concurrence entre Caisses privées), ou, comme je j’appelle de mes vœux, plutôt étatiste. Ce ne sera pas un vote d’actuaires, ni de spécialistes en assurances sociales, mais une décision souveraine de plusieurs millions de citoyennes et citoyens de ce pays. Et il se jouera, n’en déplaise aux bobos du Marécage, sur une fracture, au sens très large, entre la gauche et la droite.

     

    Rien, en politique, ne se construit autour du centre. C’est une grande illusion, macronienne, que de croire en ce mythe. En Suisse, en Allemagne, en France, en Italie, il faut d’abord arriver dans l’arène avec des idées claires, courageuses. On se combat. Et si on fait des compromis, c’est après la lutte, et non béatement, au début. Parfois, la gauche gagne, parfois la droite. Et cet antagonisme, parfaitement décrit par Karl Marx dans tous ses livres, et même déjà dans ses articles de jeunesse en Rhénanie, ce combat, ces étincelles, c’est justement cela, la démocratie. Elle se nourrit d’idées, et il est totalement légitime que ces idées soient contraires les unes aux autres. Le peuple fait la synthèse. En Suisse, il est incroyablement rompu à cette sagesse, donnant parfois des gages aux forces de progrès (13ème rente AVS, 3 mars 2024), parfois à celles de la conservation, voire de la tradition. La gauche, la droite, plus que jamais, sont des clefs de lecture pertinentes dans l’action politique. Elles ont, l’une comme l’autre, leur place dans la Suisse d’aujourd’hui.

     

    Pascal Décaillet