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Liberté - Page 1195

  • La moiteuse communauté des lâcheurs

     

    Sur le vif - Vendredi 10.02.12 - 17.41h

     

    En politique, il arrive souvent qu'on lâche un homme. Les mots: toujours les mêmes ! Ses réflexes de survie, la moiteuse communauté des lâcheurs les dissimule derrière le paravent de la morale. Elle feint de découvrir, horrifiée, que le misérable a menti. Et cet acte, travestir la réalité, pourtant solfège de l'art politique, se transmue soudain en péché des péchés. Tartufferies ! Il y a juste de bons et de moins bons menteurs. Dans ce jeu de masques et bergamasques, autour de Mark Muller, les plus intelligents, les plus redoutables, ne sont pas ceux qui prennent la parole. Mais ceux qui se taisent. Par exemple, dans le noyau dur, historique, philosophique, du camp radical. En Ville. Et bien sûr aussi au Canton.

     

    Car il y a toujours des radicaux, et toujours des libéraux. Toujours les huiles, et toujours les pisse-vinaigre. Toujours de fiers grognards, et toujours, au balcon, le regard fatigué du patricien. Ces cercles-là, qui ne sont pas d'enfer, ne se sont, au fond, jamais mélangés. Tout au juste, on a cohabité pour la forme. La passion, mais chambre à part. La fusion, juste pour l'étiquette.

     

    Et puis, il y a les imprudents. Le Saint Apôtre guetteur de stigmates qui, dans l'immédiat aplomb du Salève, a peut-être rugi un peu trop vite. Montré les dents. Alors que les autres, là-bas, les chers cousins, celui de la Ville, qui tient les clefs, et puis ceux du Canton, demeuraient silencieux. Et les moiteux se mâtent, s'observent, genou à terre, l'œil dans la serrure, la glotte jouissant d'en apprendre sur le cher voisin, l'estimé cousin. Car le drame ne se joue pas dans le monde, non, juste dans la famille, sur le ton murmurant de Phèdre à Oenone. Et la douceur des syllabes n'a d'égale que le feu des ambitions. Cela se passe à Genève, en février 2012. Ou à Thèbes. Ou quelque part, derrière une colonne. Fière. Au milieu de la moiteuse communauté des lâcheurs.

     

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Politique mais illégale, la pression de PFU

     

    Sur le vif - Vendredi 10.02.12 - 09.56h

     

    En aucun cas, Mark Muller n'a à livrer au Conseil d'Etat le montant de sa transaction avec le barman. S'il finit par le faire, c'est qu'il aura cédé à la pression politique d'une majorité du Conseil d'Etat (ce qui explique l'évolution fulgurante de Pierre-François Unger en 24 heures). Aujourd'hui, tout est affaire de pressions. Même si ces dernières - exiger le montant d'une convention privée en confidentielle entre les deux parties - sont à la limite de la légalité. Voire au-delà.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • L'île Mauris : luxe, calme et volupté

     

    Sur le vif - Jeudi 09.02.12 - 17.20h

     

    Votre pagode prend l'eau, les piranhas se précipitent en votre direction, le rivage est tellement loin, invisible. Vous vous sentez un peu seul. La Faucheuse, vous l'aviez imaginée plus sereine, plus noble, enfin moins grotesque que sur ce maudit rafiot pourri. Même pas l'Amazone. Juste un marécage. Sourire du nénuphar. Appétit du poisson carnivore. Il vous a dans la peau, Alain-Dominique. Les eaux sont douces, presque sucrées. C'est l'heure de vérité.

     

    Et les enfants du Marais, justement, ils vous ont lâchés, pour de Vertes amours. Il n'y a plus de centre, il n'y en eut d'ailleurs jamais. Il n'y a plus que vous, Alain-Dominique, médusé sur cette saloperie de radeau. Il faut bien que sonne l'heure, alors il faut dire un mot : le dernier. Vous aviez bien pensé à « Mehr Licht », mais Goethe vous avait fauché la case. « Vive la France », sans bâillons ni poteau, sans la prière aux agonisants, c'est peut-être un peu déplacé. Alors, Alain-Dominique, à l'heure fatale, 15.23h, vous eûtes la phrase salvatrice :

     

    « Les Assises du PLR inaugurent une marche vers l'avenir ».

     

    Et nul piranha n'y survécut. Et vous eûtes la vie sauve. Pour quel destin ?

     

    Pascal Décaillet