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L'anti-wokisme

 

Commentaire publié dans GHI - Mercredi 06.09.23

 

A quoi sert l’enseignement de l’Histoire, sinon à développer la curiosité, le sens critique, le travail sur les sources, pour parvenir, après des milliers d’heures passées sur une période donnée, à en restituer, dans son cerveau, la complexité, les lignes d’antagonisme, la cohérence ?

 

Cette démarche, c’est l’anti-wokisme. Parce qu’elle n’est ni morale, ni judiciaire. Lire les textes, c’est entrer en immersion. Comment voulez-vous, par exemple, accéder à un minimum de lucidité sur la Guerre d’Algérie (1954-1962), sans vous plonger dans toutes les perspectives ? Celle des Pieds-Noirs, celle des indépendantistes, celle du FLN, celle de ses concurrents (car les factions rivales étaient nombreuses), etc.

 

Idem pour toutes les époques conflictuelles. Prendre connaissance d’une cause, ça n’est pas l’embrasser, loin de là. C’est, simplement, tenter de saisir sa logique. Et il faut les appréhender toutes, y compris celles que la postérité (entendez : l’Histoire écrite par les vainqueurs) a ostracisées. Cela, jamais un moraliste n’y parviendra. La démarche historique exige froideur, analyse, sens de la polyphonie. Elle exige le temps de lire, de se pénétrer des archives et des témoignages.

 

La démarche historique est l’opposé diamétral des gémonies wokistes. Elle ne cherche pas à faire triompher une morale. Mais à établir ce qui fut, dans toute sa complexité.

 

Pascal Décaillet

Commentaires

  • Un des grands enseignements de la Guerre d'Algérie à laquelle vous faites référence: "la valise ou le cercueil". A méditer...

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