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France : autre chose, profondément

 
Sur le vif - Lundi 10.06.24 - 15.09h
 
 
Les élections européennes, en France, ne devraient pas concerner le Président de la République. Il s'agit d'appeler les citoyennes et citoyens à envoyer les représentants de leur choix siéger à Strasbourg. Dans un Parlement européen au pouvoir fort limité, à l'exposition médiatique quasi-nulle, tant les politiques concernant vraiment les gens se déroulent à l'intérieur de chacun des vingt-sept pays membres.
 
Je suis les européennes depuis 1979. Jamais un Président de la République en exercice ne s'est permis de descendre dans l'arène le soir-même. Beaucoup furent pourtant désavoués, comme ils le sont dans les scrutins régionaux, ou municipaux. La vie de la nation ne dépend pas de sa délégation dans cette enceinte diaphane, lointaine, évanescente.
 
Il ne s'agissait pas, hier, d'une élection présidentielle. Le poste d'Emmanuel Macron, réélu pour cinq ans en 2022, n'est absolument pas en cause. Pas plus que la députation élue dans la foulée, elle aussi jusqu'en 2027. Il n'y avait strictement aucune raison institutionnelle de renvoyer à la maison ces centaines de députés en cours de mandat. L'élection d'hier ne les concernait pas.
 
Aucune raison institutionnelle. Mais bien sûr, mille raisons politiques. Tenter l'ultime joker contre le RN, compter sur le scrutin majoritaire à deux tours, et sur les alliances entre le 30 juin et le 7 juillet. Bref, un ultime geste pour se maintenir. Personne n'est dupe, tout le monde voit la ficelle, tant elle est énorme.
 
La vérité, c'est que l'hyper-président ne fait plus confiance à personne, dans son propre camp, tant il a fait le vide, au profit de courtisans ou de valets. Alors, il veut être partout. Il s'invite dans la campagne européenne, il propose un débat à Marine Le Pen, elle le lui refuse. Il multiplie, dans les tout derniers jours, les apparitions hagiographiques sur les plages du Débarquement. Il n'en peut plus de récupérer l'Histoire, la Résistance (comme si elle lui appartenait), les actes d'héroïsme. Il veut incarner le Bien. Face à la Bête immonde.
 
Ce cirque le sauvera-t-il, le 7 juillet ? Je n'en sais strictement rien. Devrait-il se maintenir que nul ne serait dupe de la manœuvre, et surtout aucune réponse ne serait donnée aux questions fondamentales de ces européennes : quelle France, dans quelle Europe, quel retour à l'échelon de la nation, quelle écoute de la voix des peuples, quelle dimension restituer à la souveraineté nationale ? Quelle régulation drastique des flux migratoires ?
 
Dans tous les cas, la fin d'un pouvoir. La fin d'une ère. Le crépuscule. Du côté de la masse montante des Français, l'aspiration à autre chose.
 
Oui, autre chose. Profondément.
 
 
Pascal Décaillet
 

Commentaires

  • A la grande joie des réalistes, la Messe est dite !

  • A propos des commémorations du 80e anniversaire du D-Day, quoiqu'on pense de l'URSS de Staline et de la Russie de Poutine, l'absence d'une représentation diplomatique ou militaire des troupiers de l'armée rouge en Normandie est une insulte à la mémoire des innombrables soldats soviétiques tombés dans les combats terribles qui ont conduit à la défaite du IIIe Reich.

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