Commentaire publié dans GHI - Mercredi 14.09.22
Le pire, en politique, ce sont les modes. Les obligations d’adhérer. Les courants dominants, qui entraînent dans leurs gouffres les millions de moutons. Il y a vingt-cinq ans, ce fut l’ineffable mode ultra-libérale, importée du monde anglo-saxon, qui voulait balayer l’idée même d’Etat, tout projet public, toute idée d’aventure commune entre citoyennes et citoyens d’un même pays. D’ailleurs, l’idée de nation était jetée à la poubelle. On nous prônait la « fin de l’Histoire », sous prétexte que le Mur était tombé, que le communisme était mort, que le capitalisme était désormais, et à jamais, la seule option pour nos sociétés.
Je suis très fier d’avoir, à l’époque, résisté à cette mode. Et défendu, seul contre beaucoup, l’idée de nation. Le rôle d’arbitrage de l’Etat, tout en combattant ses excès dépensiers, tentaculaires. Le primat du politique sur l’économie. Celui de l’industrie et de l’agriculture sur la finance spéculative, le boursicotage mondialisé, cosmopolite, déraciné des forces de travail, celles des hommes et des femmes de notre monde.
Aujourd’hui, je résiste aux Verts. Je partage certes avec eux le souci de préserver notre planète, combattre la pollution, économiser l’énergie. Mais leur discours ! Leurs prédications de fin du monde ! Leur liturgie autour du thème climatique. Leur opportunisme : se saisir de ce sujet, ne parler que de lui, à fins électorales. Comme en 2011, avec Fukushima.
Il y a vingt-cinq ans, je résistais aux néo-libéraux. Aujourd’hui, je résiste à la religion des Verts. Et toi, camarade lecteur, tu résistes à quoi ?
Pascal Décaillet