Sur le vif - Dimanche 13.11.11 - 15.57h
Pour moi, le plus grand échec de Berlusconi est culturel. Je pense souvent à l'ORTF de mon enfance, qui diffusait les Perses d'Eschyle, les "Chefs-d'œuvre en péril" patronnés pas Malraux, "Discorama" de Denise Glaser, des feuilletons magnifiques, bref nous "élevait", d'une certaine manière. Même dans l'ordre du divertissement. Chaque fois que je vais en Italie - à vrai dire, très souvent - je suis éberlué par l'absolue nullité des programmes TV. Même la RAI, qui fut une chaîne de référence, est devenue catastrophique.
Berlusconi n'a certainement pas ruiné son pays, et les livres d'Histoire seront sans doute un peu moins sévères que l'hystérie des commentateurs aujourd'hui. Mais ce qu'il en a fait culturellement, ou plutôt ce qu'il a défait, est dévastateur. Ce pays, ce peuple, valent tellement mieux que cette privatisation de la médiocrité. Dans cet ordre-là, la marge de reconquête est immense.
Pascal Décaillet