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Liberté - Page 515

  • Milliards de Berne : attention aux margoulins !

     

    Sur le vif - Vendredi 03.04.20 - 18.12h

     

    Si les décisions d'aide aux entreprises, par les fonctionnaires de Berne, s'opèrent de façon aussi linéaire, massive, indifférenciée que les décisions sanitaires, alors on est très mal partis !

    Citoyen contribuable, j'enrage déjà, à l'annonce de ces dizaines de milliards, distribués à tous vents. Bien sûr qu'il y aura des abus, je les vois déjà venir ! Avec des entrepreneurs frauduleux, profitant de cette aubaine pour renflouer une trésorerie déjà déficiente, avant la crise.

    Les milliards de Berne, d'où viennent-ils ? Réponse : de nous tous ! De tous les contribuables suisses ayant dûment travaillé ces dernières décennies, donc dûment été rémunérés, donc dûment imposés ! C'est donc le patrimoine national, le fruit de notre sueur, dont on annonce allègrement le "déblocage", comme si de rien n'était, comme s'il s'agissait d'une simple guigne.

    Autant je défends les PME, et jusque dans mes entrailles, autant je me méfie de ces sommes astronomiques, décidées par des fonctionnaires, sans contrôle parlementaire (mais que foutent donc les législatifs de notre pays, depuis le début de la crise ?). Comme un éléphant dans un couloir, on voit déjà les abus !

    Et les entreprises qui ne demandent rien ? Peut-être, parce que, jusqu'à maintenant, elles ont été gérées avec sagesse et prévoyance, inclusion de la fameuse "prise de risque". Maintien d'un minimum de trésorerie. Investissement sur la qualité du travail. Excellence de la finition. Respect des délais. Rapport de confiance avec les clients, la clef de tout. Ces entreprises, non seulement n'auront pas un seul centime de Berne, mais encore vont devoir payer davantage d'impôts, ces prochaines années, par inévitable contribution linéaire à l'effort général. Et là, en termes de justice, ça devient franchement écœurant, voire dégueulasse.

    Alors, Mesdames et Messieurs les fonctionnaires de Berne, qui allez allègrement distribuer le patrimoine national à des entreprises, vous avez intérêt à viser juste. Ne pas vous faire rouler par des margoulins. Vous montrer économes de l'argent public. Dans le cas contraire, c'est le crédit de l'Etat, donc l'essentiel en République, qui risque de s'en trouver dévasté.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Un syndicat ? Surtout pas !

     

    Sur le vif - Vendredi 03.04.20 - 12.22h

     

    12.22h - A Berne ou dans les Cantons, le sort des indépendants est laissé entre les mains de fonctionnaires. Donc, de gens incapables, mentalement, psychologiquement, de comprendre la mentalité très particulière d'un petit entrepreneur.

    C'est là toute l'erreur.

    Les indépendants doivent, dès aujourd'hui, se regrouper. Non pour former un syndicat - un de plus - mais pour monter des opérations ciblées.

    Surtout pas un syndicat ! Il y en a déjà beaucoup trop ! Et la plupart, dans la crise actuelle, ne font que gesticuler. Et puis, par nature, un syndicat se définit par rapport à un contrat de travail, une convention collective, toutes choses qui n'existent pas, ET N'ONT PAS A EXISTER, pour les indépendants. Ces derniers n'ont tout de même pas quitté la cimentation contractuelle pour retomber dans une logique de contestation syndicale ! C'est totalement contraire à leur nature, leur solitude choisie, l'essence même de leur combat, qui implique une immense prise de risque personnelle.

    Un syndicat, non, non et non ! Surtout pas quand ils sont noyautés par des grandes faîtières, avec des Pierre-Yves Maillard, tout en haut ! Pas de syndicat, plus jamais ça, mais un groupement d'intérêts, composé d'hommes et de femmes libres, sociétaires. Un groupement pour les périodes de tempête, par pour les cocktails de beau temps ! Un groupement avec des unités d'intervention mobiles, rapides, motivées, agissant dans l'esprit du commando. Pas de comités, pas de comitards, pas de statuts lourdingues, pas d'Assemblées générales ! Par pitié, rien de ce cirque de beau temps, avec bedaines et congratulations.

    Non. Une force d'intervention. Ciblée sur des objectifs. C'est exactement cela, à l'inverse de la quiétude des apparatchiks, l'esprit des vrais indépendants. Pas ceux qui se plaignent. Ceux qui se battent.

     

    Pascal Décaillet

  • La trouille ? Connaissent pas !

     

    Sur le vif - Jeudi 02.04.20 - 14.12h

     

    Quels qu'en soient les fondements sanitaires - je ne les juge pas ici - la paralysie quasi-totale de l'économie suisse présente une singularité, qu'il convient de relever. Celle d'avoir été décidée par des gens, à Berne ou dans les Cantons, qui touchent un salaire à la fin du mois. Confinés, ils touchent le salaire. Mis au chômage, ils le toucheront à 80%, pendant deux ans. Tant mieux pour eux, et là aussi, je ne porte pas de jugement.

    Tant mieux pour eux, mais, qu'ils le veuillent ou non, cette situation personnelle configure leur état d'esprit. Et les amène à prendre, pour les indépendants et les petits entrepreneurs, des décisions dont ils ne sont pas vraiment capables, au fond de leur vécu, de mesurer les conséquences.

    Parce que ces fonctionnaires, à Berne ou dans les Cantons, ou même ces magistrats d'ailleurs, n'ont strictement aucune idée de la prise de risque entrepreneuriale. Ils n'ont jamais eu mal au bide, jamais souffert d'insomnie, jamais éprouvé la trouille pour la survie de leur boîte.

    Alors, ils décident à grande échelle. Ils donnent des ordres de fermetures, non de certaines entreprises, mais, linéairement, de TOUTES les entreprises. Y compris celles où la distance d'usage est parfaitement respectée !

    Pendant ce temps, est née une calamité bien pire que le confinement : elle s'appelle L'ESPRIT DU CONFINEMENT. Cette singulière jouissance, chez nombre d'employés demeurant dans leur domicile, à raconter leur expérience, tenir leur journal (certains, admirablement écrits, d'ailleurs), ériger le confinement en mode de vie, expérience suprême, enrichissement spirituel, tournant dans l'existence, conversion vers Damas.

    Désolé, mille fois, mais il était possible de prendre des décisions non uniformes, mais ciblées. Pour cela, il eût fallu, dans le for intérieur des fonctionnaires décideurs, un minimum d'expérience de l'essence même de l'entreprise, avec sa part de risque et d'aventure. Ce ne fut, hélas, pas le cas. Les conséquences, pour l'économie de notre pays, en sont totalement dévastatrices.

     

    Pascal Décaillet