Liberté - Page 405
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La Sphinx
Sur le vif - Jeudi 10.12.20 - 01.08hC'est terrible à dire, mais il y a toutes les chances que le Triste Sextuor, entre le printemps 2021 et le printemps 2023, finisse par engloutir le nouvel élu. L'avaler. L'assimiler. Le faire sien, comme la Sphinx de la Machine infernale, de Cocteau, dans son éblouissant monologue.Victoire du grégaire sur l'individu. De la glaise sur le marbre. Des petits pactes entre amis, sur la puissance d'une solitude.Oui, cette digestion de l'araignée est possible. Même avec l'élection du plus brillant. Du violent admirable.Et la tristesse, alors, s'emparera du Septuor.Pascal DécailletLien permanent Catégories : Sur le vif -
Le Triste Sextuor ne nous dupera plus longtemps !
Sur le vif - Mercredi 09.12.20 - 16.52hCatastrophique contre-prestation de Mmes Emery-Torracinta et Fontanet, à l'instant, en "point presse" du Conseil d'Etat, à propos des rapports no 1 et no 2 sur la gestion du Département de l’Économie.Sous la neutralité des airs, la fausse objectivité des mots, le jargon RH, on tente de camoufler une liquidation politique. Nous venons d'apprendre que Pierre Maudet n'a plus de bureau. On lui a retiré ses cylindres. Son secrétaire général s'est installé à sa place. Ca, ce sont les faits. La réalité d'une mise à l'écart. L'humiliation d'un ostracisme.Le reste ? Le reste, ce sont des mots. Des postures. Du vocabulaire de spécialistes en relations humaines. Un immense paravent. Ces deux Conseillères d'Etat parlent, nous entendons autre chose. Elles donnent des signes, nous en décryptons d'autres. Et en face, on se contente, bien sagement, de leur demander "des précisions".Pendant ce temps, le super-ministre-de-la-Police-et-de-la-Santé se tait. Il est habile.On pense ce qu'on veut de M. Maudet, la moitié de mes lecteurs est pour lui, l'autre est contre, chacun est libre de juger. Mais moi, je dis vous une chose : ce Triste Sextuor ne nous dupera plus très longtemps.Pascal DécailletLien permanent Catégories : Sur le vif -
A mercredi prochain !
Commentaire publié dans GHI - Mercredi 09.12.20
Lorsqu’un gouvernement abuse de la parole, parce qu’il s’exprime en permanence, son autorité s’affaiblit. Les ineffables « points presse » du Conseil d’Etat genevois, depuis le début de la crise sanitaire, en sont un exemple flagrant.
Singulier exercice, que cette monstration hebdomadaire du pouvoir exécutif, le mercredi après-midi. On y voit, filmés en direct, nos ministres pérorer, se remercier entre eux de se donner la parole, « Merci Madame la Présidente », « Comme l’indiquait fort justement mon préopinant », et autres tics de langage de l’officialité politique, quand elle se gonfle d’importance, et tourne en circuit fermé.
Ils pérorent. Enoncent leurs directives, leurs ukases. Ils se passent la parole comme une balle de tennis. Ils sont entre eux. Se congratulent. Et en face, nulle contradiction. Juste des questions, bien sages, sur des précisions factuelles, pour « être sûr d’avoir bien compris ».
La démocratie sort-elle gagnante de de ce super-show du mercredi ? La réponse est non. La parole ministérielle va dans un seul sens. Elle ne souffle nulle contradiction. Elle met en évidence, contre le vœu des locuteurs, les dissensions internes, ce qui est au mieux amusant, au pire fort pesant. Il n’y y rien. Aucun échange. Aucune vie. Juste des magistrats qui parlent, en regardant droit devant eux. « Pas de questions ? ». « Merci Madame la Présidente ». « Pour le reste, le Conseil d’Etat félicite le Président élu, M. Joe Biden ». Et la vie continue. A mercredi prochain !
Pascal Décaillet
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