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Liberté - Page 706

  • Un monde sans notes de frais

     

    Sur le vif - Jeudi 01.11.18 - 22.35h

     

    Au lieu de constamment s'étrangler de déception face aux élus, demandons-nous plutôt si nous allons encore avoir éternellement besoin d'élus.

     

    Née de la Révolution française (un peu avant, déjà, en Angleterre), la bonne vieille démocratie représentative date du temps des lampes à huile et des diligences. On envoyait, pour des "sessions", des notables siéger dans la capitale du pays.

     

    Fort bien. Mais les temps ont changé. La Révolution numérique, le partage des connaissances, la mise en réseau du savoir, tout cela rend de moins en moins nécessaire la présence simultanée, pendant trois semaines, quatre fois par an (je prends le cas de la Suisse) d'élus pour pondre des lois.

     

    Petit à petit, dans les décennies qui viennent, le processus de maturation des lois va changer. La démocratie directe, de plus en plus, va pouvoir agir directement, et peut-être plus seulement sur le plan constitutionnel.

     

    Les nouvelles formes de citoyenneté sont à inventer. Les outils existent déjà, existeront de plus en plus, pour que le suffrage universel, dûment formé et informé, supplée progressivement ces assemblées de notables où le tutoiement consanguin remplace le glaive de la lutte des idées.

     

    Un monde sans notes de frais. Un monde sans Nomenklatura. Un monde délivré des oligarques et des corps intermédiaires. Un monde où chaque citoyenne, chaque citoyen, à la fois fragment et totalité de la nation, participerait activement à dessiner le destin du pays.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Personne n'est anti-suisse !

     

    Sur le vif - Jeudi 01.11.18 - 15.36h

     

    Juges étrangers : il n'y a nullement lieu de qualifier "d'anti-suisse" l'initiative. Pas plus que de qualifier "d'anti-suisses" les opposants au texte.

     

    Ce langage, trop souvent utilisé de part et d'autre, n'a pas lieu d'être.

     

    Nous, les quelque cinq millions de citoyennes et citoyens composant, au niveau fédéral, le corps électoral de notre pays, sommes tous des Suisses. Certains sont pour l'initiative, d'autres sont contre.

     

    Nous sommes tous suisses. Nous sommes tous des démocrates. Tous, nous acceptons le jeu. Un texte nous est soumis. Une vaste campagne bat le pays pendant quelques semaines. Fraternellement, entre citoyens unis dans une communauté de destin, entre PRO et ANTI, nous nous engueulons.

     

    Fort bien. C'est cela, la démocratie. Il n'est écrit nulle part qu'elle doive être discrète, encore moins silencieuse. Lorsque le peuple est appelé à se prononcer, il s'exprime, il discute, et certains, ma foi, le font avec le langage du peuple. Tous ne sont pas docteurs en droit, chuchoteurs de bibliothèques.

     

    Mais de grâce, ne nous traitons pas mutuellement d'anti-Suisses. Notre magnifique démocratie directe mérite mieux.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Le VRAI coup de fatigue d'Emmanuel Macron

     

    Sur le vif - Mercredi 31.10.18 - 14.46h

     

    La fatigue personnelle et physique d'Emmanuel Macron n'appelle pas de commentaire politique. On lui souhaitera même un prompt rétablissement.

     

    En revanche, la FATIGUE POLITIQUE de la Grande Illusion Macron, après seulement 18 mois, est un véritable thème. Ce système trompeur, et tellement démagogique, visant à prétendre qu'on va "faire de la politique autrement", faire fi de l'Histoire, des ancrages profonds du pays, en "rénovant le paysage", bref les mêmes balivernes que Giscard en 1974, tout cela est déjà à bout de souffle.

     

    La Macronie s'épuise. Les vieux clivages vont resurgir, les personnes aussi. On ne change pas si facilement, d'un coup de baguette magique, juste avec un peu de jeunisme et d'arrogance, les fondamentaux politiques d'un pays. Ceux de la France remontent au moins à la Révolution. En y regardant de près, les forces antagonistes, les grandes plaques tectoniques, ont peu bougé depuis la Convention, juste les étiquettes.

     

    Les usurpateurs ne durent jamais très longtemps.

     

    Pascal Décaillet