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  • Les contribuables à la caisse - En quel honneur ?

     

    Les manifs, c’est toujours la même chose. Au flash de 14h, on entend dire que c’est « bon enfant ». A celui de 15h, idem. A celui de 16h, on nous parle de casse et de vitres brisées. A 17h, on sait que ça a dégénéré.

    Ce qui s’est produit à Genève, samedi, était parfaitement prévisible. Dans l’ordre de l’impéritie, et même dans celui du culot, la palme revient aux organisateurs. Interrogés à plusieurs reprises sur l’existence d’un service d’ordre interne (ce qui, sans remonter à la CGT de mai 68, se fait dans toute manif responsable), ils n’ont donné comme réponses que des haussements d’épaules, reportant leur responsabilité sur celle de la police, comme si cette dernière n’était qu’une conciergerie, à disposition.

    Et cet après-midi, on apprend quoi ? Que l’Etat va indemniser les victimes. L’Etat, donc les contribuables. Et les fauteurs de troubles ? Ils ne paieront rien ? Et les organisateurs ? Ils ne seront pas mis face à leurs responsabilités ?

    Vous les trouvez gênantes, ces questions ? – Moi pas.

     

    Pascal Décaillet

     

  • L’homme des missions spéciales

     

    Sur son blog « Vu du Salève », dans un texte mis en ligne ce matin à 07.25h, mon confrère Jean-François Mabut nous apprend que Bernard Favre, secrétaire adjoint du Département de la Solidarité et de l’Emploi à Genève, serait, à ce titre « homme des missions spéciales de François Longchamp ».

    Peu au parfum des arcanes de la politique genevoise, et en vertu d’une inexpérience que le lecteur voudra me pardonner, j’avoue ne pas connaître ce poste, ni cette fonction, « homme des missions spéciales », dans l’organigramme de l’Etat.

    J’aimerais bien, moi aussi, avoir un homme pour mes missions spéciales. Il serait Iago, je serais Othello. Il serait Peyrolles, je serais Gonzague. Je lui glisserais, au creux de la main, des ordres de mission cachetés, et parfumés. Aussitôt après lecture, il n’aurait qu'une minute pour les avaler.

    Il a beaucoup de chance, François Longchamp. Non ?

     

    Pascal Décaillet

     

  • Vieux pays conservateur

     

    Sur le vif - Dimanche 29.11.09 - 18.40h


     

    Amère pour les uns, délicieuse pour d’autres, la grande leçon de ce 29 novembre n’est autre qu’un rappel : la Suisse est un pays conservateur.

     

    Moderne, certes, dynamique, beaucoup plus ouvert qu’on ne l’imagine, mais ancré dans des racines qui sont celles de notre Histoire : poudrière confessionnelle, enchevêtrements de non-dits au sujet de la laïcité (officielle dans deux cantons seulement de Suisse romande), rapport complexe avec l’altérité. On peut le regretter, hausser les épaules, considérer tout cela avec la hauteur du bobo citadin face aux sourcils grincheux du nain de jardin. Mais c’est ainsi. C’est une donnée.

     

    Dans le combat qui s’est achevé aujourd’hui, celui des minarets, les forces dites de la raison n’ont pas suffi contre la puissance d’image, mais aussi de fantasmes que sont allés chercher les partisans. Ce discours, il serait vain d’aller le reprocher aux vainqueurs : il aurait fallu avoir, dans le camp du non, au service de l’égalité devant la République, un verbe moins timoré, un discours moins exclusivement cérébral, quelque chose comme une exaltation, qui a cruellement fait défaut.

     

    Et encore, tout cela aurait été, il n’est pas sûr, pour autant, que le résultat en eût été atténué. Pourquoi ? Parce que la Suisse est un pays conservateur. Elle ne l’est certes pas pour l’éternité, tout change, mais aujourd’hui c’est ainsi. La Suisse ne veut pas de l’Union européenne. Elle ne veut pas de minarets. Elle veut continuer à exporter des armes. Ce sont ses décisions. Irritantes parfois, ahurissantes peut-être. Mais c’est ainsi. La texture de ce pays, ses nervures souterraines, l’ancestralité de ses racines, nous ramènent pour l’heure à cette réalité réaffirmée ce dimanche : la Suisse est un pays conservateur.

     

    Pascal Décaillet