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Sur le vif - Page 986

  • Le Mammouth et les soupirs de l'Infante

     

    Sur le vif - Vendredi 26.08.11 - 10.59h

     

    Editorialiste, ce matin, sur les ondes de la RSR, mon confrère Christian Favre ne manquera pas, dans l'empire de Roger de Weck, de décrocher de l'avancement. A l'instar de son suzerain, et en parfaite harmonie avec la tonalité donnée au plus haut niveau de la SSR, il nous a proposé ce matin quelque chose comme le 747ème édito anti-UDC de cette honorable institution stipendiée par l'impôt déguisé qu'on appelle « redevance ». On se réjouit déjà du 748ème.

     

    Ce matin, histoire de varier le ton, le mode n'était pas à la condamnation morale, mais au portrait du premier parti de Suisse sous les traits d'une sorte d'infante défunte, ou tout au moins aux confins du trépas : « L'UDC peut-elle survivre à Christoph Blocher ? ... La fin du règne approche... Immense désarroi... Génération vieillissante... Relève sans commune mesure avec le poids électoral du parti ». L'impression, à mesure que s'écoulaient les mots irrévocables, de l'un des ultimes portraits du Roi Soleil, vieillissant, années 1714, 1715, par l'inoubliable Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon.

     

    C'est fou, en cette période électorale, le nombre de gens qui nous claironnent la mort imminente de l'UDC. Sa décrue. Sa décadence. Toujours, la métaphore de l'âge. Ou celle de la raison perdue : le « désarroi ». Une sorte de Radeau de la Méduse, peuplé de vieillards hallucinés, dépassés. A toutes ces Cassandres, il faut se contenter de donner rendez-vous au soir du 23 octobre prochain. Et termes de générations, ces sympathiques cacochymes pourraient avoir quelques surprises. Car il ne s'agit pas, pour marquer des points, de larmoyer en boucle sur Facebook. Mais de conquérir le cœur de l'électorat. Nous verrons bien, sur ce terrain-là, qui le peuple suisse choisira, dans moins de deux mois.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Sainte Marie des Roses

     

    Sur le vif - Face à une écarlate couronne d'épines - Jeudi 25.08.11 - 19.09h

     

    Délicieuse - et tellement révélatrice - expression de Maria Roth Bernasconi, à l'instant (1856h), sur la RSR. Dans un débat consacré à la double casquette du PLR zurichois Filippo Leutenegger, à la fois animateur d'émissions politiques (sur SAT 1) et candidat à réélection au National, la socialiste genevoise s'est exprimée sur les différences entre presse romande et presse alémanique. Et elle vient de dire ceci : « La presse alémanique est vraiment très à droite. La presse romande, elle, est plus indépendante ».

     

    Il y a donc, aux yeux de Sainte Maria des Roses, deux catégories de journaux : ceux de droite, et ceux qui sont indépendants.

     

    Si un soir, donc, au fond d'un bistrot, pressé par le besoin, vous cherchez l'indépendance, Maria Roth Bernasconi vous indiquera volontiers le chemin : « Au fond à gauche », vous glissera-t-elle.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Le coup bas contre KKS

    Sur le vif - Jeudi 25.08.11 - 10.45h

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    Lorsque le grand hebdomadaire de la droite suisse démolit la plus brillante personnalité de cette même droite, on se dit que l'affaire n'est pas tout à fait banale. En une de la Weltwoche de ce matin, à la manière du « Wanted » des westerns, la présidente du gouvernement saint-gallois, la femme qui aurait dû être conseillère fédérale et à laquelle le Parlement, pour d'obscures raisons, a préféré Johann Schneider-Ammann : l'ultra-compétente Karin Keller-Sutter. Le grief, évidemment sans appel aux yeux de la Weltwoche et de ceux qui soutiennent cet hebdomadaire : la « dame de fer » saint-galloise serait intervenue en 2008, contre la décision de l'ODM (Office fédéral des Migrations) et du Tribunal administratif fédéral, pour favoriser une famille de requérants devant être renvoyés en Turquie.

     

    L'affaire, bien sûr, devra être examinée. Mais le procédé mérite décodage. On sait la Weltwoche très proche de l'UDC, ce qui est au demeurant son droit le plus strict et offre aux lecteurs de Suisse alémanique une vision appréciée par quelque 30% de la population du pays. Une approche éditoriale, à coup sûr, qui manque en Suisse romande. Mais sur ce coup-là, vraiment, la ficelle est plus énorme qu'un câble de téléphérique. Il faut savoir qu'à Saint-Gall, la lutte pour le Conseil des Etats, cette année, s'annonce aussi passionnante que terrible, puisqu'elle oppose, pour deux sièges à décrocher, quatre stars de la politique suisse : Karin Keller-Sutter (PLR), donnée (jusqu'au coup bas de ce matin !) comme favorite, Eugen David, l'un des plus brillants sénateurs du PDC, Paul Rechsteiner (PS), président de l'Union Syndicale Suisse, et... Toni Brunner, président de l'UDC suisse. Oui, le 23 octobre au soir, tout le pays aura les yeux rivés sur Saint-Gall.

     

    Avec ce carré de combattants, dire qu'il y a rivalité à droite relève de l'euphémisme. En politique, nul besoin d'avoir lu Plutarque ou Machiavel pour savoir que le pire ennemi est toujours à chercher dans la proximité, dans la famille (idéologique), dans la similitude. La brillante dame de fer est donc la cible idéale pour l'UDC et pour la Weltwoche, la femme à abattre. La ligne de KKS étant, au fond, très proche de celle de Toni Brunner, il est inimaginable que les Saint-Gallois envoient ces deux personnes au Stöckli. Il convient donc, mathématiquement, d'exécuter la politicienne pour sauver les chances du président national de l'UDC. CQFD.

     

    Reste à savoir une chose : qui, du PS ou du PDC, s'est associé aux milieux proches de l'UDC pour faire sortir, comme par hasard, cette affaire juste maintenant. Je n'ai pas la réponse à cette question. Mais je sais un peu, dans les affaires d'exécution, comment certaines alliances, souvent  fort étonnantes, peuvent fonctionner.

     

    Pascal Décaillet