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Liberté - Page 1191

  • La diva et le marionnettiste

     

    Sur le vif - Mercredi 15.08.12 - 15.23h

     

    J'écris ici comme citoyen de la Ville de Genève, où je suis électeur depuis 34 ans. Le 4 novembre, il m'appartiendra, comme des dizaines de milliers de mes concitoyens municipaux, d'élire le successeur de Pierre Maudet. En sachant que le nouvel élu devra siéger avec quatre personnes de gauche. Autant dire qu'il faudra, comme Maudet le fut, un caractère incroyablement fort. Une tronche. Une personne (si elle est issue de la droite) capable à la fois de jouer le jeu collectif et de s'en détacher, toutes choses que le sortant sut accomplir à merveille. Bref, il faut un joueur. Un habile. Un malin. Un qui anticipe. Une joyeuse et sifflotante locomotive.

     

    L'exécutif de la Ville étant, de toute manière, écrasé par la gauche, avec un Municipal qui, tout en étant rééquilibré par rapport au précédent, demeure dans le sillage, c'est précisément sur la nature de ce fameux cinquième que se jouera la future dynamique. Sa personnalité, beaucoup plus que son appartenance. Son intelligence politique. Sa rapidité. Sa puissance de travail. Sa capacité d'invention et d'innovation. Son habileté joueuse face au bloc de gauche. Paradoxalement, dans un système qui ne met plus en valeur que les réseaux, il pourrait être, pour une fois, formidablement utile d'avoir à ce poste un solitaire. De toute façon face au Cartel des Camarades (une pensée pour M. Herriot, 1924), l'immensité de sa solitude, le nouvel élu aura tout loisir de s'en imbiber.

     

    Un solitaire. Un caractère. Ces qualités, autant Salika Wenger, Eric Bertinat que Jean-Marc Froidevaux ou Olivier Fiumelli viennent de les montrer avec pas mal d'éclat. En se portant candidats, ce qui exige toujours du courage. En refusant de se désister, malgré les pressions. En maintenant, pour certains, leurs candidatures contre vents et marées. Contre leurs partis, ou conglomérats. Contre les marionnettistes et les « facilitateurs ». Contre les pactes de l'ombre, dont il faudrait aujourd'hui, au-dessus de l'électeur, et entre seuls apparatchiks, organiser le versement de la rançon. Au nom de quelle légiimité, je vous prie ?

     

    Citoyen, électeur le 4 novembre, j'apprécie le combat et la ténacité de ces quatre-là, et même aussi celui de M. de Kalbermatten. Pour ne rien vous cacher, je suis un peu moins enchanté par la posture de diva de celui que nous désignent les seuls appareils, et qui déclare n'être candidat que parce qu'on est venu le chercher.

     

    Si, néanmoins, le choix de l'Entente ne devait, sous l'envoûtement du marionnettiste et de quelques décideurs en haut, ne proposer que cet homme-là, alors, pour ma part, citoyen électeur depuis 34 ans, je voterais pour Salika Wenger. Ou pour un autre des fous qui aurait décidé de se maintenir. Ou pour M. Bertinat. Mais le vote obligé, pistolet sur la tempe, sous le seul prétexte d'un prêté pour un rendu, non merci. Nous, les citoyens, le corps électoral élargi de cette Ville, n'avons pas à nous laisser faire par des pactes d'appareils. Nous voulons voir l'intérêt supérieur de notre Ville. Pas celui des partis, ni des conglomérats. Quant aux marionnettes, je vous recommande à tous, en allemand ou en traduction française, le petit bijou publié en 1810 par Heinrich von Kleist. Histoire d'élever un peu le regard. Et scruter des horizons un peu plus lointains.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Eveline et les anémomètres

     

    Sur le vif - Mardi 14.08.12 - 23.42h

     

    "Anpassung des Doppelbesteuerungsabkommens mit Frankreich problematisch", titre en début de soirée le PLR suisse, dans un communiqué: "La convention de double imposition (en matière d'héritages) avec la France est problématique".

    Dix jours après, les plus hautes instances du PLR épousent la réaction vive, juste et saine de Philippe Nantermod. Entre-temps, une bonne partie de la classe politique suisse s'est réveillée. Et la preuve que le vent tourne contre Mme Widmer-Schlumpf, c'est que même le PDC suisse (par la voix de son vice-président, ce matin) s'y met. Comme anémomètre, c'est imparable.

    La vérité dans ce pays, c'est qu'il y a un problème Eveline Widmer-Schlumpf. Elle s'est fait complètement avoir sur ce coup, et devra répondre de ses décisions. La vérité, c'est que certains de ceux qui l'ont soutenue, dans le coup de majesté parlementaire de décembre 2007, vont maintenant, doucement, la lâcher. Observez bien les anémomètres, dans les mois qui viennent. Rendez-vous vers Noël ?

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Eric Bertinat, candidat intègre et crédible

     

    Sur le vif - Mardi 14.08.12 - 04.56h

     

    Oublions un moment le jeu des alliances, qui rendront son élection quasiment impossible. Ne regardons que l'homme. Son amour de Genève. Sa connaissance des affaires municipales. Sa capacité, tout en ayant des opinions bien marquées (ce qui est une preuve de courage), à travailler avec des partis adverses. Tout cela, à quoi s'ajoutent son intégrité et son amabilité, font d'Eric Bertinat un candidat crédible pour l'exécutif de la Ville de Genève. Parmi d'autres, mais pas moins qu'un autre.

     

    Oh, je suis loin de partager toutes ses opinions, notamment en matière d'homosexualité (mais peut-être a-t-il évolué depuis l'affiche des pacsés inféconds). Mais enfin, la politique ce sont des fibres humaines, des femmes et des hommes avec des caractères, des tempéraments, et, à cet égard, Eric Bertinat, à la fois député et conseiller municipal de l'UDC, est assurément l'un des plus agréables à fréquenter sur la place genevoise.

     

    Traitée ordinairement par l'Entente comme une soubrette sifflable et révocable à souhait, l'UDC, ma foi, est bien légitimée à tenter sa propre voie dans cette élection. Le jour où les autres partis de droite lui montreront un minimum de respect et de considération, elle pourra peut-être entrevoir les choses autrement.

     

    Jean-Marc Froidevaux et ses fulgurances. Olivier Fiumelli et sa sourde obstination. Eric Bertinat et sa Sainte Vigilance. En voilà de beaux candidats potentiels. Et les chrétiens, me direz-vous ? Mais enfin, si M. Bertinat n'est pas chrétien, je veux bien être le pape. À condition, bien sûr, qu'on me laisse choisir mon majordome.

     

    Pascal Décaillet