Sur le vif - Jeudi 17.11.11 - 14.14h
Juxtaposition sans hiérarchie d'objets n'ayant aucun rapport entre eux, le communiqué hebdomadaire du Conseil d'Etat genevois suinte la grisaille, le primat de l'administration, l'envie de se pendre. En vain, on irait y quérir le moindre embryon de vision politique, déclinée en priorités.
La dernière performance date d'il y a quelques minutes. Au milieu d'un salmigondis de notices disparates, figurent les félicitations du gouvernement genevois à Raymond Loretan, nommé, par amitiés chrétiennes, président de la SSR. La nomination date du 22 septembre : on apprécie au passage la fulgurante célérité de notre septuor (octuor, en fait) dans l'art de la con-gratulation.
On goûte aussi sa précision : le Conseil d'Etat fait mention de « la grande expérience (de M. Loretan) dans le domaine des médias, de la politique et de l'économie ». Pour la politique, rien à dire : l'homme fut diplomate, secrétaire général du PDC, conseiller personnel d'Arnold Koller, et même constituant. Pour l'économie, accordons-lui, par les effets théologaux de la Grâce, ce blanc-seing.
Mais « grande expérience dans le domaine des médias » : désolé, mais nous séchons. Remarquez que, pour le poste que va occuper mon éminent compatriote, l'absence de toute connaissance de la réalité médiatique en Suisse figure plutôt au rang de qualité. L'actuel directeur général, centriste canal Euclide et croisé extatique de la cause du Bien, en donne, jour après jour, un exemple éclatant.
Pascal Décaillet