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Liberté - Page 1314

  • Droite genevoise : le curseur déplacé

     

    Sur le vif - Dimanche 20.03.11 - 22.42h

     

    Cyril Aellen a gagné. Florence Kraft-Babel, la candidate libérale, figurera bel et bien à côté d’Eric Bertinat sur la liste UDC. Décision prise tout à l’heure, au Château de Penthes, par l’Assemblée du parti libéral.

     

    Cela n’est pas une révolution. Et n’empêchera pas la gauche, cette fois encore, de gagner en Ville de Genève. Mais cela est une évolution. Pour la première fois, le vieux parti patricien accepte de considérer l’UDC genevoise, section locale du premier parti de Suisse, comme autre chose que comme des gueux. C’est un peu une fortification qui tombe, pour prendre une image fazyste.

     

    Le PDC, déjà, regrette cette décision, mais en prend acte. Il a choisi d’autres options, c’est son droit le plus strict. Souhaitons que la droite genevoise sorte renforcée de cette crise. La droite, pas l’Entente. La droite, c’est un système de valeurs, une philosophie politique, qu’on aime ou non, mais qui constitue, depuis la Révolution française, l’un des piliers de l’identité républicaine. L’autre, tout aussi respectable, étant la gauche.

     

    L’Entente, ça n’est qu’un compromis électoral. Efficace pendant des décennies, certes. Mais essoufflé depuis des années, n’étant à vrai dire devenu qu’un système à assurer la pérennité des notables. L’Entente n’est pas un but en soi, l’Alternative non plus d’ailleurs. Le but, c’est la clarté des fronts. C’est cela, la démocratie.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     


  • Rossini flingue Ziegler

     

    Sur le vif - Dimanche 20.03.11 - 12.12h

     

    La Soupe, décidément, devient le lieu de petites phrases qui tuent. Il y a quelques semaines, c’était l’assassinat, d’une balle dans la nuque facturée au parti de la famille, de Dominique de Buman par le jeune et brillant Fribourgeois Emmanuel Kilchenmann. Là, à l’instant, ce fut la mise à mort, à bout portant, du mythique Jean Ziegler par le redoutable chasseur de Nendaz Stéphane Rossini, vice-président du parti socialiste suisse.

     

    Comme de Buman, Kilchenmann est PDC. Comme Ziegler, Rossini est socialiste. En politique comme dans la tragédie grecque, on n’est jamais mieux occis que par les siens.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Juste un réglage du curseur

     

    Sur le vif - Samedi 19.03.11 - 12.08h

     

    Les libéraux, demain soir au Château de Penthes, accepteront-ils que Florence Kraft-Babel figure à côté d’Eric Bertinat, sur la liste UDC ? C’est une question aussi ouverte que « Tchen tenterait-il de lever la moustiquaire ? », nous verrons.

     

    Dans cette affaire, l’enjeu n’est même plus la victoire du 17 avril, elle sera celle, sans doute éclatante, d’une gauche qui pourra se frotter les mains. Et il y aura encore des roses distribuées par Grégoire Carasso, des sourires au-dessus d’écharpes vertes, et bref, pour quatre ans, c’est reparti.

     

    Non. L’enjeu, ce sont les échéances à venir. Et c’est avec vision sur ces dernières que Cyril Aellen a pris date. Élections fédérales le 23 octobre. Bataille des Etats. Élections cantonales, l’automne 2013. Scrutins qui se préparent dès maintenant.

     

    Il y a deux écoles. Ceux qui se cramponnent à l’idée que le Centre est le pivot du monde. Ceux qui veulent la clarté des fronts : la gauche, la droite, ça n’est pas, ça n’a jamais été, ça ne sera jamais la même chose. Et à peu près l’ensemble des démocraties du monde, comme le relève régulièrement Pierre Kunz, offrent à leurs électeurs un choix bipolaire, entre deux grandes familles (ou deux grands regroupements) politiques. La Suisse, doucement, mais inéluctablement, glisse vers ce modèle.

     

    À Genève, les paravents de morale, les éternelles références – parfaitement ridicules - aux derniers mois de la République de Weimar, camouflent une réalité plus sordide : la peur de quelques édiles – et de leurs cabinets noirs – de perdre un pré carré bien confortable qui leur permettait de survivre par des alliances autrement biscornues que celle des libéraux et de l’UDC municipale genevoise.

     

    La Suisse est un vieux pays conservateur. Les deux tiers du Parlement fédéral sont à droite, ce qui est sans comparaison en Europe. Et cela pourrait bien se renforcer encore le 23 octobre. À Genève, le Canton est à droite. Et même en Ville, la gauche a perdu sa majorité absolue. La démarche de Cyril Aellen, c’est, partant de ces réalités, de déplacer en douceur le curseur des alliances, vers la droite.

     

    Ni séisme, ni révolution. Juste un petit déplacement du curseur.

     

    Pascal Décaillet