Sur le vif - Vendredi 05.05.23 - 07.12h
Les réseaux sociaux ? Mais c’est une avancée géniale ! Pauvres journalistes, jaloux comme des poux, avec leurs stridences de hiboux ! Ils pestent contre une concurrence qui monte, c’est tout. Ils n’ont plus le monopole. Désormais, chacun peut s’exprimer, et c’est très bien ainsi. Le journalisme se meurt, la vie continue. La puissance du verbe demeure, ailleurs.
Pascal Décaillet
Commentaires
Il y a longtemps que le journalisme a créé, lui-même, les dérives qui sont amplifiées aujourd'hui par les réseaux sociaux, et demain par l'intelligence artificielle. Le journalisme a misé sur l'immédiateté, le scoop (Scoop, de Evelyn Waugh, date de 1938), le pouvoir de nuisance avec le naming and shaming, ces leçons de morale assénées par des gens d'ailleurs souvent peu instruits. Tous domaines qui ne requièrent pas tellement de réflexion, ni de recul - combien d'informations reprises en boucle par des médias qui n'ont rien contrôlé, et souvent pas tout compris?... Ce n'est donc, évidemment, pas le journalisme qui pourra nous protéger de ces dérives qu'il a lui-même initiées, et dont il a maintenant peur, voyant qu'elles le feront disparaître à brève échéance.