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Liberté - Page 1434

  • Ligne bleue

     

    Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Jeudi 25.02.10

     

    A côté de la Blitzkrieg d’Antoine Vielliard, politicien à Saint-Julien, contre l’indolence genevoise en matière de construction de logements, celle du regretté von Manstein, sur la Meuse et dans les Ardennes, en mai 1940, apparaît comme une marche pour la paix, en sandales, avec gong et invocations de Krishna.

    C’est qu’il est doué, Vielliard, il sait faire de la politique : monter des coups, parler avec image et références, brandir du concret, passer à l’attaque. Pour un centriste (il est Modem, le parti de Bayrou), la chose est assez insolite pour être relevée.

    Et puis, il ne manque pas de culot : Français, il vient faire la leçon aux Suisses. Et ma foi, sur le fond, il n’a pas tort : si vraiment certaines de nos communes ont dormi, ces dernières années, pourquoi ne pas le reconnaître ?

    Bien sûr, Antoine Vielliard est en campagne. Pour les Régionales. Bien sûr, il a trouvé là un os à ronger, une aubaine. Bien sûr, il en rajoute. Mais sa manière de fouler la ligne bleue de la frontière, de voir grand, préfigure peut-être, dans la douleur et une certaine vexation pour nous, nos intérêts communs de demain. Que nous soyons Suisses ou Français. Et cela, ce formidable coup de gueule, vaut sans doute mille fois mieux que toutes les leçons sur « l’Agglo », cette machine à laquelle le gros des gens, pour l’heure, ne comprend strictement rien. Merci, Antoine.

     

    Pascal Décaillet

     

  • La Commission de la Constituante veut un président pour toute la législature

     

    Sur le vif - Mardi 23.02.10 - 16.20h

     

    Présidée par le libéral Lionel Halpérin, la Commission 3 de la Constituante, chargée de redessiner les institutions genevoises, a pris d’importantes décisions dans ses séances des 14 janvier, 20 janvier, 28 janvier et 3 février 2010. On retiendra en priorité, votée par 11 voix, la volonté de faire élire le Conseil d’Etat au système majoritaire « vaudois » : 50% des votants. A coup sûr, un changement de taille, qui rendrait moins possible qu’aujourd’hui les alliances patchwork et la neutralisation de l’adversaire en lui tenant la barbichette.

     

    Egalement acceptée, par 14 voix, la tenue du premier tour de l’élection du Conseil d’Etat en même temps que l’élection au Grand Conseil, et non un mois plus tard, comme aujourd’hui.

     

    Deux mandats maximum

    Par 10 voix, la Commission donne également son feu vert à deux mandats maximum, mais sur une base de cinq ans. Dix ans comme conseiller d’Etat, ça suffit ! Les 24 ans d’André Chavanne, certes homme d’Etat hors pair (1961-1985), appartiennent bel et bien au passé.

     

    Un "gouverneur" pour Genève

    Changement majeur : par 10 voix contre 2, les commissaires veulent un président du Conseil d’Etat sur toute la durée de la législature, et non plus seulement par rotation, tous les ans. Cette réflexion, qui se tient aussi au plan fédéral, revient très souvent chez ceux qui veulent donner aux institutions de notre pays une gouvernance plus lisible, plus rapide, plus adaptée aux périodes de tempête.

     

    Pas d'élection du président par le peuple

    En revanche, par une nette majorité de 13 voix, la Commission se refuse à une élection du président du Conseil d’Etat par le peuple. Le « premier ministre » doit demeurer élu par ses pairs. Là aussi, le modèle vaudois, décidément bien inspiré en l’espèce, s’impose comme naturellement.

     

    Répartition des Départements: un contrôle du Parlement

    Enfin, pour ne pas faire trop long, retenons l’acceptation, par 9 voix, du droit pour le Grand Conseil de refuser, par voie de résolution, la répartition des Départements soumise par le Conseil d’Etat en début de législature. Pour éviter les abus ? Les dicastères mammouths ? Les prébendes sur certaines grandes régies ? A ce stade, un parfum de réflexion s’impose…

     

    Pascal Décaillet

     

  • Eveline et les séraphins

     

    Sur le vif - Dimanche 21.02.10 - 18.50h

     

    Conseillère fédérale d’un parti dont j’ai oublié le nom, la Grisonne Eveline Widmer-Schlumpf a-t-elle l’intention, dans les jours qui viennent, de prôner la révolution prolétarienne, le contrôle des moyens de production, ou alors peut-être, pour la route, un petit plan quinquennal ?

    Elue, un certain jour de décembre 2007, par une gauche dont elle n’était absolument pas issue, et qu’elle pratiquait encore moins comme conseillère d’Etat, aurait-elle des gages à lui donner pour 2011 ? S’appuyer sur ses adversaires pour parvenir aux affaires, tenter de rejouer ce jeu de dupes quatre ans plus tard, cela porte un nom : nous dirons, par courtoisie, ductilité. Mais nous pensons à un autre. Le lecteur, selon son bon vouloir, choisira.

    Et le chœur des esprits purs, toutes trompettes dehors, entonnera la louange des séraphins. De la fraude à l’évasion, il n’y aurait plus qu’un pas. De la ductilité à la capitulation pour convenance personnelle, il n’y en a qu’un autre. Plus fin qu’une feuille de cigarette. Plus émacié que l’honneur perdu, un soir d’hiver.

     

    Pascal Décaillet