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Non, l'USS n'a pas à annoncer de "grève féministe" !

 
Sur le vif - Samedi 26.11.22 - 16.20h
 
 
L'Union Syndicale Suisse annonce une grève féministe. Inadmissible dérive sociétale de cette grande centrale syndicale de notre pays, qui a pour mission de s'occuper du niveau de vie de TOUS LES TRAVAILLEURS, et n'a pas à les fragmenter en fonction de leur appartenance à un genre ou à un autre. Qu'elle laisse cela aux "collectifs" de toutes sortes, et à l'amicale des chercheurs en sciences sociales de l'Université de Lausanne.
 
L'affaire est beaucoup plus grave qu'elle ne paraît. Le syndicalisme suisse, né des grands combats de la fin du 19ème siècle, a traversé tout le 20ème comme partenaire crédible pour le patronat. La Paix du Travail, en 1937, a consacré la solidité de cette collaboration. Nous avons, dans notre pays, très peu de grèves, surtout en comparaison de la folie syndicale française, et c'est tant mieux. Nous n'avons qu'un modèle à avoir : l'Allemagne. Oui, la vieille Allemagne bismarckienne, qui a consacré, il y a plus de 130 ans, le partenariat social, et constitue un modèle d'efficacité économique.
 
Mais ce crédit porté au monde syndical, en Suisse, n'a de valeur que si ce dernier demeure un défenseur des travailleurs, TOUS LES TRAVAILLEURS. En demeurant pragmatique. Et surtout pas en s'imprégnant d'idéologies.
 
Or, l'idée de "grève féministe" est une idéologie. Bonne ou mauvaise, à chacun de juger. Mais c'est une idéologie. Cette "grève féministe", qui tente de s'incruster dans notre calendrier comme une liturgie incontournable, une sorte de Fête-Dieu de la mi-juin, est un choix idéologique. Un acte de combat et de pression. Une mise devant le fait accompli qui ne relève en aucune manière du partenariat social.
 
Le voici, le vrai visage de Pierre-Yves Maillard, naguère le meilleur de tous, j'avais été le premier à l'écrire, il y a plus de vingt ans. Un homme politique hors-normes. Mais hélas, dans sa fonction de premier syndicaliste du pays, un homme doucement en train de devenir l'otage de combats sociétaux idéologiques.
 
Ces derniers n'ont rien à voir avec le partenariat social. Rien à voir avec la tradition syndicale suisse, qui est de défendre le travail et les travailleurs, TOUS LES TRAVAILLEURS, dans leur unité indivisible.
 
Ce que j'écris là déplaît ? Ne correspond pas aux modes ? Eh bien, déplaisons ! Jetons les modes aux orties ! Et disons enfin tout haut ce que ressent la majorité silencieuse de notre pays.
 
 
Pascal Décaillet

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