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Proche-Orient : le Chemin de Connaissance

 
Sur le vif - Dimanche 15.11.23 - 10.28h
 
 
Je me souviens de la Guerre des Six jours, en juin 67, j'allais sur mes neuf ans.
 
Je me souviens - infiniment mieux - de la Guerre du Kippour, automne 73, j'avais quinze ans.
 
Je me souviens du voyage de Sadate à Jérusalem en 77, je venais de terminer mon armée.
 
Je me souviens de l'opération de l'armée israélienne dans le Sud du Liban, en 82, à l'époque du Général Sharon.
 
Je me souviens de la poignée de mains entre Rabin et Arafat, sous le parrainage de Clinton, c'était un moment rare, extraordinaire.
 
Journaliste, je me suis rendu à de nombreuses reprises en Israël et dans les Territoires, entre 1998 et 2006, pour des reportages. Avec ces deux peuples, celui d'Israël, celui de Palestine, j'ai noué respect, amitiés, dialogues. Être Suisse, en tout cas à l'époque, était, au Proche-Orient, un gage d'ouverture, de neutralité, au sens le plus fertile (et non passif) de ce mot, de possibilité de l'émergence des mots. Le contraire du verrouillage, de la censure.
 
J'ai de l'admiration pour l'Etat d'Israël, pour ce peuple qui s'est tant battu, et qui vient de si loin. Je ne parle même pas de la période biblique, mais de ce qui s'est passé, pendant la Seconde Guerre mondiale.
 
Mais j'ai toujours, dès l'adolescence, voué une sympathie semblable au peuple palestinien. Ce qu'ils vivent, depuis 1948, a fortiori depuis juin 67, est innommable. Ce peuple doit avoir, un jour, un Etat. J'y pensais de toutes mes forces à Ramallah, au milieu d'une foule immense, en ce jour de novembre 2004 où je présentais un Forum spécial, en direct des funérailles de Yasser Arafat.
 
Entre Israël et les Palestiniens, je ne choisis pas. Je dialogue avec tous. Je veux que mon pays, la Suisse, demeure ce lieu privilégié, unique au monde, où les pires ennemis peuvent au moins venir se parler. Nous avons accueilli les rencontres secrètes, avant les Accords d’Évian (1962), entre le FLN et la France, je connais cela au millimètre près. Nous avons maintenu le contact avec TOUS, c'est notre vocation, c'est la grandeur de notre minuscule pays.
 
Je suis sensible, comme tout le monde, aux horreurs, même si mes interventions, dans l'ordre politique, appellent davantage à l'analyse, la mise en contexte historique, la prise en compte des complexités, qu'à la réaction à chaud, suite à la toute dernière tuerie du jour. C'est valable pour l'Ukraine. C'est valable pour le Proche-Orient. Privilégier la froideur cérébrale, ça n'est pas être un monstre.
 
Mon pays, la Suisse, doit se garder férocement de toute réaction à chaud. De toute dépendance de l'extérieur, à commencer par celle des Etats-Unis d'Amérique et de leurs valets. Elle doit avoir, face au Proche-Orient, sa politique propre. Et cette politique, plus que jamais, doit être, au sens très fort, très fécond, celle d'une neutralité active. Immersion dans la complexité. Diplomatie polyglotte, cultivée, capable de saisir les infinies ramifications paradoxales de l'Orient. Sachant lire l'arabe, autant qu'elle aurait en tête les grands récits de l'Ancien Testament, les Psaumes, le Cantique des Cantiques.
 
La neutralité active n'a rien à attendre de l'ignorance, ni de l'indifférence, encore moins d'une Croisade de civilisations, celle à laquelle nous invite la vision manichéenne de l'impérialisme américain. Les voies de la paix, dont nous sommes aujourd'hui si loin, passent par le chemin de connaissance. C'est un interminable pèlerinage. Celui de toutes nos vies.
 
 
Pascal Décaillet

Commentaires

  • Monsieur Décaillet,
    Comme vous avez raison. Comment un inculte peut-il juger une situation. Tout particulilèrement assis dans son fauteuil, n'ayant pas vécu ailleurs, ignorant l'histoire et la culture des peuples qu'il juge ? Le chemin de la connaissance est étroit, abrupt parce que pour s'élever il faut grimper et que cela prend du temps. Comme vous le dites, nous, les petits suisses, nous avons tant à offrir mais nos gouvernants, mondialistes, veulent la destruction de notre pays. Comprendre et non juger. Voilà une petite contribution:
    Islamophobie et Antisémitisme,
    l’importance des mots
    Selon l’encyclopédie Wikipédia:
    L'islamophobie est un terme qui se définit étymologiquement comme la peur ou la crainte de l'islam, mais dont le sens désigne surtout la notion d'une hostilité envers l'islam ou envers les musulmans.
    (Islamophobie — Wikipédia (wikipedia.org)
    L’antisémitisme est la discrimination et l'hostilité manifestées à l'encontre des Juifs en tant que groupe ethnique, religieux ou supposément racial.
    (Antisémitisme — Wikipédia (wikipedia.org)
    Le mot « antisémitisme » est construit à l'aide du préfixe anti- voulant dire «contre» et marquant l'opposition; de Sem qui désigne l'un des fils de Noé dans la Genèse, et l'ancêtre des peuples sémitiques; et du suffixe -isme servant à former des substantifs correspondant à un comportement ou une idéologie.
    On appelle sémites tous les descendants de Sem qui figurent au chapitre 10 de la Genèse. Abraham, le patriarche, était son descendant et donc, de ce fait, tous ses descendants, les Ismaélites et les Israélites sont sémites. Quant à Ismaël il est considéré comme l'ancêtre des Arabes ainsi que de la lignée menant au prophète de l’islam Mahomet.
    Donc, si I'Islamophobie qualifie une opposition à une religion ou une idéologie, l’antisémitisme qualifie une opposition à une religion mais, surtout, à une race, la race arabe.
    Idéologie et race ne sont pas comparables, aussi l’amalgame fait de l’utilisation de ces deux qualificatifs dans le vocabulaire actuel est une aberration trompeuse incitant le public à nier le caractère racial de l’islamophobie.

  • Pour répondre aux observations pertinentes de Bernard Wohlwendt:
    Quand on vous prépare à toutes les phobies, dites-vous qu'on vous a apprêtés pour partir en guerre. Il suffit juste de désigner l'objet de phobie et les phobes décollent comme des fusées.

    Toute guerre se prépare de longue haleine.
    Nos diplomates et nos gens du renseignement savaient certainement beaucoup de choses. Mais le Conseil Fédéral a peut-être préféré les ignorer. C'est plus facile pour lui, de jouer provincial avec son petit scénario de fiction. De toute façon, il sera ratrappé par la crue réalité du présent. Il ne gère rien, il se laisse guider comme un aveugle. Ses "experts" peuvent lui raconter n'importe quoi, il le croira et il laissera passer: les guerres, le climat, le genre et le sexe, les pandémies, la porno-infantile et tous les autres échauffements.

    https://michelchossudovsky.substack.com/p/israel-us-nato-alliance-war-iran-tirannt?utm_source=post-email-title&publication_id=1910355&post_id=138009775&utm_campaign=email-post-title&isFreemail=true&r=2qsrdb&utm_medium=email

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