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Liberté - Page 514

  • Redémarrer, vite !

     

    Sur le vif - Mardi 07.04.20 - 09.16h

     

    Vous voulez des hôpitaux publics performants ? Avec du personnel qualifié, bien rémunéré, respecté ?

    Nous le voulons aussi !

    Ces hôpitaux, qui les finance ? Réponse : les contribuables.

    Les contribuables, pour qu'ils aient de l'argent à donner à l'Etat, il faut qu'ils l'aient précédemment gagné, en exerçant une activité économique.

    Sinon, à terme, une fois épuisées les réserves, la Suisse n'aura plus d'économie, plus d'argent, donc plus d'écoles, plus d'hôpitaux. C'est cela que vous voulez ? Le désert économique et social !

    Alors de grâce, Mesdames et Messieurs les moralistes à la petite semaine, cessez d'opposer l'économie au social, l'économie à la santé !

    Un redémarrage s'impose en Suisse, et sans tarder.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Révolution mentale

     

    Sur le vif - Lundi 06.04.20

     

    Des milliards. C'est ce que va coûter au seul Canton de Genève la paralysie de l'économie, décrétée par les autorités. Nous en aurons pour des années à nous en remettre financièrement, alors que la dette se chiffre déjà en milliards.

    Dans ces conditions, qui ne relèvent plus de la gestion de beau temps, mais de l'économie de guerre, des mesures drastiques devront être prises. Il ne s'agit plus de savoir si l'Etat doit se redimensionner, mais OÙ et COMMENT.

    Seuls les secteurs vitaux devront être épargnés. Au premier plan d'entre eux, bien évidemment, la Santé publique. Mais désolé, presque partout ailleurs, il faudra couper. Réduire à la mission essentielle, qu'elle soit régalienne (Sécurité publique), ou de solidarité (aider les plus démunis).

    Pour y parvenir, c'est une RÉVOLUTION MENTALE qui nous attend. Un secteur comme celui de la Formation, par exemple, devra cette fois VRAIMENT trancher entre ses états-majors, services de recherches, appareils d'intendance et de surintendance d'une part, et d'autre part la seule chose qui vaille, le FRONT. Puisse le DIP arriver lui-même, spontanément, avec un plan de mesures, plutôt que de se le voir imposer par le Grand Conseil.

    Autre exemple : la Caisse de pension des fonctionnaires. Ne venez pas me dire ici qu'on a voté sur le sujet l'an dernier. La donne, depuis, a totalement changé ! Les ressources de l'Etat s'apprêtent à fondre comme neige au soleil. Il faut donc, n'en déplaise aux corporations conservatrices qui défendent la fonction publique, remettre l'ouvrage sur le métier. Première urgence : établir enfin la cotisation à 50% employeur, 50% employé, à la place de l'indécent 2/3 - 1/3 qui prévaut encore. C'est la mesure minimale. D'autres, impérativement, devront suivre.

    Il y aura quantité d'autres exemples. J'aime l'Etat, passionnément. J'ai toujours - bien seul dans les années 90 - condamné l'ultra-libéralisme, destructeur des services publics. Je veux un Etat fort. Mais pas tentaculaire. Fort, là où il doit l'être, sur le vital, l'essentiel. Fort, dans ses rapports frontaux avec la population, et non dans ses étages d'intendance. Nous n'échapperons pas aux coupes. Elles seront douloureuses. Puissent-elles s'opérer dans l'intérêt supérieur de tous, et non pour la simple sauvegarde d'une caste.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Les moralistes, ça suffit !

     
     
    Sur le vif - Dimanche 05.04.20 - 14.38h
     
     
    Bon, tout ce petit jeu commence à suffire. Que nous soyons dans une crise sanitaire majeure, d'accord. Qu'il faille respecter les consignes, d'accord.

    Que les Parlements, totalement dépassés par les événements, incapables d'avoir prévu des scénarios de réunion en ligne, soient aux fraises, nettement moins d'accord.

    Que les exécutifs prennent leurs aises comme jamais depuis 1848, se fassent paternalistes, moralistes, gendarmes, seuls à se mettre en scène dans la majesté sans partage de leur pouvoir, encore moins d'accord.

    Que des parlementaires trouvent normale cette vacance de leur propre institution, premier pouvoir dans le système suisse, autorité de contrôle des gouvernements, plus d'accord du tout.

    Que des dizaines de milliers de petits cafards, utilisant les réseaux dans ce qu'ils ont de pire, passent leur "confinement" à faire la morale à tous ceux qui osent mettre le nez dehors, puis à dénoncer et photographier telle grappe humaine, surprise de leur balcon, où il n'y aurait pas 2 mètres, mais seulement 1,83m, selon les estimations trigonométriques du délateur, entre les gens, plus d'accord du tout.

    Que des esprits libres, ou plutôt des esprits qui par beau temps se targuaient d'être libres, transmués soudain en valets du pouvoir, passent leur temps à nous faire la morale sur "la confiance à faire aux autorités", plus d'accord du tout.

    Ces doctes confondent deux choses : appliquer les consignes des autorités, oui, comme tout citoyen qui respecte toute loi ; mais garder son esprit critique, y compris pour émettre des doutes sur les décisions prises, je peux vous dire que nous n'avons pas l'intention d'y renoncer !

    Un exemple : la fermeture des PME. Celles où le respect des distances n'est pas possible, comme un salon de coiffure, pas de problème, tout le monde le comprend bien. Mais, bordel, des dizaines de milliers d'entreprises suisses, où les distances sont parfaitement possibles, ont dû fermer, à cause de l'aspect linéaire, uniforme, aveugle, de la décision de Berne !

    Alors maintenant, ça suffit. Il faut commencer le redémarrage de notre économie suisse. Pour les intérêts supérieurs de notre pays, au premier plan desquels j'ai toujours placé la cohésion sociale, c'est essentiel. On ne peut pas laisser mourir d'inanition l'une des économies les plus vivaces de la planète. Elle fait partie d'un tout, et permet de nourrir, par la redistribution, un système social dont nous avons, en tout cas depuis 1947, tout lieu d'être fiers.

    Alors maintenant, ça suffit. Les moralistes à la petite semaine, ça suffit. Les délateurs de balcons, ça suffit. Les confinés salariés qui se permettent de faire la leçon aux indépendants et aux PME, ça suffit. La rugosité prétorienne des exécutifs, ça suffit, et M. Berset vient de déraper en évoquant l'hypothèse d'un couvre-feu. L'inexistence parlementaire, ça suffit. Nous avons mieux à construire que cette Ligne Maginot de l'extase défensive. Le salut n'est pas dans la forteresse, mais dans le mouvement. Il est dans l'offensive, pas dans la léthargie.

     

    Pascal Décaillet