Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Oui, protégeons nos parcs !

 

Sur le vif -Dimanche 24.11.13 - 15.38h

 

A part Ensemble à Gauche et quelques mouvements, notamment du côté de la défense des aînés, toute la classe politique, en Ville de Genève, nous recommandait de rejeter l’initiative municipale « Sauvons nos parcs au bord du lac ! ». Il avait fait ricaner, ce texte, on l’avait méprisé, traité les initiants de vieux réacs de gauche, ou d’indécrottables conservateurs du patrimoine. Surtout, du côté des opposants, presque personne n’a fait campagne. Sans doute considérait-on la partie comme gagnée.

 

Clairement, on a eu tort. L’initiative passe la rampe : 23'568 citoyens et citoyennes de la Ville de Genève l’acceptent, contre 21'616. Cela signifie 52,2% de oui. On va sans doute entendre, d’ici ce soir et demain matin, le chœur des pleureuses et des mauvais perdants nous dire à quel point ce vote est réactionnaire, relève d’un fondamentalisme de la nature érigée en sanctuaire, va figer le paysage pour une génération. A ces gens, nous répondrons qu’ils auraient mieux fait de mener campagne, et surtout qu’ils ont commis l’irréparable erreur, comme au niveau fédéral dans l’initiative Franz Weber, ou celle des Alpes, ou celle des Marais de Rothenthurm, de sous-estimer l’attachement viscéral d’une population à son patrimoine naturel.

 

Je fais partie de ceux qui ont accepté l’initiative. Le cœur, davantage que la raison, m’a dicté ce oui. C’est au Parc Mon-Repos que j’ai fait mes premiers pas : de l’avenue de France au Château de Penthes, en passant par le Jardin botanique, je connais personnellement chaque arbre. Certains sont plusieurs fois centenaires. Il ne s’agissait certes pas de les déraciner. Mais, dans un réflexe d'affection et de protection de ces magnifiques lieux de nature, une majorité de la population a donné un signal : on ne touche pas à ces merveilles, inestimables compagnons de nos solitudes errantes. Un parc, un bosquet, le contour d’un paysage ne sont pas choses légères, ni gratuites. Elles impriment en nous quelque chose de puissant, qui fait partie de notre reconnaissance collective.

 

« Sanctuaires », titre cet après-midi une dépêche. Eh bien oui, sanctuaire ! Ce mot, avec sa connotation religieuse, ou tout au moins spirituelle, me convient parfaitement. Le signal donné par une majorité des citoyens en Ville de Genève, c’est qu’on ne touche pas impunément, et surtout pas pour de seuls motifs mercantiles, à un paysage qui, depuis l’enfance, vous berce et vous bouleverse. On me dira que c’est « émotionnel ». Je répondrai : « Oh, oui, bienvenue à l’émotion ». Elle a sa place en politique, n’en déplaise aux pisse-froid et aux ratiocineurs.

 

Pascal Décaillet

 

Les commentaires sont fermés.