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Traverser oui, mais pas comme ça !

 

Commentaire publié dans GHI - Mercredi 03.09.14

 

Depuis toujours, je milite pour une traversée. Je suis né et j’ai grandi à l’endroit où j’habite maintenant, à deux pas de ce lac que j’aime tant, et j’ai vu, en un demi-siècle, la circulation décupler à Genève. Même en mettant l’accent sur les transports publics, ce qu’il faut assurément faire, les voitures seront toujours là dans dix ans, trente ans. Et notre Rade, elle, n’aura pas pour autant grandi d’un millimètre. Le destin de Genève, c’est de traverser le lac. Pour boucler son périphérique, entamé mais non achevé avec l’autoroute de contournement. Pour désengorger la Rade, et notamment le pont du Mont-Blanc, de tous ceux qui n’ont rien à y faire, parce qu’ils ne font que transiter de l’actuelle sortie Vengeron à la région d’Annemasse, ou le contraire.

 

C’est ce chantier-là, le grand pari, le grand rendez-vous du siècle. Cette traversée-là, oui, la grande, par exemple Vengeron-Belotte, mais pas la petite. Pas celle sur laquelle nous votons le 28 septembre prochain. Trop petite. Trop étriquée. Trop enfermée dans l’espace urbain. Arrivant avec trente ans de retard. Pas assez visionnaire. Ma position personnelle est donc qu’il faut sauter un tour, même si je puis comprendre ce que cette patience imposée peut avoir de rageant quand on contemple les bouchons sur les quais, sur le pont du Mont-Blanc, route de Lausanne. Sauter un tour, en rongeant son frein, pour mieux se battre, tous ensemble, oui tout un canton uni, afin d’obtenir un jour les crédits pour une grande traversée.

 

Bien entendu, je suis citoyen, et je respecte les décisions démocratiques. Si le peuple accepte, le 28 septembre, la traversée de l’UDC, eh bien il faudra la faire. Mais désolé, Mesdames et Messieurs les partisans, ce serait là un coup dans l’eau. Et puis, surtout, à ce point dans la densité urbaine (avenue de France – Port-Noir), traverser pour aller où ? La difficulté, même avec un tunnel de liaison vers Malagnou, d’obtenir un tracé cohérent et efficace, est immense. Ceux que nous devons dissuader de passer par le pont du Mont-Blanc, ce sont les transitaires. Ce dont Genève a besoin, c’est un vaste et généreux périphérique, utile, oui cette fois osons le mot, à tous les usagers du « Grand Genève », notamment les travailleurs frontaliers. L’axe de pénétration de ces derniers sur leur lieu de travail, s’ils viennent en voiture, doit être au maximum autoroutier, extra-urbain, et surtout pas dans un encombrement supplémentaire de la route, puis rue de Lausanne (déjà totalement saturées) ou des routes d’accès, côté Champel-Malagnou.

 

Cette position, bien entendu, n’engage que moi. Je m’exprime ici comme citoyen, passionnément concerné par Genève et son destin. Comme des dizaines de milliers d’autres électeurs du 28 septembre, j’ai ma vision et mon urbanisme pour Genève. Certains les partageront, d’autres non. Que chacun s’exprime. Et dans tous les cas, la décision populaire devra être respectée. Si c’est non, nous orienterons toutes nos énergies sur la grande traversée. Si c’est oui, les opposants devront s’incliner, prendre acte de la volonté du peuple, et percer sans tarder – ni jouer au plus fin sur des subtilités juridiques - cette traversée de la Rade que nous propose l’UDC.

 

Pascal Décaillet

 

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