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Liberté - Page 274

  • Plus de deux Français sur cinq

     
    Sur le vif - Lundi 25.04.22 - 06.17h
     
     
    La victoire d’Emmanuel Macron est sans appel. L’homme est légitimé à présider la France pendant cinq nouvelles années. Je ne partage pas les idées libérales, européistes, libre-échangistes et immigrationnistes du Président réélu, mais la moindre des choses est de reconnaître le résultat très net du scrutin.
     
    L’homme est jeune, énergique, déjà expérimenté : il est, comme dans le premier vers de la Divine Comédie, au milieu du chemin de son parcours présidentiel. Il est à son apogée.
     
    La Cinquième République fonctionne. Les Français ont élu le Président. Ils vont maintenant procéder aux législatives, c’est une autre affaire, nous verrons. Nous n’avons strictement aucune idée de ce qui se passera ces cinq prochaines années. Mais nous vivons des temps difficiles, la France a besoin d’un capitaine, elle en a un. La Cinquième fonctionne, comme jamais.
     
    Hier, Marine Le Pen a porté les idées nationales, souverainistes et protectionnistes à leur plus haut niveau historique. Plus de 13 millions de voix, quelque 42%. Plus de deux Français sur cinq. Ça n’est pas une majorité, mais c’est une lame de fond.
     
    La vraie opposition, c’est elle. Inexorablement, ces dix dernières années, elle aura fait progresser les idées de sa famille politique. Elle croit à la nation, non aux conglomérats. Elle refuse toute tutelle, tout Empire. Elle a une conception très précise, révolutionnaire, des droits du peuple. Elle rejette l’impérialisme américain. Elle veut protéger l’industrie et l’agriculture françaises. Elle prône une régulation draconienne des flux migratoires. Bref, elle est aux antipodes de la politique de Macron. Il était juste que le binôme final fût cet antagonisme-là, et nul autre.
     
    Plus de deux Français sur cinq. Ils n’ont pas gagné, mais ils demeurent la force montante. Depuis des années, ils sillonnent. Ils labourent. Ils patientent. La progression de leur implantation, commune par commune, département par département, est saisissante. On est à des milliers de lieues marines des seuls effets de mode télévisuelle de tel autre candidat.
     
    Plus de deux Français sur cinq. L’Autre France est là, qui veille. Elle n’a pas dit son dernier mot.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Le peuple élague et clarifie

     
    Sur le vif - Samedi 23.04.22 - 09.52h
     
     
    Nous, les citoyennes et citoyens, pouvons faire la politique nous-mêmes, directement. Nous disposons, en Suisse, des armes pour cela. La démocratie directe est une chance inouïe. Elle est une grâce. Elle est faite pour qu’on s’en serve, non pour qu’on la laisse dormir.
     
    Le peuple qui vote (démos) n’est pas une masse de rue, qui braille derrière des pancartes. Il est une institution de notre système politique. Comme les parlements. Comme les gouvernements. Mieux : il est celle qui prime sur les autres. Le peuple n’a pas « raison », comme on le dit faussement. Mais il tranche. Il décide, en ultime instance. Il est le souverain.
     
    Nous attachons beaucoup trop d’importance aux partis, à leur cuisine, à la vie interne des parlements, aux corps intermédiaires, aux milliers de féodalités associatives qui fragmentent l’unité de notre pays. Notre Suisse est multiple, certes, c’est son secret et c’est son charme, mais il n’est écrit nulle part qu’il faille ajouter à cette diversité naturelle des strates infinies de complexité. La Suisse a besoin de simplifier ses équations : des domaines comme la gestion de l’asile, la politique de santé, sont devenus illisibles, par surabondance d’acteurs, de baronnies.
     
    Les partis, les corps intermédiaires, la toile associative alourdissent l’équation. Le peuple simplifie. Le Nœud Gordien, il le tranche. L’initiative populaire modifie la Constitution, les parlements font des lois d’application (ils le doivent, et trahissent s’ils s’y dérobent, comme pour le 9 février 2014), et l’affaire est réglée.
     
    Nous avons besoin du peuple, pour élaguer le foisonnement d’herbes inutiles. Pour voir clair. Pour voir loin. Les droits populaires doivent être défendus de toutes nos forces. Le meilleur moyen de leur rendre hommage, c’est, tout simplement, de les utiliser.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Colleurs d'étiquettes

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 20.04.22

     

    Se contenter de coller des étiquettes sur l’adversaire, pour le disqualifier et éviter tout débat, ça marche de moins en moins. Et bientôt, ça ne fonctionnera plus du tout. « Fasciste », « xénophobe », « populiste », les bonnes vieilles rengaines, si commodes pour jeter l’autre dans le camp du Mal, et s’ériger soi-même dans celui du Bien, c’est bientôt fini. Le truc est usé, laminé, jusqu’à la moelle.

    Elle date de quand, cette vieille ficelle ? Au moins de Mai 68, lorsque fleurissaient, sur les murs de Paris, des slogans aussi efficaces (à l’oreille) que scandaleux sur le fond. Exemple : « CRS-SS ! », où les Compagnies républicaines de sécurité, qui n’étaient certes pas des tendres dans les manifs, se voyaient comparées, 23 ans après la guerre, avec les tueurs nazis. Le slogan sifflait, il était d’une incroyable efficacité acoustique, mais l’assimilation était tout simplement scélérate. A l’âge de dix ans, très informé déjà de la Seconde Guerre mondiale, je trouvais ces cinq syllabes inadmissibles.

    Les colleurs d’étiquettes seront bientôt à bout de souffle. Parce que leur vieux truc ne marche plus. En France, en Suisse, dans toute l’Europe, les gens veulent des réponses sur le fond. La souveraineté de leur pays. Son indépendance. Un contrôle drastique des flux migratoires. Une éducation de qualité, sans fadaises. Une maîtrise nationale de l’agriculture, de l’industrie, de l’alimentaire. Une fiscalité raisonnable. Un pouvoir d’achat correct. Ils veulent que l’on parle de cela. Les étiquettes, ils s’en foutent.

     

    Pascal Décaillet