Liberté - Page 146
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Le Père Décaillet aime-t-il les gens ?
Sur le vif - Samedi 02.09.23 - 16.07hLe Père Décaillet n'est pas en campagne. Mais le samedi, quand il fait ses courses, tout le monde l'aborde, toujours avec un immense sourire. Échanges brefs ("J'aime vos émissions, vos chroniques, continuez !"), mais intenses, chaleureux. On rit beaucoup, dans ces rencontres-éclairs.Le Père Décaillet ne s'est jamais présenté à aucune élection. Il admire ceux qui ont cette fougue : l'engagement citoyen exige une immense énergie. Il préfère mettre la sienne dans son boulot. Le Père Décaillet est un entrepreneur, fils d'entrepreneur. Il aime passionnément son travail. Il n'a, de sa vie, jamais demandé un seul centime d'assistance, ni de "subventions". Ni à l'Etat, ni à personne. Il a financé tout seul, il y a bientôt 18 ans, le lancement de son entreprise. Il n'a vécu, de toute sa vie, que de son boulot.Le Père Décaillet est un cinglé de politique, depuis l'enfance. Il vous défie tous - je dis bien : tous - de connaître comme lui l'Histoire politique de l'Allemagne, de la France ou de la Suisse depuis deux siècles. Il est un citoyen engagé, passionné. Il ne cache pas ses opinions, et ne joue pas les eunuques, comme tant de faux-culs.Avec lui, on sait à qui on a affaire. On aime, ou on déteste. Mais au moins c'est clair.Il aime passionnément la musique, la poésie, l'Histoire. Mais le Père Décaillet aime-t-il les gens ?PaD -
Thomas Mann, orfèvre et magicien
Sur le vif - Samedi 02.09.23 - 06.46h« Thomas Manns Idee einer deutschen Kultur » : au plus grand prosateur de langue allemande (avec Kafka), la Weltwoche consacre sa une et sa couverture. J’attends ce moment depuis si longtemps.Il faut imaginer ce que représente Thomas Mann pour un germaniste. L’orfèvre du mot. Le magicien de la phrase. Celui qui exploite si profondément les ressources à la fois complexes et savoureuses de la pensée allemande. Prenez Der Tod in Venedig, le premier travelling sur le personnage principal, arpentant la Prinzregentenstrasse de Munich, tout est là, dans un style éblouissant, jusqu’aux premiers indices de sa maladie.J’ai découvert Thomas Mann dans mon adolescence. Il m’accompagne sur la terre. Une œuvre exigeante, incroyablement travaillée, chaque mot pesé. Comme si chaque phrase, souvent longue, avait à exister en elle-même, détail intrinsèque, indépendant, indivisible, et cependant organe vital du corps du texte.Thomas Mann est partie inaltérable d’une langue allemande moderne lancée en 1522 par Martin Luther, lorsqu’il traduit la Bible, sans cesse revivifiée, réinventée, par Hölderlin, Brecht, Kafka, Musil, Paul Celan, Heiner Müller, Christa Wolf.Et puis, tous les autres. Tous ceux de l’immense forêt obscure, percée de lumières fugaces, joueuses, saisissantes. Jusqu’à cet Erlkönig, ce diable de mots qui ravit les enfants. Pour les emmener où, dans quelles contrées ? Vers quel destin ?Pascal Décaillet -
Zigomars subventionnés
Commentaire publié dans GHI - Mercredi 30.08.23
Le grand scandale, à Genève, c’est celui des « associations ». Vous n’imaginez pas le nombre d’entre elles, ou pire de « collectifs », quasiment tous de gauche, qui vivent en s’agrippant aux deniers publics.
Je suis profondément républicain, attaché à l’Etat. Si une cause d’intérêt public doit servir la collectivité, et notamment les plus précaires, c’est à l’Etat de s’en occuper. A Genève, on délègue énormément à cet inextricable tissu « d’associations », qui réclament des subventions, donc notre argent, celui des contribuables Et les obtiennent !
Certaines sont utiles, c’est vrai. Et viennent en aide aux plus faibles. Mais combien d’entre elles, incrustées jusqu’à la moelle dans les idéologies de gauche, profitent de l’argent public pour organiser des actions militantes ! Par exemple, au hasard, climatiques.
Si ces actes sont illégaux, je le dis tout net, non seulement les responsables doivent être condamnés, mais tout centime de subvention doit être retiré à « l’association », ou au « collectif », avec effet immédiat.
Citoyen et contribuable, je n’accepte pas que mes impôts servent à entretenir des zigomars qui, sous couvert « d’activisme », détériorent le patrimoine public, s’en prennent à l’intégrité des personnes et des biens. Au Canton comme à la Ville (où l’arrosoir des subventions pulvérise les records), un inventaire s’impose. Quelques coups de crayon rouge, aussi.
Pascal Décaillet