Commentaire publié dans GHI - Mercredi 31.01.24
Je viens de consacrer quatre émissions consécutives à l’immense colère du monde paysan. En Allemagne, principalement. Mais aussi en France. Avec, à la clef, la grande question pour nous : et la Suisse ? La réponse est simple : nous ne sommes pas épargnés ! Les paysans de notre pays vivent dans des conditions de plus en plus dures, et il faut absolument en parler. Notre climat politique et social n’est certes pas aussi explosif que ceux de l’Allemagne ou de la France, mais nul d’entre nous ne peut rester insensible à la souffrance du monde agricole.
Concurrence internationale (le vin, la viande, entre autres), ouverture des marchés à la mondialisation, baisse des revenus malgré les paiements directs, rôle des grands distributeurs, bureaucratie hallucinante qui transforme certains paysans en fonctionnaires à paperasse, indifférence du monde des villes. Pas loin de trois exploitations, en Suisse, ferment chaque jour. C’est tout simplement dramatique.
La Suisse ne doit pas oublier ses paysans. Il ne s’agit pas de les sacraliser, comme pendant la guerre et dans les décennies suivantes, mais de les considérer, tout simplement, avec respect et reconnaissance. Ils travaillent dur. Ils nourrissent le peuple suisse. Ils ont, ces trente dernières années, beaucoup progressé vers le respect de l’environnement. Nous devons les écouter. Et soutenir l’agriculture de notre pays.
Pascal Décaillet
Commentaires
Eh oui, la mondialisation favorise la concurrence déloyale et l'Europe détruit sciemment l'agriculture au proifit de l'idustrie agroalimentaire robotisée. Et la Suisse anciennement souveraine avec une auto-suffisance agricole coure après les actuelles sirènes idéologiques et bureaucratiques. Quand allons-nous, le peuple, ouvrir les yeux ?
Tout cela était en germe lors du vote de 1992 sur l'EEE. Depuis, l'ultralibéralisme a bien progressé, mais il est encore temps de dire à nouveau non, en rejetant férocement le nouveau projet d'accord global avec l'UE, qui acterait notre soumission coloniale!
L'obsession des États soutenu par la population était de créer le monde parfait. Et pour ce faire, petit à petit, des lois et des règles se sont ajoutés. L'écologie est arrivée, et ça empiré. Ce ne fut pas tout mal, puisque les paysans ont pris conscience de la nécessité d'avoir une agriculture plus saine.
Autre domaine qui a viré à l'absurdité à cause de cette obsession, c'est l'éducation, où pour un milieu, il faut tiré l'école vers le bas pour ne plus avoir de mauvais élèves.
Bref, dans beaucoup de domaines, l'obsession du monde parfait fait des ravages. Mais heureusement, tout semble se calmer. La guerre en Ukraine a provoqué un retour à la réalité chez les dirigeants.
L'insouciance des peuples européens n'est plus partagé par les dirigeants face au danger russe et l'instabilité mondiale.
Nous sommes à un tournant. La nécessité remplace l'idéologie du monde parfait. Cela a commencé doucement avec l'immigration, cela se dessine pour le monde paysan,etc...
L'Europe ne peut pas rivaliser si elle reste en mode bisounours, elle le sait.
L'écriture inclusive a été le symbole du monde d'avant, rendre illisible au nom d'une vision du monde parfait. Mais on ne peut plus se permettre de faire l'idéologie de riche, de victimisation. L'occident est devenu une cible, la guerre n'est plus improbable. Il faut se réarmer mentalement pour aller à l'essentiel et ne plus se perdre dans le sociétale.
La révolte du monde paysan, c'est la révolte contre l'idéologie du monde parfait utopique. Cette révolte ne fait qu'accélérer la mutation en Europe. Si chaque pays européen à son Histoire, le sud globale ne fait pas la différence, même pour la Suisse.