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Liberté - Page 1532

  • Page blanche

    Edito du 7- 8  -  Radio Cité  -  Mardi 02.09.08  -  07.05h

     

    D’abord, il y a cette page blanche. Cette formidable chance que vous donne l’Histoire : coucher sur le papier quelques grandes lignes qui devraient guider, sur plusieurs générations, une communauté humaine. C’est cela, une Constituante : avant que d’être juridique, c’est une projection de rêves et de désirs pour le vivre ensemble d’une société.

    Bien sûr, cela marche mieux lorsqu’on est porté par le vent de l’Histoire : la Révolution française, ou, par exemple, la création du canton du Jura. Lorsqu’on nous prend à froid, sans qu’il y ait péril en la demeure, comme c’est le cas à Genève, l’exercice peut paraître gratuit. Ou trop stratosphérique pour vraiment toucher les gens.

    C’est pour cela que nous avons voulu, tous les matins à 07.50h, une séquence vivante. Avec des gens qui arrivent préparés, les idées claires, et qui ont vraiment une ambition pour Genève. Tous les vendredis, Audrey Breguet viendra nous résumer les idées émergentes, toutes listes confondues, de la semaine. Et puis, nous, dès ce matin, nous allons faire un petit tour des personnalités ayant joué un rôle important dans une Constituante. Et nous ouvrons les feux, dans un instant, avec François Lachat, l’un des pères du canton du Jura.

    Bien sûr, sur les listes, il y a trop de monde. Il y d’ailleurs trop de listes. Trop d’adjonctions de corporatismes, qui profitent de l’aubaine pour se profiler. Trop de candidats de passages, toutes listes confondues, qui sont juste là pour se faire un nom. Mais qu’importe, pensons à la parabole : le bon grain et l’ivraie, c’est dans la Bible, un bouquin que je vous recommande. Qui a été écrit, lui, par des gens inspirés. Souhaitons le même destin à notre future Constitution.

     

    Pascal Décaillet

  • Poches sous les yeux


    Edito du 7-8  -  Radio Cité  -  Lundi  01.09.08  -  07.05h

     

    Ils ont des poches sous les yeux, le regard vide, ils ont passé la moitié de la nuit sur leur ordinateur, se sont levés au dernier moment pour filer à l’école, n’ont pas pris le temps de déjeuner. Ces enfants-là, ces ados, il y en a beaucoup, il y en a trop.

    Et les profs commencent à en avoir marre. Ils aimeraient au moins pouvoir dispenser leurs cours devant des humains à peu près réveillés, des consciences capables de recevoir un message, et aussi d’en émettre. Plutôt que devant des veaux.

    A cet égard, l’idée lancée par le brillant conseiller d’Etat chargé de l’Instruction publique bernoise, Bernhard Pulver, est, à coup sûr, à creuser. Renvoyer les parents à leurs responsabilités. Le faire en toute amitié, sur la base d’un partenariat, dont les termes, davantage qu’aujourd’hui, pourraient être fixés par écrit. Ensuite, faut-il les menacer d’amendes s’ils ne viennent pas aux réunions de parents, on peut en discuter. Mais au moins leur rappeler qu’ils ont, dans le système scolaire, leur part de responsabilité.

    Car enfin, que les méthodes d’apprentissage soient globales ou classiques, que la géographie nous enseigne le climat plutôt que les capitales, que l’Histoire s’occupe des grands mouvements de fond ou des batailles et des traités, de tout cela on peut discuter. Mais une chose est sûre : l’école est en droit d’attendre des élèves qu’ils arrivent en classe réceptifs, ouverts, et pas assommés par des jeux vidéo ou des blogs nocturnes.

     

    Pascal Décaillet

  • Pléonasme de rentrée


    Edito du 7-8  -  Radio Cité  -  Vendredi 29.08.08  -  07.05h

     

    Si vous êtes prof de français, et que vos élèves vous demandent la définition du pléonasme, je vous propose de leur donner deux exemples. Imparable.

    Premier exemple : « Les paysans sont mécontents ». C’est un pléonasme. Parce que les milieux qui défendent les intérêts agricoles, par définition, sont toujours mécontents. Par essence.

    Deuxième exemple : « Les syndicats d’enseignants sont mécontents ». Pléonasme. Toujours quelque chose à redire. Nous l’allons voir, tout à l’heure, sur le coup de 07.25h, avec Olivier Baud, qui, déjà, me regarde d’un œil torve.

    Très mécontents, les syndicats, parce que Charles Beer a osé prétendre, sur une radio, qu’ils en faisaient un peu trop dans le registre de l’insatisfaction systématique, qu’ils faisaient au fond du cinéma.

    Diable. Un ministre socialiste, lui-même ancien syndicaliste (et qui n’était d’ailleurs pas très doux dans cette fonction, mais, que voulez-vous, les temps changent), ait l’incroyable arrogance d’émettre l’hypothèse que, peut-être, la prise de parole syndicale relèverait d’une posture, voilà qui déclenche déjà les hurlements.

    Certes, il y a des problèmes d’effectifs. Notamment dans le post-obligatoire. Ces problèmes justifient-ils la piqûre de rappel de l’éternel mécontentement auquel nous avons droit à toute rentrée ? Comme une sorte de rite. Peut-être pour montrer qu’on existe. Mais ça n’est qu’une hypothèse. On a bien le droit, à sept heures du matin, de s’essayer un peu, aussi, à faire du cinéma, non ?

     

    Pascal Décaillet