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Liberté - Page 404

  • Juste le verbe. Juste le chant.

     
    Sur le vif - Dimanche 13.12.20 - 16.38h
     
     
    Du plus loin qu'il m'en souvienne, j'ai toujours été tourné vers l'Orient. Voyages familiaux, puis professionnels, vers le Proche-Orient, le monde arabe, la Grèce (innombrables), les Balkans, l'Afrique du Nord, la Turquie. Mosquées, Synagogues. Eglises orthodoxes des rites chrétiens d'Orient, syriaques, arméniens, coptes. Icônes byzantines. Grec néo-testamentaire. Dans ces pays-là, comme en Allemagne, je me sens dans une sorte de "chez moi", sous les apparences d'un ailleurs.
     
    En ce temps de l'Avent, je pense à ces trois Rois, "venus d'Orient". Porteurs de cadeaux. L'or, la myrrhe, l'encens. Denrées rares, sensuelles, précieuses. De ces passants étranges, fascinants, on ne sait presque rien. Depuis deux mille, ans, à leur sujet, on fantasme sur quelques lignes, toujours les mêmes, tirées des Écritures.
     
    Je pense à Martin Luther, et sa prodigieuse traduction de la Bible, en 1520. Lui aussi, un passeur. Il tire les mots des textes grecs, hébraïques. Il les transmute dans la langue véhiculaire de son temps, l'allemand du début du seizième siècle. Il invente des mots. Il invente la littérature allemande moderne. Et les plus grands musiciens, de Bach à Brahms (Deutsches Requiem), installeront leur musique sur cet allemand-là, ces mots-là. Luther est un Mage. Il encense les mots. Il prend les syllabes, les transforme en or.
     
    On peut aimer l'Orient tout en aimant passionnément les Allemagnes. Par la langue et par la musique. Il n'y plus ni Elbe, ni Jourdain. Juste le verbe. Juste le chant.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Populisme de la gentillesse

     
    Sur le vif - Samedi 12.12.20 - 11.40h
     
     
    Méfions-nous des sourires, des douceurs et des bons sentiments. Méfions-nous du suave. Regardons la réalité des choses.
     
    L'effondrement de la classe moyenne à Genève. La taxation hallucinante du travail. La maigreur famélique des retraites. Le chômage des jeunes. La fabrication de milliers d'assistés. La dette abyssale, que même des ministres de droite contribuent à creuser. La dette, ce poison légué à nos enfants.
     
    Jugeons nos dirigeants - et nos dirigeantes - sur leurs actes. Pas sur leurs belles paroles, leur côté "société libérale avancée", leurs maternalisme façon RH.
     
    Ils parlent d'ailleurs beaucoup trop, avec leurs shows du mercredi. Qu'ils agissent ! Qu'ils diminuent la pression fiscale sur les classes moyennes ! Qu'ils laissent bosser les entreprises ! Qu'ils réduisent le train de vie de l'Etat !
     
    Parce que les beaux discours humanistes, tellement faciles, ce populisme de la gentillesse prétendument accompagnante, ça va un moment.
     
    Suis-je le seul, à Genève, à n'en être pas dupe ?
     
     
    Pascal Décaillet

  • Pas dans dix mille ans !

     
    Sur le vif - Jeudi 10.12.20 - 11.00h
     
     
    Dans le décryptage du réel en politique, j'aime avoir quelques longueurs d'avance. Je suis, depuis toujours, pour une conception vive, réveillée, simultanée, de mon rôle de commentateur. Parce qu'arriver après tout le monde, cinq ans après, une fois que les acteurs ne sont plus au pouvoir, qu'il n'y a plus d'enjeu, plus de prise de risque, plus de danger... Je laisse à d'autres. Innombrables, au portillon. Les courageux de la 25ème heure !
     
    François Longchamp, c'était du temps de ses réseaux de l'ombre qu'il fallait en parler, pas maintenant. Pierre Maudet, du temps où il faisait valser les fusibles, pas quand il est à terre. Le Triste Sextuor, pire Conseil d'Etat depuis Fazy, équipe grave et préjudiciable pour la République, c'est maintenant qu'il faut souligner ses errances. Maintenant, vous m'entendez, pas demain !
     
    Maintenant. Pas dans dix mille ans.
     
     
    Pascal Décaillet