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Tous esclaves, tous Hébreux !

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Sur le vif - Lundi 26.05.15 - 16.11h

 

 

Quelqu'un pourrait-il gentiment expliquer aux huiles du DIP que le Chœur des Esclaves, dans Verdi, n'est pas - du moins à notre connaissance - composé d'esclaves professionnels, mais de choristes qui jouent les esclaves, entonnent un air d'esclaves, écrit sur une partition?

 

 

De même, il n'est pas dit que pour chanter dans le Chœur des Hébreux, l'appartenance à la religion juive soit obligatoire.

 

Ou encore, les Pèlerins qui entrent dans le Wartburg, chez Wagner, ne font pas chaque jour, entre deux représentations, le trajet de Rome à pied.

 

Je doute également que la Traviata meure vraiment chaque soir sur scène.

 

Donc, poliment leur dire que chanter une prière chez Britten, ça n'est pas encore prier.

 

Cela s'appelle une fiction. Cela s'appelle une démarche artistique. Cela s'appelle une distance. Cela s'appelle de l'art.

 

Ignorer cela, au plus haut niveau de quel Département ? Hélas, hélas, hélas : celui-là même, justement, dont on attendrait qu'il sensibilise les élèves à ce qu'est un rôle, une représentation, une mise en scène.

 

Parce que les initier à cela, c'est justement les arracher à l'enfantine cruauté d'une nature qui nous fait prendre les sorcières des films pour de vraies sorcières, les bandits pour des bandits. Riche de cette initiation, on décapitera moins l'infidèle. On brûlera moins les livres. Et peut-être, allez rêvons, on se laissera moins tétaniser par une petite clique qui, à Genève, est entrée en laïcité comme d'autres en religion.

 

Pascal Décaillet

 

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