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Liberté - Page 1231

  • Au pied de la Croix, les femmes

     

    Sur le vif - Samedi 19.11.11 - 15.33h

     

    Catholique, je suis favorable, depuis très longtemps, à l'ordination des femmes. J'avais plaidé dans ce sens dans ma chronique de la Revue jésuite Choisir, no 528, de décembre 2003. Mon texte s'appelait "Le salut par les femmes", faisait allusion à sainte Claire, Thérèse de Lisieux et Simone Weil, rappelait l'éblouissant apport des femmes dans toutes les tâches des communautés chrétiennes, à commencer souvent par les plus frontales, les plus exposées, les plus courageuses. Je me souvenais aussi de la position de l'ancien archevêque de Milan, Carlo Maria Martini, que j'avais interviewé en 1996, pour la RSR: ce grand cardinal se déclarait favorable à l'accès des femmes au sacerdoce.

     

    D'où ma surprise, fort agréable, en lisant aujourd'hui la prise de position du nouvel évêque du diocèse de Lausanne, Genève, Fribourg et Neuchâtel, Charles Morerod, dans le Courrier: " Bien que Jésus se soit entouré de beaucoup de femmes, il a choisi exclusivement des hommes parmi ses apôtres. Pourquoi? Peut-être dans le sens d'un vision de complémentarité entre l'homme et la femme. Mais en réalité, je n'en sais rien".

     

    Ce "Je n'en sais rien" qui dilue et abolit sémantiquement la première partie de la phrase, je l'ai pris (à tort ou à raison) comme une fenêtre ouverte. Je me suis dit que seule la formation thomiste d'un dominicain pouvait à la fois reprendre l'antienne officielle, et juste après, imaginer qu'elle fût pulvérisée. Parce qu'au moins quelqu'un, plutôt que répéter les théories des chefs, reconnaît son ignorance sur les raisons profondes d'une inégalité.

     

    Je me réjouis beaucoup de faire la connaissance de Mgr Morerod: ce sera demain, à l'occasion du GRAND ORAL, qui sera diffusé à 18h, simultanément sur La Télé (VD + FR) et sur Léman Bleu (GE).

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • L'âne qui miaulait - Conte d'automne

     

    Vendredi 18.11.11 - 15.12h

     

    Bon allez, supposons. Un âne, au milieu d'un pré. A quelques mètres de l'animal, Eric Stauffer et le ministre genevois des Affaires sociales.

     

    Stauffer : « Ceci est un âne ».

     

    Le ministre : « Mais non. Ceci est un chat. Vous êtes un âne, mon ami ».

     

    Stauffer : « Ceci est un âne, je maintiens ».

     

    Le ministre : « Vous vous enfoncez. Vous voyez des ânes partout ».

     

    Stauffer : « Dans le cas présent, j'affirme et répète qu'il s'agit d'un âne ».

     

    Un quotidien bleu : « Epatant, le délicieux petit chaton que vient de repérer notre ministre, dont il convient de rappeler ici toute l'excellence en nomenclature systématique du règne animal. Il a certes de grandes oreilles, mais c'est un chat, soyons-en sûrs ! ».

     

    Stauffer : « Je dis et maintiens que c'est un âne ».

     

    L'âne (car c'en est un) : « Mais qu'ont-ils tous à me contempler ? ».

     

    Le ministre, deux ans plus tard : « A la réflexion, le chaton pourrait, vu sous un certain angle, être perçu comme ressemblant à un âne ».

     

    Stauffer : « A la bonne heure ! ».

     

    Le quotidien bleu : « Honneur à notre ministre, qui a, le tout premier, su reconnaître l'âne, sous de fallacieuses allures félines ! »

     

    L'âne : « Miaou ! ».

     

    Le cabinet du ministre : « Hi Han ! Hi Han ! ».

     

    Medeiros : « Ouarf, Ouarf ! ».

     

    Les mémés des Eaux-Vives : « Hosannah ! In excelsis ! ».

     

    Rideau.

     

     

     

  • Ecclésiales douceurs

     

    Sur le vif - Vendredi 18.11.11 - 09.38h

     

    Ce matin, sous la plume de mon estimé confrère David Haeberli, édito aligné couvert de la TG sur la position du ministre genevois des Affaires sociales, et de l'actuelle majorité parlementaire, bref le pouvoir en place. Avec une obédiente (pesons nos minuscules) clarté, l'éditorialiste nous explique à quel point la suppression du RMCAS (Revenu minimum cantonal d'aide sociale) est une bonne chose. Décidément, la case "édito" de ce journal, en page une, se confirme comme la propriété personnelle de ce ministre. Jamais, en aucune espèce, il ne s'y trouve contrarié. D'une même voix, on y chante ses louanges. Cela fleure l'ecclésial, la chapelle, voire la fraternité de crypte. Émouvant, non?

     

    D'où la divinité de la surprise en découvrant la page 2. Bonheur de lire la chronique politique d'Olivier Francey. Pour la première fois depuis l'invention du compas, un commentateur de ce journal égratigne le ministre qui, tel M. Jourdain, prône la préférence cantonale en s'interdisant surtout d'en prononcer le nom. Il eût émis des doutes sur Saint François en plein centre d'Assise, l'impertinence n'eût été pire. Bravo Olivier, et ne te laisse surtout Loger à nulle enseigne.

     

    Pascal Décaillet