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Liberté - Page 270

  • L'égocentrique et les morts-vivants

     
    Sur le vif - Mardi 03.05.22 - 06.03h
     
     
    Que Mélenchon fasse son micmac avec les morts-vivants du PS et des Verts, c’est une chose. Mais l’incroyable pub des médias français à ce tour de passe-passe !
     
    Le moindre déplacement de M. Faure, le parfait inconnu qui dirige les ultimes lambeaux du PS (1,8%), dans les locaux de la France insoumise, est guetté par des foisons de micros et de caméras.
     
    Les médias français se conduisent comme un auteur en quête de personnage. Comme dans une présidentielle. Alors que le combat législatif est d’essence foncièrement collective. En cela, ils jouent le jeu du monstre d’égocentrisme Mélenchon.
     
    Les législatives, ce sont 577 combats, dans les circonscriptions. Obnubilés par un seul acteur, les surexcités des TV privées parisiennes transforment cette pluralité nationale en roman-photo autour d’un personnage unique. Ils refont la présidentielle. Ils mettent en musique l’égo du Fouquier-Tinville des plateaux.
     
    Pendant ce temps, pas un mot sur Marine Le Pen. Pas un mot sur les treize millions de Français, 42% des votants du 24 avril, qui épousent ses options politiques. Cette distorsion du réel fait le jeu de l’égocentrique. Elle fait surtout celui de Macron, qui pourra placer ses godillots au Palais-Bourbon. Jamais les médias français n’ont a ce point ciré les bottes du pouvoir.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Le roué aux mille tours

     
    Sur le vif - Lundi 02.05.22 - 15.33h
     
     
    Le 24 avril, plus de 13 millions de Français, 42% des votants, ont accordé leur confiance à la politique défendue par la rivale de Macron au second tour. La vraie opposition, pour cinq ans, c'est elle. La vraie opposition, c'est eux.
     
    Si Mélenchon avait été au second tour, contre Macron, il n'aurait jamais fait 42%. Jamais ! Les Français aiment bien avoir Robespierre et Saint-Just dans leurs livres d'Histoire, pas en 2022 à l'Elysée.
     
    Le type de scrutin, majoritaire à deux tours, favorise les alliances et la cuisine politique de la pire espèce. Ce diable de Mélenchon, rusé comme mille-et-un renards, profite de la situation pour diviser la droite ("Républicains, vous n'allez quand même pas vous allier, aux législatives, avec la Bête immonde"), et à l'inverse accrocher les lambeaux de la gauche à son panache prétendument rassembleur. C'est un tour de passe-passe, de la pire espèce. De la cuisine rappelant les heures les plus sombres des combinards de la Quatrième République.
     
    Procédé pendable. Dans lequel s'engouffrent, par haine des 42% du 24 avril, les médias parisiens, et autres TV privées de surexcités germanopratins. Ils encensent Mélenchon. Ils le trouvent génial. Hannibal passant les Alpes, c'est lui. Déjà, ils nous le prédisent à Matignon. Déjà, un nouveau Léon Blum, un nouveau printemps 36. Déjà, un gouvernement de Front populaire, que Macron n'aurait d'autre choix que d'accepter.
     
    Le système français est vermoulu. Et c'est l'instauration du quinquennat qui l'a tué, en faisant coïncider le temps législatif avec le temps présidentiel, comme je le souligne dans mon billet précédent. Immense erreur, contraire à la philosophie politique du fondateur de la Cinquième République, Charles de Gaulle.
     
    Puissent les électeurs français, malgré cet infâme micmac, remettre l'égocentrique Mélenchon à sa place. Celle d'un tribun remarquable. Celle d'un agitateur d'idées. Mais pour le sens de l'Etat, celui de ses intérêts supérieurs, le roué aux mille tours, odysséen jusqu'à l'ultime ficelle, ne sera jamais l'homme de la situation.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Le chef, c'est Macron. Pas Mélenchon

     
    Sur le vif - Lundi 02.05.22 - 09.59h
     
     
    On peinera à trouver en moi en partisan de Macron. Mais le vainqueur de la présidentielle, c'est lui. L'élu légitime, pour cinq ans, c'est lui. Le pierre angulaire, jusqu'en 2027, c'est lui. Ainsi le veut la Cinquième République. Ainsi le décrit, avec un saisissant génie prémonitoire, le Discours de Bayeux, prononcé par Charles de Gaulle le 14 juin 1946, au début d'une longue traversée du désert de douze ans, pendant laquelle la France sera livrée à l'impuissance impersonnelle des partis.
     
    Idéologiquement, je ne suis pas pour Macron. Je soutiens, en grande partie, les idées de sa rivale du second tour : indépendance, souveraineté, refus de toute supranationalité, contrôle draconien de l'immigration, et surtout droits populaires, permettant au peuple d'influer directement sur le destin national.
     
    Je ne suis pas pour la politique de Macron, mais c'est lui qui a gagné le 24 avril. La pierre angulaire, c'est lui. Le choix du Premier ministre, en absolue liberté, c'est lui. La politique étrangère, c'est lui. La défense nationale, c'est lui. Ainsi le veut, depuis plus de mille ans, la vieille séparation française entre l'Etat et le gouvernement, le Roi et le Sénéchal, le Président et le Premier ministre.
     
    Dans ces conditions, il est totalement insupportable que le troisième homme du premier tour exige des Français qu'ils le "nomment Premier ministre". On ne refait pas la présidentielle, on ne refait pas un combat personnel, alors que ce dernier, celui de l'incarnation pour cinq ans, vient justement d'être tranché. Le procédé, en plus d'être d'un égocentrisme démesuré, est pitoyable de confusion, volontairement instillée, car l'homme est très intelligent.
     
    Mélenchon a le droit de rêver d'une Sixième République. Mais on ne change pas les règles en cours. Pour l'heure, la France est sous la Cinquième. Hélas, cette stupidité de quinquennat fait coïncider, depuis vingt ans, le temps législatif avec le temps présidentiel. De quoi accentuer la confusion. Mais le Président est le Président. Il incarne l'Etat, pour cinq ans. En aucun cas ses mains ne sont liées, pour le choix du Premier ministre.
     
    Mélenchon est un égocentrique de la toute dernière démesure. Au moment d'entamer le combat législatif, d'essence éminemment collective, il arrive encore à tout ramener à sa personne : "Elisez-moi Premier ministre !". Le jour venu, cet égo le perdra.
     
    Je ne suis pas pour Macron. Mais il a été élu pour cinq ans. C'est ainsi. Il faut respecter le scrutin. Puisse-t-il, garant des institutions, préserver la France de la folie de pouvoir du Premier tambour des exécutions.
     
     
    Pascal Décaillet