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Préférer la joie, toujours

 
Sur le vif - Mercredi 19.10.22 - 16.51h
 
 
Par ma nature solitaire et ma haine des foules, je ne suis pas franchement un cinglé des Fan Zones. Ni du football. Mais enfin, des milliards d'humains adorent ce sport, il y a un Mondial, il a beau se dérouler au Qatar, nos contemporains ont le droit de s'y intéresser. Pendant ce temps, j'écoute de la musique sur Mezzo, je lis, je visionne des archives sur l'Histoire allemande. J'ai besoin d'intimité dans l'existence, chacun ses limites. Chacun fait de sa vie ce qu'il veut.
 
La gauche morale finira par tuer la gauche. Tuer quelle gauche ? Mais la seule qui vaille, pardi ! La gauche avec le sens de l'Etat, de la communauté nationale, de la cohésion de tous. La gauche qui se bat pour la justice sociale.
 
La gauche morale, tellement représentée à Genève, c'est celle qui veut prêcher, confesser, interdire, punir, damner. Elle est devenue pire que les pires clercs, toutes religions confondues, des pires époques. Elle n'aime ni la vie, ni la joie. Dans la magie du Psaume, elle préfère la colère vengeresse à la puissance musicale de la syllabe. Elle édicte. Elle promulgue. Elle met à l'index. Elle excite la meute. Elle indique la nature du péché. Elle désigne le coupable. Elle dresse la liste des proscrits. Elle affiche la sentence. Elle punit. Ah, les braves gens !
 
Je déteste les foules. Je n'ai, de ma vie, jamais mis les pieds dans une fan zone. Je ne soutiens en rien le régime du Qatar, sa manière de traiter ses ouvriers, ses aberrations face à l'environnement. Mais j'aime la liberté. J'aime que des contemporains soient heureux de se réjouir d'un match. Je préfère Bartók, Debussy ou Rameau. Mais chacun est libre, bordel ! Libre d'aimer le foot, même venant du Qatar. Libre de ses joies. Libre de ses passions.
 
La gauche morale finira par tuer la gauche. Je devrais m'en réjouir, au fond. Mais quelque chose en moi, une petite voix, m'incite à préférer la joie. Celle de Schiller. Celle de Beethoven. Celle d'un supporter, au moment du but. Celle de tout humain qui s'arrache, même furtivement, à la banalité du monde.
 
 
Pascal Décaillet
 

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